
Bernard Pagès © Tous droits réservés
Bernard Pagès débute comme peintre et dessinateur avant de se tourner vers la sculpture, inspiré par Brancusi. Avec la rencontre d’artistes de Supports/Surfaces, il participe aux expositions du groupe naissant, dans la nature ou, en 1969, dans les rues de Coaraze, village de l’arrière-pays niçois où il vit. Mais il prend rapidement ses distances et se détache du groupe dès 1971, peu avant son éclatement.
Dès la fin des années 1960, après avoir quitté Paris pour s’installer à Coaraze, il conçoit un langage sculptural singulier, né de l’assemblage de matériaux hétérogènes : bois, pierre, terre, plâtre, béton, fer, ficelle, brique… Pagès s’inspire des « Travaux et des Jours » qu’il a connus, enfant, dans la ferme familiale du Lot . Il les réinterprète avec ses Assemblages, ses Arrangements et ses expérimentations des années 1970 qui ouvrent la voie à des séries emblématiques qui jalonnent son œuvre.
Par les Colonnes, Pagès engage alors l’un de ses cycles les plus significatifs. Comme l’a écrit Brigitte Léal : « “C'est alors qu'apparaît la splendide litanie des Colonnes (1979-1985)” (Christian Bernard). […] L'œuvre de Pagès, qui avait commencé sa vie au ras du sol et désoclée, s'est identifiée à la colonne. Paradoxalement, l'emblème même de l'ordre et de la mesure classiques résonne chez l'artiste comme un écho à L'Abri de jardin de 1970 (collection du Centre Pompidou), qu'il considérait « comme une affaire de paysage, ça aurait pu être comme dans les tableaux de Poussin, une petite colonne antique». Dès cette époque germe l'idée « d'une petite unité de base qui pouvait s'amplifier » et de son inscription dans un site. Des colonnes pour l'homme moderne, ses cités et ses paysages ? La référence aux règles utopiques de Le Corbusier (dont il visite un jour le légendaire cabanon de Roquebrune-Cap-Martin, qu'il juge ” trop sophistiqué ”) est inévitable pour tout artiste méditerranéen. […]
Dès la fin des années 1960, après avoir quitté Paris pour s’installer à Coaraze, il conçoit un langage sculptural singulier, né de l’assemblage de matériaux hétérogènes : bois, pierre, terre, plâtre, béton, fer, ficelle, brique… Pagès s’inspire des « Travaux et des Jours » qu’il a connus, enfant, dans la ferme familiale du Lot . Il les réinterprète avec ses Assemblages, ses Arrangements et ses expérimentations des années 1970 qui ouvrent la voie à des séries emblématiques qui jalonnent son œuvre.
Par les Colonnes, Pagès engage alors l’un de ses cycles les plus significatifs. Comme l’a écrit Brigitte Léal : « “C'est alors qu'apparaît la splendide litanie des Colonnes (1979-1985)” (Christian Bernard). […] L'œuvre de Pagès, qui avait commencé sa vie au ras du sol et désoclée, s'est identifiée à la colonne. Paradoxalement, l'emblème même de l'ordre et de la mesure classiques résonne chez l'artiste comme un écho à L'Abri de jardin de 1970 (collection du Centre Pompidou), qu'il considérait « comme une affaire de paysage, ça aurait pu être comme dans les tableaux de Poussin, une petite colonne antique». Dès cette époque germe l'idée « d'une petite unité de base qui pouvait s'amplifier » et de son inscription dans un site. Des colonnes pour l'homme moderne, ses cités et ses paysages ? La référence aux règles utopiques de Le Corbusier (dont il visite un jour le légendaire cabanon de Roquebrune-Cap-Martin, qu'il juge ” trop sophistiqué ”) est inévitable pour tout artiste méditerranéen. […]

© Lucie Pagès Courtesy, Ceysson & Bénétière
Après la catharsis du matérialisme esthétique, son appétence pour la masse et le matériau l'entraîne vers la réalisation de plusieurs séries de colonnes totémiques ou couchées qui résolvent l'antagonisme entre peinture et sculpture, proportions harmonieuses et matérialité asphyxiante. […]
À considérer ces premières séries, […] on serait tenté de les interpréter comme des répliques post-modernes des Colonnes sans fin de Brancusi, qui étaient fondées sur la répétition modulaire d'un rhomboïde déclencheuse d'un mouvement vertical infini. Mais, au bois léger et tendre privilégié par Brancusi, Pagès préfère les matériaux lourds et trapus, utilisés bruts ou travaillés (pierre, ciment, béton, marbre, voire palmier), dont les blocs similaires sont sectionnés, empilés et colmatés les uns sur les autres selon un rythme régulier. […] »
Avec les Colonnes, Bernard Pagès fait de la verticalité un motif à la fois archaïque et moderne, enraciné dans la matière et ouvert vers l’infini. Elles portent en elles le souvenir des paysages qui les ont façonnées autant qu’elles inventent de nouvelles manières d’habiter l’espace.
À considérer ces premières séries, […] on serait tenté de les interpréter comme des répliques post-modernes des Colonnes sans fin de Brancusi, qui étaient fondées sur la répétition modulaire d'un rhomboïde déclencheuse d'un mouvement vertical infini. Mais, au bois léger et tendre privilégié par Brancusi, Pagès préfère les matériaux lourds et trapus, utilisés bruts ou travaillés (pierre, ciment, béton, marbre, voire palmier), dont les blocs similaires sont sectionnés, empilés et colmatés les uns sur les autres selon un rythme régulier. […] »
Avec les Colonnes, Bernard Pagès fait de la verticalité un motif à la fois archaïque et moderne, enraciné dans la matière et ouvert vers l’infini. Elles portent en elles le souvenir des paysages qui les ont façonnées autant qu’elles inventent de nouvelles manières d’habiter l’espace.
Informations pratiques
Bernard Pagès
« Colonnes 1966 - 2025 »
Du 21 octobre au 29 novembre 2025
Vernissage le mardi 21 octobre 2025, 18h
Galerie Ceysson & Bénétière
23, rue du Renard
75004 Paris
« Colonnes 1966 - 2025 »
Du 21 octobre au 29 novembre 2025
Vernissage le mardi 21 octobre 2025, 18h
Galerie Ceysson & Bénétière
23, rue du Renard
75004 Paris