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Perpignan. Frédéric Léglise « À fleur de peau : Asian Connection », du 3/10 au 20/12/20 àcentmètresducentredumonde

Artistes invitées : Sujin Cho, Ayako David-Kawauchi, Kanaria, Dahye Lee, Mengpei Liu, Inhee Ma, Sujin Stella, Jojo Wang


Les Français en particulier ceux qui viennent de Paris sont ennuyeux: «Et pourquoi ci? Et pourquoi ça ? » En fait même si on leur répond : « Pourquoi ça ? Mais parce que cette peau est belle», ils ne comprennent pas. Quand on me demande pourquoi, c’est difficile. Je ne le sais pas moi ! Si on te demande pourquoi il y a le vent, la pluie, la terre, tu n’en sais rien ! …
Extrait de Nobuyoshi ARAKI, Leçon de photo intégrale, édition Atelier Akatombo
Cho Sujin. Autoportrait 1, 2016. Produit de maquillage sur toile, 35 x 50 cm
Cho Sujin. Autoportrait 1, 2016. Produit de maquillage sur toile, 35 x 50 cm

Il me serait bien difficile de savoir pourquoi je suis attiré par l’Asie, ...

... mais au fil des années mon quotidien s’est imprégné progressivement de sa présence dans ma vie et ma peinture.
En sortant des Beaux-arts, pour gagner ma vie, j’ai travaillé dans un atelier de restauration de laques de Chine et du Japon, ce travail est venu presque aussitôt nourrir ma peinture puisque j’ai alors commencé à utiliser la feuille d’or sur mes tableaux et mon rapport au geste, à l’utilisation du pinceau et à la représentation de l’espace a été transformé.

Quelques années plus tard, à partir de 2007, j’ai commencé à enseigner aux Beaux-arts de Grenoble où j’ai rencontré ma femme Wang Jojo qui est chinoise.
Il y avait à cette période, une dizaine d’étudiants asiatiques (chinois et coréens), certains avaient des univers très particuliers, mais la barrière de la langue faisait que bien souvent ces étudiants se heurtaient à une incompréhension, voire à une impatience de certains enseignants, du fait de champs de références culturelles trop éloignés des nôtres.
Parmi ces étudiants, certains m’intéressaient beaucoup, parce que j’étais déconcerté, surpris, par leurs propositions, par leurs réalisations, par leur manière de penser et de regarder le monde.
La rencontre avec ma femme a bouleversé ma peinture : je me suis trouvé entouré de ses amies, des femmes chinoises qui sont venues peupler mes tableaux.

La présence de femmes asiatiques dans ma peinture ne relève pas de la simple anecdote, elle décale son champ de références et ne se projette plus uniquement dans une lignée « occidentale » de l’histoire de l’art.
Parmi les femmes asiatiques que je fréquente, il y en a plusieurs avec qui je me suis lié d’amitié, et parmi celles-ci, il y a des artistes que j’ai rencontré dans différentes circonstances ; certaines ont été mes étudiantes (Wang Jojo, Liu Mengpei, Lee Dahye et Cho Sujin) dont je continue à suivre le travail, d’autres ont été rencontrées à travers des expositions ou au hasard de la vie (Ayako David Kawauchi, Kanaria, Inhee Ma et Stella Sujin).
Toutes ces artistes que j’invite, sont des femmes qui ont grandi en Chine, en Corée ou au Japon mais qui vivent en France depuis quelques années au moins. Elles y ont chacune développé leur pratique, ce qui fait que leur travail est sans aucun doute différent de ce qu’il aurait été, si elles avaient développé leur pratique dans leur pays d’origine. Tout comme le mien aurait été différent sans la rencontre de ce continent à travers les femmes notamment.
Alors à ces quelques artistes venues de si loin pour vivre et travailler en France, à ces femmes dont le travail bouscule nos codes culturels, j’ai choisi de donner rendez-vous à cent mètres du centre du monde.
Frédéric Léglise
Kanaria. Espoir, 2020 Huile et crayon des couleurs sur toile, 97 x 130 cm
Kanaria. Espoir, 2020 Huile et crayon des couleurs sur toile, 97 x 130 cm

Frédéric Léglise vit et travaille à Paris, et enseigne depuis 2007 à l’ESAD-GV.

Il fait ses études à l’ENSBA à Paris. Sa peinture, étudiant, est d’abord résolument abstraite. Mais, pour une correspondance amoureuse, il réalise des centaines d’aquarelles érotiques qui sont le point de départ de son travail actuel. L’oeuvre de Frédéric Léglise est peuplée de filles. Ses portraits et ses nus, obéissent presque tous au même script minimal. Le peintre prend d’abord des photographies de femmes qu’il rencontre dans son entourage, puis il peint des portraits à partir de celles-ci. Une autre partie de son travail consiste en des autoportraits, réalisés à partir de son ombre.
Liu Mengpei. Sakurai-Hase, 2019 Peinture à l'huile, 130 x 140 cm
Liu Mengpei. Sakurai-Hase, 2019 Peinture à l'huile, 130 x 140 cm

Pratique

Centre d’Art Contemporain àcentmètresducentredumonde
3, avenue de Grande Bretagne
66000 Perpignan

Ouvert du mardi au dimanche de 14h à 18h
www.acentmetresducentredumonde.com
Contact : contact@acmcm.fr
04 68 34 14 35

Pierre Aimar
Mis en ligne le Samedi 29 Août 2020 à 23:19 | Lu 119 fois

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