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Unfolding, exposition d'Anne Sophie Bosc et Géraldine Kouzan, Romain Boulay Julien Mijangos à la BF15, Lyon, du 31 janvier au 22 mars 2014

Anne Sophie Bosc et Géraldine Kouzan travaillent autour de la question de la migration dans le monde.


Leur première collaboration, Unfolding – Taipei montre les différentes facettes de la question, pour en évoquer la complexité. Elles choisissent de créer un espace entre réalité documentaire et fiction, pour donner forme à l'incertitude. Cette réalisation est l'occasion d'une nouvelle collaboration entre La BF15 et le Grame dans le cadre de la Biennale Musiques en Scène.
En contraste à l'univers fictionnel et lointain de cette proposition, Romain Boulay et Julien Mijangos nous ramènent à l'espace immédiat de La BF15 à travers une série d'interventions dans le lieu.
Alors que Julien Mijangos en dynamise l'architecture en y introduisant ses Formes déduites autour d'un axe, Romain Boulay y intervient en le dédoublant de ses Tentatives de destruction du White Cube.
Dépliés, retournés, déstructurés, virtuels ou réels, les territoires d'une ville comme d'une exposition deviennent, pour ceux qui l'investissent, ceux des possibles.

Unfolding – Taipei

Unfolding, exposition d'Anne Sophie Bosc et Géraldine Kouzan, Romain Boulay Julien Mijangos à la BF15, Lyon, du 31 janvier au 22 mars 2014
Anne Sophie Bosc et Géraldine Kouzan poursuivent ici une forme artistique mariant l’informatif et le narratif, le documentaire et le poétique, donnant à découvrir les populations de Taipei dans un lieu et à un moment précis, tout en invitant à réfléchir à l’universalité de leur situation.
Vous venez toutes deux du documentaire, et un volet de l’installation relève en effet du documentaire ; quelle est donc votre démarche documentariste dans le cadre d’Unfolding —Taipei ?
A.S. Bosc & G. Kouzan : Si l’on aimerait toucher à ce que ce sujet a de plus profond et politique, nous ne voulions pas que cela devienne une préoccupation centrale. Nous avons choisi le témoignage direct d'une dizaine de migrants vivant et travaillant à Taipei, d'horizons différents : après une prise de contact par Internet — email puis Skype, et enfin, sur place, de vive voix —, nous leur avons posé une série de questions, sur leur(s) histoire(s), leur ressenti du lieu. Par exemple : quel est votre plat préféré ? Quels sont vos lieux favoris à Taipei ? Qu’avez-vous le sentiment d’apporter à Taïwan en tant qu’immigré ? Comment les autres Taïwanais vous perçoivent-ils, vous et votre pays d’origine ? On obtient parfois des réponses drôles, décalées ou inattendues. On découvre ainsi, non seulement leurs quotidiens à Taipei, mais ce qu’ils ont amené avec eux de leur pays d’origine.
Vous avez doublé cette démarche d’un travail vidéo qui procède de la fiction, en pendant au documentaire. Pourquoi ?
A.S. Bosc : Cela vient de ma propre expérience de spectateur de ce genre d’installations :
je sais que, dans le cadre d’une exposition documentaire, je n’ai pas toujours l’énergie ou la volonté d’aller fouiller toute la documentation disponible. J’ai parfois envie de me laisser porter. Inversement, lorsque je me trouve face à une installation purement artistique sur un sujet comme celui-là, j’ai toujours éprouvé le besoin d’aller plus loin, et d’avoir accès au concret. Cette double installation vise donc à satisfaire toutes sortes d’approches et d’états d’esprit vis-à-vis du sujet, pour ouvrir le monde de l’art à tous les publics — celui de la documentation et celui du sensible.
Propos recueillis par Jérémie Szpirglas

