Max Monier de la Sizeranne par le peintre Pierre Palué
Max Monier de la Sizeranne. Le Château et le port Saint-François de Tournon, 1866, huile sur toile, 61 x 76 cm, collection Château-musée de Tournon
Cet artiste a légué à sa ville natale de Tain-l’Hermitage une grande partie des tableaux qu’il avait réalisés. Exposés pendant longtemps dans une annexe de la maison du Parc du Chayla, j’avais eu à l’époque l’occasion de les voir et, dès le premier abord, je leur avais accordé mon estime pour leur sensibilité et leur profonde honnêteté. Puis, au fil des ans, mon opinion a progressivement évolué et j’ai compris que l’apparente banalité des oeuvres cachait en fait des qualités profondes dont on ne prend conscience que peu à peu. La composition est toujours excellente et équilibrée. L’artiste donne l’impression d’avoir servilement recopié le motif, alors qu’il opère les modifications discrètes qui vont créer pour l’oeil une harmonie de rythmes et de couleurs. Le métier est d’une très grande sûreté : la touche est posée vivement, sans violence mais avec fermeté. Pas de repentirs, pas de lourdeurs, pas de maladresses.
Il y a dans ces tableaux des éléments encore plus intéressants : l’artiste a certainement subi l’influence de Corot, mais la traduction de la lumière est différente. La couleur joue un rôle plus important et, si l’on tient compte de l’époque à laquelle les oeuvres ont été réalisées, on trouve des hardiesses étonnantes : ciels d’un bleu intense ou roses, unis ou harmonieusement nuageux. Il n’a pas cette extraordinaire liberté dans la facture qui fait le charme de Boudin, mais le dessin, à la fois sensible et rigoureux, crée « un climat » original et personnel.
Un certain mystère entoure la vie de Max Monier de la Sizeranne. Où a-t-il appris à peindre ? Un tel métier ne s’acquiert qu’après beaucoup de travail ; or, on ne connaît pas d’oeuvres faites à ses débuts. D’autre part, et alors que la production de ses toiles s’étale sur une période d’une quinzaine d’années, on est surpris de la qualité constante de l’exécution. […]
Travaillait-il toujours d’après nature ? En partie, au départ, certainement pour ébaucher largement le tableau en ayant tracé peut-être un dessin précis comme étude préparatoire. Ensuite, il est probable qu’il terminait en atelier, car il n’est pas facile en plein air, où la lumière est changeante, d’accorder parfaitement les tons.
COLLECTIF, Max Monier de la Sizeranne, précurseur de l’impressionnisme, Pierre Palué, Études drômoises, Hors-série n°4, 2002.
Il y a dans ces tableaux des éléments encore plus intéressants : l’artiste a certainement subi l’influence de Corot, mais la traduction de la lumière est différente. La couleur joue un rôle plus important et, si l’on tient compte de l’époque à laquelle les oeuvres ont été réalisées, on trouve des hardiesses étonnantes : ciels d’un bleu intense ou roses, unis ou harmonieusement nuageux. Il n’a pas cette extraordinaire liberté dans la facture qui fait le charme de Boudin, mais le dessin, à la fois sensible et rigoureux, crée « un climat » original et personnel.
Un certain mystère entoure la vie de Max Monier de la Sizeranne. Où a-t-il appris à peindre ? Un tel métier ne s’acquiert qu’après beaucoup de travail ; or, on ne connaît pas d’oeuvres faites à ses débuts. D’autre part, et alors que la production de ses toiles s’étale sur une période d’une quinzaine d’années, on est surpris de la qualité constante de l’exécution. […]
Travaillait-il toujours d’après nature ? En partie, au départ, certainement pour ébaucher largement le tableau en ayant tracé peut-être un dessin précis comme étude préparatoire. Ensuite, il est probable qu’il terminait en atelier, car il n’est pas facile en plein air, où la lumière est changeante, d’accorder parfaitement les tons.
COLLECTIF, Max Monier de la Sizeranne, précurseur de l’impressionnisme, Pierre Palué, Études drômoises, Hors-série n°4, 2002.