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Orekhov, un dissident du KGB qui bouleverse, au Théâtre Toursky, Marseille, dans le cadre de la 21e édition du Festival Russe

Au début des années 1970, le jeune Viktor Orekhov est nommé au KGB, chargé de la lutte contre « l’ennemi de l’intérieur » : les dissidents. Il accepte, dira-t-il plus tard, par amour de son pays, parce qu’il y croyait, et aussi parce qu’un bel avenir se présentait pour lui.


© DR
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Mais voilà : la lecture de Soljenitsyne - « l’Archipel du goulag » en particulier que lisent les dissidents - un voyage au Japon, vont lui ouvrir les yeux sur la réalité du régime stalinien.
Dès lors, Orekhov, au lieu d’envoyer dans les camps ou en asile psychiatrique les dissidents, va les aider, les protéger, falsifier même des rapports… Il entre en résistance tout en restant à l’intérieur du système. Ce double jeu ne peut durer longtemps et, en 1978, Orekhov, démasqué, est envoyé à son tour au goulag pour 8 ans.

Si en 1986 – c’est déjà la perestroïka – il est libéré et retrouve ses amis dissidents, ses anciens patrons ne l’ont pas oublié et il sera de nouveau envoyé en camp de rééducation pour un motif fallacieux. Libéré après une année mais prévenu des menaces qui pèsent sur lui, il consent, « la mort dans l’âme », à quitter son pays et à se réfugier aux Etats-Unis où il devient livreur de pizzas.

La pièce d’après le texte du journaliste Nicolas Jallot qui a rencontré Orekhov aux Etats-Unis, a été adaptée par le théâtre « Ainsi de suite ». Elle nous replonge dans ces années terribles de l’URSS. Mais surtout, c’est le drame humain qui touche le spectateur. Comme tous ceux qui découvrent leur méprise après avoir collaboré avec un régime totalitaire, le personnage d’Orekhov qui passe par le doute, le questionnement avant de s’engager dans la résistance au péril de sa vie, est bouleversant. Olivier Cesaro interprète ce rôle avec une intensité, une sincérité, une humanité qui nous amènent à « entrer » dan son personnage, à partager ses émotions, ses souffrances.
La musique, où se succèdent chants russes et chansons des Beattles, interdites par le régime, accompagne les états d’âme des personnages que la sobriété des décors et de la mise en scène met en valeur.
C’est un grand moment qui, plus que politique, nous plonge dans les contradictions que peut traverser tout être humain. Qui remet en cause. Incite à la réflexion.
Jacqueline de Grandmaison

Une belle soirée théâtrale qui s’est terminée par un beau cabaret russe avec l’excellente compagnie Koliada et un délicieux repas concocté par Aline des Frangins de la Night.
Cette semaine place à la musique classique et au cinéma à ne rater sous aucun prétexte. www.toursky.fr

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 22 Mars 2016 à 11:59 | Lu 275 fois

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