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Villégiature, de Goldoni, Théâtre de La Criée, Marseille, par Philippe Oualid, du 2 au 4 Décembre 2013

Pour avoir délaissé au XVIIIe siècle les invraisemblances de la Commedia dell'Arte, Carlo Goldoni peut être considéré, avec ses cent vingt comédies, comme le Molière de l'Italie. Sa Trilogie de La Villégiature date de 1761.


Vilégiature © Kim Lan Nguên Thi
Vilégiature © Kim Lan Nguên Thi
La pièce montre des bourgeois de Livourne qui veulent jouer aux aristocrates, partir chaque été en villégiature à Montenero, mais ce besoin de vacances pouvant s'avérer ruineux, ils se jouent une comédie qui ne prend pas et finit par se détruire dans le désenchantement.

Deux groupes familiaux sont au centre de cette trilogie, l'un formé par Leonardo et sa sœur Vittoria, l'autre composé du vieux Filippo et de sa fille Giacinta. Le fil conducteur est l'amour jaloux de Leonardo pour Giacinta, éprise de Guglielmo, thème qui, par la variété de ses rebondissements, donne le mouvement à toute l'intrigue dramatique.

La première pièce, La Manie de La Villégiature, nous fait assister aux préparatifs délirants du voyage au cours desquels la jalousie de Leonardo suscite une succession de contrordres pour le départ.

La seconde pièce, Les Aventures de La Villégiature, évoque la vie désœuvrée que l'on mène à la campagne et fait éclater le comportement insensé des amoureux.

La troisième pièce, Le Retour de La Villégiature, présente les conséquences qui en découlent et exploite une veine moralisatrice.


Sans doute ne s'agit-il plus aujourd'hui de chercher à critiquer, comme le faisait Giorgio Strehler, la théâtralité d'une société d'un autre siècle qui, malgré ses ridicules et ses extravagances, fait triompher la bienséance des vertus bourgeoises. . . Ici le spectateur trouvera plus l'occasion de s'amuser devant la comédie sociale que se donnent les personnages, que de réfléchir sur les méfaits (drame amoureux ou financier) de la villégiature.

S'appuyant sur les deux premiers volets de la Trilogie, inscrivant la pièce dans la scénographie dérisoire d'un grand mur de contreplaqué, percé d'une porte et d'une fenêtre, qui se rabat sur le plateau dans la deuxième partie pour figurer un clos à la campagne, Thomas Quillardet oriente toute sa mise en scène dans le style du théâtre de boulevard français contemporain qui correspond à vrai dire assez bien à l'esprit et au comportement de ces personnages agités, remuants, vocalement performants, multipliant les apartés en direction du public. On remarque à cet égard les remarquables numéros d'acteurs de Giacinta (Claire Lapeyre-Mazérat), Leonardo et Filippo(Pierre-François Pommier et Olivier Achard) qui suscitent souvent l'hilarité du public et font regretter que le spectacle ne puisse se prolonger au-delà de l'épisode des vacances à la campagne.
Philippe Oualid

Pierre Aimar
Mis en ligne le Vendredi 6 Décembre 2013 à 01:34 | Lu 231 fois

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