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Saint-Paul Trois-Châteaux, festival Parfum de Jazz : de scat et de jazz avec Camille Bertault

Pour ses 20 ans, Parfum de Jazz accueille des femmes - c’est l’année -, et entre autres, Camille Bertault. Juste 30 ans ans, toute en jeunesse et en rythme, voix et entrain spontanés


Camille Bertault © Pierre Aimar
Camille Bertault © Pierre Aimar
Quand elle apparaît, cheveux longs à petite frange et costume de scène en satin noir moiré de feuilles d’or, elle accapare aussitôt le regard. Visage juvénile et souriant portant encore des traces d’enfance rieuse, elle prend aussitôt possession de l’arène (la Place Castellane) par la voix et par l’assurance de son maintien bien équilibré sur ses chaussures plates noires et rouges. Très important l’équilibre quand on veut un peu secouer le monde !

Après un premier contact musical pour le plaisir de donner le son et le ton, Camille Bertault s’adresse au public ; elle raconte, explique son arrivée tardive et mouvementée et ce train qui a fermé ses portes devant elle alors qu’elle était 5 minutes en avance. Elle fait partager son angoisse et le spectateur se sent proche, déjà lié, déjà séduit !

Après un démarrage en folie sur Internet grâce à une impro sur John Coltrane, - 500.000 vues en trois jours -, la voici devenue princesse du Scat Funambule ; et puis elle écrit ses chansons elle-même et en Français dans le texte s’il vous plaît ! quel plaisir pour notre langue de n’être pas reléguée au rang de langue de roman ! !
Autour d’elle Fadi Farah un pianiste virtuose, à la fois discret complice dans la réplique à la voix ; à la basse et guitare Christophe Minck, dont la contrebasse est émouvante et profonde, produisant un son remarquable ; Donald Kontamanou, batteur, présent et discret, excellant dans l’exotique, comme dans le plaisir de jouer. Le groupe est visiblement heureux et la musique s’en ressent, pleine de bruitages et de sifflements, de murmures parfois, claquements de doigts, et ce rythme qu’elle frappe sur sa poitrine, qui semble atteindre le cœur.

Et puis voici des broderies autour de Bach, à la façon Swingle Singers ; ce qui signifie pour nous retour aux sources : Hammamet 19…, un concert inoubliable où ils lancèrent Bach sous le étoiles, devant un public de théâtre néo-romain en folie.

Bach, puis Satie, son insolente petite musique ironique ; et les jeux sur les mots « Satie manges-tu à satiété ? »
Et puis voici Brassens aussi et sa coquine petite poupée devant laquelle les hommes se font tout petits… Ce petit automate qui crie … « Maman quand on la touche… ! » A elle seule Camille Bertault se fait spectacle secondée avec finesse par le trio qui l’accompagne. Au travers de Claude Nougaro « saoul sous le balcon », c’est « aux alcooliques que nous sommes tous » qu’elle s’adresse. Pleine d’esprit et de moquerie, elle joue le jeu des rythmes et des sons; changeant tout à coup de genre avec sa chanson Winter in Aspremont, chanson sur l’adolescence, lente, à cœur mélancolique, sur un tempo de batterie, lent et doux.
Enfin Coltrane l’inspirateur avec Giants steps… Elle parle, s’exprime, raconte, joue et plaisante. Un grand moment, qui donne lieu à un grand exercice de virtuosité, dans lequel elle reproduit de sa voix l’improvisation au saxo..
Et pour conclure, il fallait aussi le Brésil et la langue portugaise qui met en valeur une improvisation remarquable avec batterie très brésilienne.
C’était Camille Bertault, toute en scat et rythmes, reine de l’impro pour notre plus grand plaisir.
Jacqueline Aimar

Mis en ligne le Dimanche 26 Août 2018 à 17:24 | Lu 410 fois

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