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Lyon, Opéra : Falstaff de Giuseppe Verdi. Du 9 au 23 octobre 2021


Falstaff. Festival d’Aix-en-Provence2021 © Monika Rittershaus
Falstaff. Festival d’Aix-en-Provence2021 © Monika Rittershaus
Falstaff de Giuseppe Verdi
Comédie lyrique en trois actes
Livret d’Arrigo Boito d’après Shakespeare
Nouvelle production
Coproduction Festival d’Aix-en-Provence, Théâtre du Bolchoï, Komische Oper Berlin

Falstaff doit rembourser ses dettes. Il songe pour cela à séduire deux riches bourgeoises mariées et, faisant fi de toute morale, leur adresse le même
billet ridiculement enflammé. Mais les deux commères découvrent bientôt la supercherie et décident de se venger. Faux-semblants et fourberies s’enchaînent. La vengeance prend la forme d’une fausse nuit de sabbat à laquelle est invité Falstaff.

Raillé, roué de coups, le vieux chevalier est humilié. Comprenant qu’il a été victime d’un stratagème il rétorque par un éclat de rire : « le monde entier n’est qu’une farce et l’homme est né bouffon ».

Le chef-d’œuvre comique de Verdi

Falstaff. Festival d’Aix-en-Provence2021 © Monika Rittershaus
Falstaff. Festival d’Aix-en-Provence2021 © Monika Rittershaus
Comme toute la génération romantique, Verdi est fasciné par Shakespeare. Il rêve en vain d’un Roi Lear mais le dramaturge élisabéthain lui inspire trois
chefs-d’œuvre : Macbeth, Otello et Falstaff.
Huit ans après Aida qu’il imaginait comme sa dernière partition, Verdi rencontre Boito, compositeur, poète, fin lettré et traducteur italien de Shakespeare. Ils créent ensemble ces deux derniers opéras. Après l’échec cuisant d’Un giorno di regno en 1840, Verdi s’attaque pour la seconde fois au genre de la comédie.
Alors âgé de près de quatre-vingts ans, il compose une œuvre dont la modernité fascine. Sans prélude ni ouverture, Verdi nous plonge directement dans l’action et tisse une musique pleine de vie, témoignant de son génie théâtral. La concentration du discours, l’accumulation des événements provoquent une nouvelle perception du temps musical. Du quasi parlando au lyrisme, les styles de chant se fondent dans un propos volubile et inconstant. Pourtant l’orchestre qui commente la comédie ne couvre jamais les voix. Si Verdi suit de près le théâtre, il ne sacrifie pas sa musique à la simple expression verbale, déployant une écriture vocale à la fois piquante et chatoyante. L’œuvre brille par ses idées dramatiques ingénieuses, son rythme étourdissant, ses mélodies raffinées et l’abandon de l’alternance traditionnelle air, récitatif au profit d’une écriture vocale dictée par le théâtre.

Méticuleusement préparée, sa création sur la scène de la Scala le 9 février 1893 est un triomphe.

Falstaff, un Don Juan atypique
Le rôle de Falstaff est un des sommets du répertoire vocal pour baryton et représente un défi de taille pour le chanteur comédien qui l’interprète. C’est en observant la photographie d’un homme attablé seul dans un restaurant italien que Barrie Kosky imagine son Falstaff. Pour lui, le personnage n’est pas ce chevalier opulent auquel la tradition nous a habitués mais un séducteur, gourmet, aimant se parer des dernières tendances de la mode. Il voit dans le protagoniste une de ces figures masculines toxiques typiques d’un certain imaginaire de l’opéra et soulève alors une problématique éminemment contemporaine.
Renonçant à une mise en scène historique, réaliste, Kosky situe l’action dans un espace indéterminé, loin de l’auberge de la Jarretière ou du parc de Windsor.
Erotisme, cuisine, ivresse et macabre habitent l’opéra. Mais le bachique Falstaff n’est pas Don Giovanni. A la figure du prédateur, le metteur en scène oppose l’image attachante d’un souffre-douleur solitaire ne demandant qu’à être aimé.

Après Attila en 2017, Macbeth, Don Carlos et Nabucco en 2018, Ernani en 2019, Daniele Rustioni dirige le choeur et l’orchestre de l’Opéra de Lyon dans la reprise de cette nouvelle production de Falstaff, créée au Festival d’Aix-en-Provence en juillet 2021. Le jeune chef d’orchestre offre une vision en clair-obscur de l’ultime chef-d’oeuvre de Verdi, conjuguant la truculence du discours musical aux accès de mélancolie.

Distribution

Direction musicale : Daniele Rustioni
Mise en scène : Barrie Kosky
Décors et costumes : Katrin Lea Tag
Lumières : Franck Evin
Dramaturgie : Olaf A. Schmitt

Sir John Falstaff : Christopher Purves
Fenton, jeune gentilhomme : Juan Francisco Gatell
Ford, riche bourgeois : Stéphane Degout
Docteur Caïus : Francesco Pittari
Alice Ford : Carmen Giannattasio
Nanetta : Giulia Semenzato
Mrs Page : Antoinette Dennefeld
Mrs Quickly : Daniela Barcellona
Bardolfo : Rodolphe Briand
Pistola : Antonio di Matteo

Orchestre et Choeurs de l’Opéra de Lyon

Les dates

Octobre 2021
Samedi 9 – 20h
Lundi 11 – 20h
Mercredi 13 – 20h
Vendredi 15 – 20h
Dimanche 17 – 16h
Mardi 19 – 20h
Jeudi 21 – 20h
Samedi 23 – 20h

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 24 Août 2021 à 20:05 | Lu 837 fois

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