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Pourrières, festival Opéra au Village : un village heureux ou du plaisir de monter un opéra au village

Monter, organiser un opéra dans ce village de Pourrières, aux portes d’Aix-en-Provence, est une opération lourde et difficile, mais quel plaisir de la réaliser ! Le Philémon et Baucis de Charles Gounod proposé pour cette 7e saison d’Opéra au village rencontre toujours le même enthousiasme chez les organisatrices et réalisateurs tous bénévoles.


En 2009, Djamileh de Georges Bizet
En 2009, Djamileh de Georges Bizet
« Des mois auparavant le village s’organise : décors à concevoir et surtout costumes à réaliser ; certaines sont devenues de vraies pros de la couture pour la scène, et certaines années voient éclore des toilettes superbes . »
C’est ce que nous ont raconté Ingrid et Suzy, rencontrées lors du Festival Liszt en Provence au château d’Uchaux.
« Pour nous habitantes du village et modestes réalisatrices, ces créations d’opéras représentent des milliers d’heures de travail que nous faisons avec plaisir, grâce à des aides compétentes, professionnelles et passionnées. Parfois on se bat pour travailler et on agit encore au moment même du spectacle puisqu’on y sert un repas confectionné par les bénévoles. On est heureux avant, pendant et après les spectacles et plus encore quand tout est terminé après l’agitation du festival. Il faut aussi expliquer qu’on cherche dans ce grand jeu d’organisation et de réalisation, d’abord la qualité et surtout la convivialité en tous les domaines. Personne n’est payé pour son travail sauf les acteurs professionnels ; quant aux jeunes chanteurs et musiciens, ces soirées leur servent de tremplin pour se faire connaître régionalement et parfois plus largement. Après l’Opéra au village, on présente quelques concerts en automne dans ce si joli petit cloître que le propriétaire M. de Gaspary nous prête avec beaucoup de gentillesse. On accueille de jeunes pianistes aux concerts des journées du patrimoine et pendant l’année scolaire les enfants des écoles. »
Voilà donc un endroit heureux où l’hiver passe vite, car chacun y travaille, selon ses possibilités, à une réalisation qui dépasse largement le cadre du village. Bravo !
Jacqueline Aimar

Le programme général

6 juillet à 18 heures, Médiathèque de Pourrières
Conférence : « Philémon et Baucis, de Charles Gounod,
et l’archétype de l’amour éternel d’Ovide à La Fontaine »

16, 18, 20, 22 et 24 juillet à 20 heures, Couvent des Minimes de Pourrières
Soirées d’opéra : Philémon et Baucis de Charles Gounod – production de L’Opéra au Village

17 et 18 septembre, Couvent des Minimes de Pourrières
Journées du patrimoine : concerts et visites
Récital de piano : Hugo Philippeau – découverte d’un jeune talent
Concert gratuit proposé aux enfants des écoles de Pourrières
L’organisation des Journées du patrimoine est menée conjointement avec la municipalité de Pourrières : exposition sur Germain Nouveau, visite guidée du village ancien avec animation de rues

Philémon et Baucis, l'œuvre

Le propos
Charles Gounod a présenté deux versions de Philémon et Baucis. La première, celle de la création en 1860, un an après Faust, comportait trois actes. Lors de la reprise, il supprima le deuxième acte, spectaculaire mais anecdotique. Ce deuxième acte comporte essentiellement un grand choeur, une bacchanale. Étant donné l’exiguïté de l’espace scénique de Pourrières, nous choisissons de présenter la version sans ce deuxième acte, respectant ainsi la réflexion de Gounod. L’ouvrage trouve de cette manière beaucoup de cohérence et de force dramatique. Ce caractère intimiste est bien en harmonie avec le site du couvent. Cependant, pour ne pas sacrifier la dimension spectaculaire, je choisis de conserver l’interlude et de le confier à deux danseurs, doubles du couple mythique. Ce contrepoint chorégraphique permet de mettre en perspective l’histoire et les personnages et de donner à l’ensemble une dimension plus éthérée, intemporelle, caractère qui a guidé également la conception de la scénographie.
D’Ovide à La Fontaine, ce conte mythologique a traversé les siècles. Il est devenu en quelque sorte l’archétype de l’amour éternel, malgré la disparition, dans le livret de Barbier et Carré, d’un élément essentiel du mythe, la transformation des amants en arbres.
De même, les choix de la nouvelle orchestration réduite proposée par Frédéric Carenco, tout en conservant les couleurs du grand orchestre, sont en osmose avec ce chant d’amour, léger et comique mais qui reste profondément humain. Bien qu’il s’agisse d’une histoire de couple, la partition privilégie le rôle de Baucis qui porte réellement l’ensemble. C’est elle le moteur véritable du « drame ». Cela tient sans doute à la présence de Mme Miolan-Carvalho, la créatrice du rôle, pour qui Gounod a écrit les plus beaux moments de l’ouvrage. Rappelons que c’est elle qui créa les rôles de Marguerite dans Faust, de Mireille et de Juliette dans Roméo et Juliette.
Bernard Grimonet

Charles-François Gounod (Paris 1818 – Saint-Cloud 1893)
Fils du peintre François-Louis Gounod, il a étudié au lycée Saint-Louis puis au Conservatoire de Paris, avec Halévy et Lesueur pour la composition. Il obtient le Grand Prix de Rome en 1839, pour sa cantate Fernande, qui lui ouvre la Villa Médicis où il réside pendant deux ans, et où il étudie notamment la musique religieuse. Il y rencontre la cantatrice Pauline Viardot, bien connue du public de L’Opéra au Village, et Fanny Hensel, la soeur de Félix Mendelssohn, qui l’initie à la musique allemande. En 1852, il épouse Anna Zimmerman, compositeur et professeur de piano au Conservatoire.
Parmi une oeuvre immense, on peut citer la création, en 1859 au Théâtre lyrique, de Faust, d’après l’oeuvre de Goethe, dont l’air de Marguerite, l’« air des bijoux » est resté célébrissime. En 1867, il crée Roméo et Juliette, d’après Shakespeare. Il compose également des symphonies, dont une Petite symphonie pour neuf instruments à vent en 1885 et, bien sûr, son fameux Ave Maria. Philémon et Baucis, opéra en 3 actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré, est créé le 18 février 1860 au Théâtre lyrique de Paris, puis repris en 2 actes le 16 mai 1876 à l'Opéra-Comique.

Pratique

Tarifs
concerts : 20 € apéritif compris / tarif réduit : 15 €
opéra : 40 € dîner compris / tarif réduit : 35 €
conférence du 6 juillet : entrée libre dans la limite des places disponibles
Renseignements et réservations
Auprès de l’association « L’Opéra au Village » :
06 98 31 42 06 – contact@loperaauvillage.fr


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Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 12 Juillet 2011 à 14:05 | Lu 1934 fois

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