Romain Boulay. Tentatives de destruction du White Cube

Romain Boulay, verticale monade, 2010. Galerie RDV, Nantes. 10 panneaux de 2800 x 2070 x 19mm.
Romain Boulay, verticale monade, 2010. Galerie RDV, Nantes. 10 panneaux de 2800 x 2070 x 19mm.
Le travail de Romain Boulay éveille notre conscience dans l'expérience de formes et de gestes élémentaires, nous engageant dans une approche phénoménologique que soulignent les titres de certaines de ses pièces.
Si son oeuvre trouve son origine dans la matérialité de la peinture, elle investit plus largement les questions du support et de la spatialisation, dans un dialogue permanent avec l’architecture, amorcé à La BF15 par ses Tentatives de destruction du White Cube qui instaurent une tension dans l'espace d'exposition.
Romain Boulay opère un déplacement de l’appréhension bidimensionnelle et traditionnelle du tableau vers les trois dimensions, sur un mode distinct du minimalisme. Ce n’est en effet pas vers l’objet que tend sa pratique (même si des oeuvres comme A4 et Lignes de 2005 avouent leur dette envers l’approche objective à la Judd de la peinture), mais bien vers une compréhension et une exploration du tableau comme un volume et un lieu qu’habite le regard (les Peintures immatérielles) et, plus récemment, le corps des spectateurs (dans les sculptures-installations et les déploiements architecturaux de son travail).
(...) Des oeuvres intermédiaires, comme Jaune Cyan Rouge Orange Violet Vert Double (2005), constituée de sept châssis peints et démunis de toiles, ont annoncé un processus d’actualisation spatiale de la démarche de Romain Boulay. Ce processus a débouché sur une extension architecturale du travail, des rails de métal se substituant au châssis, des plaques de plâtres (Orange, 2008) ou des panneaux de mélaminé à la toile translucide.
(...) Dans un contexte plus général, cette démarche prend place auprès des formes les plus sophistiquées de réflexion sur les lieux de la peinture, menées notamment aujourd’hui par des artistes tels Gerwald Rockenschaub, Miquel Mont ou Peter Vermeersch, où la peinture s’effrange avec d’autres médiums et dimensions (sculpture, architecture, installation) au bénéfice d’une augmentation de l’expérience sensible.
Tristan Trémau, extraits d'un texte sur Romain Boulay, 2010.

Julien Mijangos. Formes déduites autour d'un axe

Julien Mijangos, Formes déduites autour d'un axe, 2012
Julien Mijangos, Formes déduites autour d'un axe, 2012
Chez Julien Mijangos, l'espace d'exposition n'est pas le simple cadre de l'oeuvre mais il est la condition même de sa formation. La forme d'une oeuvre et d'une exposition se rencontrent dans ses interventions sculpturales réactualisées en fonction de l'échelle du lieu investi.
C'est autour de l'axe de ses Formes déduites, et au centre de l'espace de La BF15, que s'active une dynamique entre les oeuvres et les spectateurs.
Tu fais des boîtes mais qu’est-ce que tu mets dans tes boîtes ?
- c’est dans l’autre sens que je travaille !
Des objets bien distincts ne sont pourtant rien en eux-mêmes.
Son adaptation entre dans le principe constitutif de ce qui est donné à voir : une connaissance par contact est toujours de mise, de sorte que la situation prend part aux choses en même temps que l’inverse (socles, élastiques, madrier, cordons, battants de porte...).
Elles sont montrées « en train ». Si les méthodes font mieux que subsister, on pourra recouper générique et particulier, théorème et intervention, formule et expression. Le geste veut être mesuré et géométrique. Logique. La géométrie sera aussi bien une résultante que l’instrument initial, selon le matériau et l’espace donnés qui règlent l’intervention. Elle n’est rien en elle-même.
Par ailleurs, comme ce travail est au départ performé et proche du processuel, le visiteur, pour voir, a souvent quelque chose à faire ou à voir faire. Les choses sont tendues, mues, ouvertes, tournent...
Julien Milangos

Informations pratiques

vernissage jeudi 30 janvier de 18h à 21h
brunch vendredi 7 mars de 10h à 13h
exposition du 31 janvier au 22 mars 2014
ouverture du mercredi au samedi de 14h à 19h (métro Hôtel de Ville)
en partenariat avec le Grame, le Digital Art Center de Taipei (DAC), l'ENSBA - Lyon et parisART
commissaire Perrine Lacroix

espace d'art contemporain
11 quai de la Pêcherie
69001 Lyon
T/F 33 (0)4 78 28 66 63
infos@labf15.org
www.labf15.org


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Pierre Aimar
Mis en ligne le Samedi 21 Décembre 2013 à 00:16 | Lu 384 fois

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