Série «Refuge» © Gilles Picarel / agence révélateur
Ni témoin, ni complice, toujours à découvert et visible, Gilles Picarel a accompagné les errances nocturnes de ces jeunes hommes, à intervalles réguliers. Cette distance est paradoxalement le moteur de cette proximité, elle même au centre de ce jeu. Loin du reportage et de toute volonté d’objectivité. Dans cette première présentation, délivrée sous la forme d’une installation, les images flottent dans un «entre-deux» temporel et émotionnel. Tout semble en attente. L’intériorité affleure progressivement. Rien n’est ici donné d’emblée et c’est le temps de cette relation qui s’inscrit dans ce corpus. Ce que Gilles Picarel donne ici à voir est avant tout un état. Celui d’une latence et d’une expérience.
« A cause de leur homosexualité, ces jeunes ont été exclus de leur famille, et dès lors confrontés brutalement au monde de la rue, de la marginalité, de la violence et de la précarité. Ne souhaitant rien documenter ni « reporter », (comment rendre compte d’une situation dont on est étranger et pour laquelle tout nous échappe ?), je me suis confronté à l’impossibilité de toute représentation comme condition de l’avènement d’une oeuvre artistique. Un protocole a été mis en oeuvre incluant un « élargissement » de temporalité, un dialogisme et un partage d’expérience avec les jeunes.
La problématique a donc consisté à extraire le local de toute pensée globalisante et ce afin de proposer de nouvelles visibilités, une épaisseur, une résistance à cette sorte de transparence contemporaine. Quelque chose est advenu dans cette rencontre entre une pratique photographique décomplexée de toute finalité visuelle et l’expérience partagée avec ces jeunes : un événement, un sens donné, une métamorphose.» Gilles Picarel
Biographie
Après une formation en école de commerce et une carrière en entreprise, Gilles Picarel a intégré le Centre Iris pour la Photographie à Paris. Il se consacre depuis 2009 à la photographie. Il s’intéresse à l’identité individuelle, à travers des personnes victimes d’exclusion, et qui n’ont plus de prise sur la représentation que la société leur assigne. Au delà de toute approche sociologique ou documentaire, il questionne la photographie dans sa dimension artistique et à travers sa capacité à engendrer de nouvelles visibilités. Il a intégré l’agence révélateur en 2010. Il vit et travaille à Paris.
« A cause de leur homosexualité, ces jeunes ont été exclus de leur famille, et dès lors confrontés brutalement au monde de la rue, de la marginalité, de la violence et de la précarité. Ne souhaitant rien documenter ni « reporter », (comment rendre compte d’une situation dont on est étranger et pour laquelle tout nous échappe ?), je me suis confronté à l’impossibilité de toute représentation comme condition de l’avènement d’une oeuvre artistique. Un protocole a été mis en oeuvre incluant un « élargissement » de temporalité, un dialogisme et un partage d’expérience avec les jeunes.
La problématique a donc consisté à extraire le local de toute pensée globalisante et ce afin de proposer de nouvelles visibilités, une épaisseur, une résistance à cette sorte de transparence contemporaine. Quelque chose est advenu dans cette rencontre entre une pratique photographique décomplexée de toute finalité visuelle et l’expérience partagée avec ces jeunes : un événement, un sens donné, une métamorphose.» Gilles Picarel
Biographie
Après une formation en école de commerce et une carrière en entreprise, Gilles Picarel a intégré le Centre Iris pour la Photographie à Paris. Il se consacre depuis 2009 à la photographie. Il s’intéresse à l’identité individuelle, à travers des personnes victimes d’exclusion, et qui n’ont plus de prise sur la représentation que la société leur assigne. Au delà de toute approche sociologique ou documentaire, il questionne la photographie dans sa dimension artistique et à travers sa capacité à engendrer de nouvelles visibilités. Il a intégré l’agence révélateur en 2010. Il vit et travaille à Paris.