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Franka Severin, ainsi soit - elle, de la mine aux pinceaux, chapelle de l'Observance, Draguignan, du 5 mai au 13 juillet 2012

Née dans le Tyrol Italien, la famille de Franka Severin puise ses racines en Russie, en Croatie ou encore en Allemagne. Ces identités multiples enrichissent et déterminent sa personnalité, elle comprend très vite que le monde lui appartient.


Franka Severin, ainsi soit - elle, de la mine aux pinceaux, chapelle de l'Observance, Draguignan, du 5 mai au 13 juillet 2012
Après une scolarité lapidaire, elle suit pendant 2 ans des cours dans une école d’art à Copenhague. En 1979, en prospection en Afrique du Sud pour une société de charbonnage, elle n’en reviendra plus, happée par le pays. Elle y devient propriétaire de mines qu’elle dirigera pendant de nombreuses années. Seule et unique femme dans ce domaine d’activité elle va s’y imposer et fera modifier une loi existante pour permettre aux femmes de travailler en toute égalité avec les hommes.

La seule constante de toutes ces années bouillonnantes est la peinture. A peine arrivée à Johannesburg, elle rencontre l’artiste Bill Ainslie avec qui elle va collaborer de 1979 à 1986. Pour Franka, peindre participe à une nécessité vitale : elle jette sa vie sur la toile. Son histoire, mais aussi celle de son nouveau pays d’accueil s’y inscrivent à travers une palette de couleurs intenses, des traits violents et l’utilisation de matières trouvées in situ. Un temps portraitiste elle s’en écarte comme tout ce qui risquerait de l’enfermer dans un carcan.

Détachée des tendances établies de l’art contemporain, elle ne veut appartenir à aucune école, à aucun style, toujours ce besoin d’indépendance qui est le trait principal de son caractère. Les formats de ses tableaux sont à l’image de sa vie : énormes, démesurés mais tout en finesse. Paysage grandiose, portrait de mineurs, reproduction de mines, de terrils, elle peint aussi les ghettos et la lutte des noirs car pour elle l’apartheid est son quotidien et un sujet sensible.

En 1994, elle sera en première ligne le jour de l’investiture à la présidence de Nelson Mandela par Frederik de Klerk avec qui elle se lie d’amitié en arrivant en Afrique du Sud, alors qu’il était ministre des Mines et de l’Environnement (1979 – 1980). Il est difficile de détacher la vie professionnelle de Franka de son activité artistique comme si l’une n’était là que pour justifier et alimenter l’autre, se faire le porte parole d’une vie peu commune. Son travail est fatalement une réaction à un environnement politique qui participe à l’histoire universelle.

A caractère rétrospectif, l’exposition monographique de Franka organisée à l’initiative et sur invitation de la mairie de Draguignan à la Chapelle de l’Observance, montre son oeuvre à travers ses grands formats et permet de découvrir la richesse d’un travail qui n’appartient à aucune chapelle et dont la seule prétention est d’être un miroir de la vie d’une femme dont Jack London aurait pu dresser le portrait.

Pratique

Chapelle de l'Observance
place de l’Observance
83 300 Draguignan
T 04 94 84 54 31
Ouvert du mardi au samedi de 9h à 12h et de 14h à 18h
Entrée libre

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 24 Janvier 2012 à 13:05 | Lu 846 fois

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