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Mirror and Music. Chorégraphie de Saburo Teshigawara au Festival de Marseille au Silo, 27 Juin 2014. Par Philippe Oualid

Saburo Teshigawara est venu présenter au Festival de Marseille, Mirror and Music, un spectacle créé il y a cinq ans au Théâtre National de Tokyo, et qui se démarque à la fois du Butô et de la post-modern dance de manière très originale.


Saburo Teshigawara / Karas © Sakae Oguma
Saburo Teshigawara / Karas © Sakae Oguma
Dans un univers de lumières vibrantes, au gré de sonorités électro-acoustiques et de morceaux de musique baroque, la danse très raffinée, révélatrice de tourments existentiels indéfinissables ou d'états d'âme douloureux, se déploie en une série de figures répétitives que réalisent le chorégraphe lui-même et cinq de ses danseuses.
Le spectacle débute par des tableaux de personnes immobiles dans leurs grands manteaux à capuchons, parmi lesquelles se faufilent une femme rampant comme un serpent ou un danseur multipliant à un rythme accéléré des gestes fous des bras. Trois danseuses se précipitent ensuite sur le plateau pour des courses rapides, déhanchées, accompagnées de ports de bras majestueux dignes de la danse classique, avant de livrer leur visage bouleversé à un faisceau de lumière agressif. Saburo Teshigawara pirouette alors puis tourne comme une toupie. Les filles tombent et s'allongent au sol. Une autre fait son entrée comme un vampire de cinéma muet. A partir de ce moment, on assiste à une parade de scènes expressionnistes plus ou moins confuses, où le chorégraphe accentue les signes du handicap physique dans un solo désespéré, avant un final interminable qui présente toute la compagnie gigotant, frétillant, secouant bras, mains et jambes à l'écoute de chants religieux chrétiens, puis figurant des possédés prisonniers d'un espace scénographique de carrés lumineux inhabitable. Cette dernière séquence qui rompt quelque peu avec l'esthétique japonaise des premiers tableaux, et reflète chez le chorégraphe une volonté d'occidentaliser son style, déconcerte le public, mais ne l'interdit pas d'applaudir chaleureusement.
Perturbée par le mouvement des intermittents en lutte qui vociféraient, devant le théâtre, leurs revendications, et suscitaient un profond malaise, la soirée s'est terminée heureusement sans autre incident. On se demandait toutefois si, malgré cette reprise partielle du travail, le festival allait pouvoir se poursuivre en juillet. . .
Philippe Oualid

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mercredi 2 Juillet 2014 à 20:46 | Lu 188 fois

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