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Les Oiseaux d'Aristophane, Théâtre du Gymnase (Marseille) du 13 au 17 Juin 2017

Cette comédie d'Aristophane, représentée aux Dionysies de Mars 414 avant J-C, obtint au concours le second prix. Elle baigne dans la fantaisie la plus libre qui soit.


Deux Athéniens, Pisthétairos et Evelpidès, dégoûtés des querelles qui agitent leur cité, décident d'aller fonder une ville nouvelle dans le monde des oiseaux. Conduits par une corneille et un choucas, ils atteignent la demeure de Térée, ancien roi d'Athènes métamorphosé en huppe. Pisthétairos convainc alors l'assemblée des oiseaux de fonder dans les airs la cité de Coucouville Les Nuées d'où les intrigants de toute nature seront exclus.

Si en imitant avec virtuosité le chant des différents oiseaux, Aristophane a voulu amuser son public, il dénonce en fait, sous la fiction féerique les maux qui menacent la démocratie athénienne et chasse de sa cité idéale sycophantes, sophistes, orateurs, et même les dieux qui ne sont pas de bonne souche comme Iris, Prométhée ou Poseidon. A la fin, Pisthétairos, maitre de la situation, épousera Royauté!

Pour qui cherche à adapter la langue d'Aristophane au français du XXe siècle, tous les obstacles sont réunis. Les énumérer revient à présenter un commentaire linguistique, historique et esthétique, des questions qui se dressent à chaque vers, ce que font fort bien par ailleurs les héllénistes. Et ce n'est pas sans irritation que l'on voit l'adaptateur contemporain faire disparaitre systématiquement toutes les attaches qui enracinent profondément la comédie dans son temps et dans son lieu. La "résurrection" est donc condamnée à décevoir avec l'actualité à laquelle on la rattache et avec l'énonciation que l'on adopte... Agathe Mélinand n'a pu échapper à cette problématique, mais la mise en scène de Laurent Pelly qui ne manque pas d'imagination et d'originalité avec ses oiseaux bariolés et sa chorégraphie de music-hall, est un spectacle éblouissant qui fascine par son déploiement d'effets baroques dans la parodos, l'agôn ou les parabases. Quant aux acteurs, Georges Bigot en tête, ils se démènent tous avec une telle énergie qu'on ne peut qu'admirer leur performance.
Philippe Oualid

Philippe Oualid
Mis en ligne le Jeudi 15 Juin 2017 à 14:12 | Lu 435 fois

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