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Apollinaire, Portrait d’un poète entre deux rives, par Philippe Bonnet, Editions Bleu & Jaune

En filigrane sur la couverture, bleue, cela s’entend, la fameuse tête bandée qui nous a rendu familier le poète. Blessé de guerre en 1916, il a subi trois trépanations et meurt de… la grippe espagnole le 9 novembre 1918, six mois après son mariage avec Jacqueline Kolb


Dans cette œuvre Apollinaire est avant tout un ami, un poète ; chez son amie Louise Faure-Favier sur l’île Saint-Louis, il regarde par la fenêtre en sirotant un marasquin (liqueur de cerise, incolore) assis dans un fauteuil Voltaire. Et il savoure le spectacle de Paris, ses rues et ses quartiers, comme il va le faire tout au long de sa courte vie, dans ces cents lieux où il habitera. Il nous fait vivre avec le Paris de ce temps.

Qui suis-je ?
Apollinaire de son nom Wilhelm de Kostrowitsky, arrive d’Italie avec sa mère Angélique, et son frère Albert, à la fois errants et réfugiés, puis installés près de la Gare Saint-Lazare. Un quartier de gare, de tri, d’horizons lointains, cela plaît au jeune homme qui a soif d’avenir et de modernité… Mais il faut de l’argent et comme la presse fonctionne bien en ces temps où on lit beaucoup, il y trouve une petite place ; il apprend la sténographie, fait du secrétariat à la Bourse… Et d’autres petits boulots encore…Mille métiers, mille misères. Voyages, et amours aussi, Annie Playden, la fameuse gouvernante ; alors naît le lyrisme et bientôt une signature, Guillaume Apollinaire.

Le livre de Philippe Bonnet sous son petit format joliment étroit, est riche de découvertes sur le poète. Riche de mille détails de sa vie, son goût de Paris, ses amis, ses amitiés, le douanier Rousseau par exemple, ou Picasso ; il coule dans une langue vive, allègre et se lit comme un roman plaisant. Orchestré à différents niveaux pour une chronologie en paliers, il cite le poète, avec tendresse :
« S’en est allée l’amante
Au village voisin malgré la pluie
Sans son amant s’en est allée l’amante
Pour danser avec un autre que lui
Les femmes mentent mentent »


Le poète va disparaître avec les remous de l’histoire, une épidémie maudite qui fut plus meurtrière que la guerre elle-même…
« Nous dîmes adieu à toute une époque
Des géants furieux se dressaient sur l’Europe »

Comme la fin des temps…
Jacqueline Aimar

Apollinaire, Portrait d’un poète entre deux rives
Philippe Bonnet
Editions Bleu & Jaune
100 pages
18 euros
ISBN 979-10-94936-07-8

Pierre Aimar
Mis en ligne le Vendredi 19 Octobre 2018 à 16:25 | Lu 550 fois

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