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Otages. Nina Bouraoui / Richard Brunel, du 4 au 9 novembre 2019 à La Comédie de Valence

Je rêve d'un appareil photographique qui restituerait les mouvements de la vie
en train de se vivre, de se consumer.
Que rien ne se perde.
Que rien ne s'évanouisse.
(Nina Bouraoui)


Otages © Jean-Louis Fernandez
Otages © Jean-Louis Fernandez
Texte Nina Bouraoui
Mise en scène Richard Brunel
Avec Anne Benoît et Tommy Luminet

Scénographie et costumes Stephan Zimmerli
Lumière Laurent Castaingt
Son Michaël Selam
Vidéo Yann Philippe
Dramaturgie Catherine Ailloud-Nicolas
Assistant à la mise en scène Alex Crestey
Réalisation costumes Dominique Fournier
Construction décor Didier Raymond – Les Constructeurs
Régie générale et lumières Vincent Ribes
Régie plateau et vidéo Salomé Laloux-Bard

Pour la version adaptée en LSF : Traduction en langue des signes française Christophe Daloz et Géraldine Berger
Interprétation LSF Géraldine Berger et Isabelle Voizeux
Avec le soutien du Fonds d’aide à l’accessibilité du spectacle vivant – DRAC Auvergne Rhône-Alpes et de MACIF Egalis

Production La Comédie de Valence, CDN Drôme-Ardèche

Note d’intention - Richard Brunel

Étouffée par le poids des non dits ou éclairée ponctuellement par les feux de l’actualité, la violence au travail s’impose comme un phénomène de nos sociétés. Elle fait naître chez ceux qui en sont victimes d’autres violences, contre soi, le burn out, le suicide, contre les autres, la séquestration, la destruction de matériel. Contrairement au discours injonctif sur l’épanouissement et la réalisation de soi au travail, les faits sont là : on peut y souffrir on peut même en mourir.

La grande intelligence de Nina Bouraoui est d’avoir évité un discours général sur les patrons ou sur le monde de l’entreprise. Elle nous convie, dans son roman, à un thriller psychologique, à une déambulation dans les méandres d’une pensée qui parvient enfin, grâce à la reconstitution d’une journée fondatrice, à nommer l’indicible. Le personnage de Sylvie se parle et, comme dans une thérapie, les mots, enchaînés, se constituent enfin en un récit, logique, implacable dans lequel les causes sont reliées aux conséquences, le présent se lit à la lumière de l’enfance. Le voile de l’incompréhension se déchire, tout devient clair et semble conduire inexorablement au passage à l’acte.
Mais cette apparente linéarité se brouille : les événements ont-ils vraiment eu lieu ? La puissance fantasmatique a-t-elle envahi le réel ? Les mots ont-ils franchi la barrière des lèvres ? la violence a-t-elle vraiment eu lieu ?

Je découvre en le travaillant que le texte a une puissance théâtrale évidente, une force évocatrice rare. Porté par les acteurs, il emporte le spectateur dans un voyage sensoriel et analytique à la fois. D’autres questions naissent alors : peut-on être intimement lucide et rester à jamais dans le camp des invisibles, des muets ? Que faire de sa révolte intérieure lorsqu’elle ne parvient pas à s’exprimer, à affronter autrui, à dénoncer à ses yeux et aux yeux du monde son insupportable violence ?

Informations pratiques

La Comédie de Valence
Place Charles-Huguenel
26000 Valence
billetterie : +33 (0)4 75 78 41 70

TOURNÉE 19-20
• 21 novembre 2019 – Théâtre de Die
• 27 > 30 novembre 2019 – Théâtre du Point du Jour - Lyon


Pierre Aimar
Mis en ligne le Vendredi 25 Octobre 2019 à 13:42 | Lu 1245 fois

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