arts-spectacles.com
Sortir ici et a
Sortir ici et ailleurs, magazine des arts et des spectacles

Membre du Syndicat de la Presse Culturelle et Scientifique (SPCS) et de la Fédération Nationale de la Presse Spécialisée (FNPS)



Marseille, Mucem : Georges Henri Rivière. Voir, c’est comprendre. Exposition du 14 novembre 2018 au 4 mars 2019

Le XXe siècle fut le temps du développement des musées, de leur mise en cause, de leur réinvention et souvent de leur redistribution.


Dans un Buron d’Aubrac vers 1910. Musée des Arts et Traditions Populaires. Paris, 1975 - Mucem, Marseille © RMN-Grand Palais  / Christian Jean
Dans un Buron d’Aubrac vers 1910. Musée des Arts et Traditions Populaires. Paris, 1975 - Mucem, Marseille © RMN-Grand Palais / Christian Jean
Avec ses collections issues du musée du Trocadéro, du musée de l’Homme et du musée des Arts et Traditions populaires, avec les questions contemporaines auxquelles il se confronte, le Mucem peut incarner une part essentielle de cette évolution grâce aux objets et aux idées transmis par un homme, Georges Henri Rivière (1897-1985).

En prenant sa vie comme fil constitutif de cette histoire, l’exposition décline l’ampleur de sa vision d’un monde en pleine trans- formation. Elle dresse d’abord son portrait intime – ses origines, sa formation, son univers artistique et culturel – jusqu’au moment où il va engager, avec tous ceux qu’il entraîne à sa suite, une véritable révolution des musées.

Son père est un bourgeois et sa mère est d’origine paysanne. Il se destine à la musique et découvre avec son oncle Henri Rivière, l’un des animateurs du cabaret du Chat noir, le monde des collectionneurs et des érudits, le regard d’un artiste, ami de Degas, graveur et photographe remarquable. Sa sœur, Thérèse Rivière, le suivra au Trocadéro, devenant, dès sa première mission dans les Aurès (Algérie) avec Germaine Tillion, une excellente ethnologue dont la carrière fut brisée par la folie.

Rivière est musicien et curieux de tout ce qu’apportent les Années folles, de l’art moderne au jazz et à la mode, de la photographie et du cinéma au music-hall. Journaliste polémiste, participant aux revues Cahiers d’art et Documents, il s’impose au musée du Trocadéro, après avoir réalisé en 1928 la première exposition sur « Les Arts anciens de l’Amérique ». Infatigable intercesseur et organisateur d’événements chocs, prenant en exemple les musées étrangers, il conçoit le musée de l’Homme autour de ses collections ethnographiques, comme un instrument de partage social et scientifique qui s’ouvre sous le Front populaire à l’occasion de l’Exposition internationale de 1937.

Rivière comprend qu’au-delà de l’ethnologie et des cultures exotiques, il faut s’intéresser au bouleversement annoncé des cultures rurales et ouvrières des pays de France, créant durant cette même année 1937 un « musée des Arts et Traditions populaires ». Tout en restant proche des artistes – Picasso, Léger –, et de leurs mécènes, Rivière explore et analyse les savoir-faire artisanaux et toutes les facettes de l’invention populaire, de l’imagerie aux arts du cirque. Il révèle les forces, les beautés, l’humour et les potentialités d’un monde que l’on croyait révolu.

L’exposition s’attache à dresser le portrait d’un homme, Georges Henri Rivière, qui incarne à lui seul certains des aspects les plus marquants de la,culture au XXe siècle. Elle présente 600 documents et objets (œuvres d’art moderne, pièces d’arts populaires, objets ethnographiques, photographies, sculptures, dessins, archives audiovisuelles, etc.), issus du Centre Pompidou, du musée du quai Branly-Jacques Chirac, du musée d’Orsay, des Archives nationales et principalement du Mucem qui conserve les collections diverses et signifiantes du musée des Arts et Traditions populaires.

Commissaire général :
Germain Viatte, conservateur général du patrimoine

Commissaire adjoint :
Marie-Charlotte Calafat, adjointe du département des collections du Mucem et responsable du pôle documentaire et du secteur Histoire du musée

Le titre de l’exposition s’inspire d’un poème de Paul Eluard : « Voir, c’est comprendre, juger, transformer, imaginer, oublier ou s’oublier, être ou disparaître. » Publié dans Donner à voir, Paris, Gallimard, 1939, coll. « Poésie / Gallimard ». Réédition en 1978.

Pourquoi Georges Henri Rivière au Mucem ?

Le Mucem, musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, inauguré en 2013, conserve des collections très importantes provenant de l’ancien musée de l’Homme inauguré en 1937 ainsi que du musée national des Arts et Traditions populaires, créé la même année par Georges Henri Rivière. Ces collections, qui viennent aujourd’hui abonder le secteur de référence consacré à la Méditerranée et nombre d’expositions temporaires du Mucem, ont donné lieu à un chantier important d’informatisation et de conservation ; elles sont conservées au Centre de conservation et de ressources installé à Marseille dans le quartier de la Belle de Mai.

Réservations et renseignements

04 84 35 13 13 de 9h à 18h 7j / 7
reservation@mucem.org/mucem.org/mucem.org
Ouvert tous les jours sauf le mardi de 11h à 18h


Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 13 Novembre 2018 à 16:20 | Lu 368 fois

Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 396

Festivals | Expositions | Opéra | Musique classique | théâtre | Danse | Humour | Jazz | Livres | Cinéma | Vu pour vous, critiques | Musiques du monde, chanson | Tourisme & restaurants | Evénements | Téléchargements