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Transatlantiques l’épopée graphique des paquebots de légende du 19 avril au 1er octobre 2013 au Musée de l’Imprimerie de Lyon

L’exposition présentée au Musée de l’imprimerie présente un ... océan d’imprimés de toutes sortes qui accompagnent la création et l’essor des compagnies transatlantiques et de leurs croisières.


Transatlantiques  l’épopée graphique des paquebots de légende du 19 avril au 1er octobre 2013 au Musée de l’Imprimerie  de Lyon
De l’étiquette de bagage au menu de gala, de l’affiche grand format à la plaquette de luxe, du menu pour chien sur le paquebot France à la coupe longitudinale du Normandie, du bordereau d’embarquement au journal quotidien imprimé à bord, voici les croisières comme vous ne les avez jamais vues, avec leur cortège spectaculaire de trésors graphiques et visuels en tous genres.

Le temps des grands navires

Les frères Péreire négocient pour obtenir de l’État des aides pour lutter à armes égales contre la concurrence anglo-saxonne, dont les navires postaux subventionnés ou « packet boats » (paquebot), sillonnent les mers. Les Péreire ouvrent un chantier naval près de Saint Nazaire. Après le Washington et le Louisiane, deux fleurons du transport de fret, puis La Provence (1905-1906), la CGT construira des bateaux de croisières destinés au transport de passagers, en plein essor. Après le France (1912), L’Ile de France (1925) sera le premier paquebot à présenter des aménagements dans le style Art Déco. Architectes et décorateurs travaillent désormais à peaufiner un art typiquement français, celui de l’architecture des grands navires, hissés au rang d’ambassadeurs de la nation sur l’eau. Le Normandie (1935) sera le plus beau paquebot que la France ait jamais lancé sur les mers.

Les passagers, ces rois des mers

Le transport de passagers devient l’un des piliers de la santé financière des lignes maritimes – en complément des services postaux. Après les flux est-ouest, liés à l’émigration, les compagnies maritimes doivent inventer l’art de recevoir en mer avec une nouvelle clientèle riche, habituée au confort et au luxe, particulièrement exigeante. Ce développement de la clientèle de passagers individuels se poursuit dans un contexte de concurrence féroce entre les lignes internationales, notamment allemandes et britanniques, particulièrement la compagnie Cunard. Fondée en 1838 par Samuel Cunard, homme d’affaires canadien, la compagnie Cunard sera l’un des leaders du marché transatlantique et continue à sillonner les océans. Le Lusitania, le Queen Mary 1 et 2, le Queen Elisabeth, le Queen Victoria sont quelques-uns de ses vaisseaux emblématiques.

Séduire la clientèle

Le temps des fastueuses campagnes de publicité s’ouvre pour la Compagnie Générale Transatlantique, qui peaufine son image non seulement auprès du public, mais aussi des investisseurs comme l’État. La présentation des informations commerciales sous forme de chiffres, de listes de prix, d’horaires, etc., devient également un enjeu important à partir du milieu du XIXe siècle. Pour faire face à la concurrence, les compagnies transatlantiques doivent multiplier les informations auprès des passagers et clients potentiels mais aussi à destination de leur propre personnel pour une meilleure efficacité.

La croisière s’amuse

Dans cet espace luxueux mais fermé qu’est le paquebot, les passagers les plus aisés cherchent le divertissement et des plaisirs dignes de leur statut social. D’un quai à l’autre, la traversée doit être une semaine de festivités, où chaque homme doit se sentir un gentleman et chaque femme une lady. De la salle de gym au salon de massage, du thé dansant au dîner de gala, de la séance de cinéma au spectacle de music hall, un personnel attentionné et compétent vous suit pas à pas, telle Mme Hasfed, femme de chambre polonaise sur le Normandie, qui parle cinq langues. La Compagnie publie chaque année un luxueux album illustré de gravures, sujets artistiques, culturels et touristiques, et quelques informations pratiques dont les mises en page sont soignées et bien plus élégants que des pages équivalentes dans des documents de communication courants. La publicité y figure en bonne place, on y trouve ainsi des annonces trilingues pour l’eau minérale de Contrexéville ou pour le grand magasin Au Bon Marché.

Le paquebot, une entreprise à part entière

Sous le « maître après Dieu » qu’est le commandant de bord s’agite une foule d’hommes et de femmes chargés du bon déroulement de la croisière. Sur le dernier France, il n’y avait pas moins de 160 cuisiniers, 18 pâtissiers, 8 boulangers et autant de bouchers. À 10 mètres sous la flottaison, le mécanicien a aussi son rôle à jouer au même titre que le responsable des télécommunications, l’aumônier, le médecin, l’infirmière, le marmiton, le serveur, la coiffeuse ou le maître-imprimeur embarqués. Cette équipe fortement hiérarchisée requiert une organisation sans faille, chacun porte l’uniforme attaché à sa mission. On imagine la gestion d’un personnel aussi divers qu’il faut habiller, nourrir, loger, rémunérer, complimenter ou blâmer. Personnel qui, lui aussi, est à la tâche pour organiser tous les aspects de la vie à bord. Pour le voyage du France de septembre 1974, on a embarqué pas moins de 7 508 draps, 23 165 serviettes éponges blanches, 3 588 torchons de cuisine, sans oublier les milliers de bouteilles de grand vins, champagne, liqueurs et les réserves pleines à craquer de homards, turbots, truffes, et autres boeufs gras… Dans le sillage des grandes traversées, s’étend une marée d’imprimés administratifs, indispensables à une bonne gestion, véritable océan de paperasses qui feront travailler de multiples graphistes et imprimeurs.

Pour les artistes, une inépuisable source d’inspiration

Dans un contexte de concurrence internationale impitoyable, il faut expliquer et séduire, bref, communiquer. La Compagnie Générale Transatlantique ne lésine pas sur les moyens et s’entoure des plus grands artistes. Cassandre épure les lignes du Normandie, chef-d’oeuvre de l’affiche française. Albert Sébille se révèle un talentueux artiste « maison », qui réalise pour la CGT, dans les années vingt, des dizaines d’affiches. Jean Auvigne mélange avec brio photographie et dessin, tandis que Marc Brancart, René Bouvard, Jean Colin, Paul Iribe, Wilquin ou Ternat travaillent pour des affiches ou des brochures de prestige qui sortent des meilleures ateliers d’imprimerie ou des presses mêmes de la Compagnie Générale Transatlantique.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Samedi 6 Avril 2013 à 22:36 | Lu 534 fois

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