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Marseille, Studio/Kelemnis. Rencontre publique avec le chorégraphe Michel Kelemenis. 6 mai

« La danse d’aujourd’hui prône la singularisation du geste, ou parfois même à l’opposé, sa suppression. Entre ces deux pôles, aux yeux du lecteur averti et amoureux du texte dansé, l’identité des spectacles chorégraphiques ne se trouve plus que de façon minime dans la danse elle-même.


L’Électroacoucycle / Viiiiite
Michel Kelemenis / Caroline Blanc
création au Pavillon Noir, Aix-en-Provence, janvier 2009

Caroline Blanc et Kelemenis imaginent en duo le 3e volet de L’Électroacoucycle, projet ouvert de pièces courtes sur les œuvres du compositeur Christian Zanési.
La composition musicale mixe à des sons d'aujourd'hui un son issu d'un vieux synthétiseur des années 60. Le chorégraphe, de la même façon, évoque quelques éléments gestuels du passé, et les met à mal par interruption, fragmentation ou répétition. Le duo Viiiiite se souvient de Clin de Lune, solo de 1993, lui-même évocation de l'être disparu.
Premiers gestes partagés en public, après 3 semaines de travail en Studio; première confrontaion aux questions, avant la création au Pavillon Noir à Aix-en-Provence la saison prochaine.


L’Électroacoucycle
Attraction, évanescence, immatérialité : Kelemenis, hanté par ces essences de la danse, engage un cycle d’études en appui sur la musique électroacoustique.
L’Électroacoucycle est un concept ouvert par lequel, en plusieurs études sur l’attraction, l’immatérialité, l’appropriation ou la disparition, Michel Kelemenis tente de renouer avec la grâce, la belle essence de la danse. La communauté profonde des enjeux de son écriture et de la musique de Christian Zanési crée les conditions protégées d’un retour sur cet état dont la simple désignation semble touchée d’abandon.

rencontre publique avec le chorégraphe Michel Kelemenis
15 avenue des Aygalades - 13015 Marseille
mardi 6 mai à 19h
entrée libre sur réservation 04 96 11 11 20 / compagnie.kelemenis@wanadoo.fr

LIMINAIRE A L’ÉLECTROACOUCYCLE

Caroline Blanc (©DR)
Caroline Blanc (©DR)
LIMINAIRE A L’ÉLECTROACOUCYCLE, un cycle de collaboration entre le chorégraphe Michel Kelemenis et Christian Zanési, compositeur électroacousticien, directeur artistique adjoint du GRM.

« La danse d’aujourd’hui prône la singularisation du geste, ou parfois même à l’opposé, sa suppression. Entre ces deux pôles, aux yeux du lecteur averti et amoureux du texte dansé, l’identité des spectacles chorégraphiques ne se trouve plus que de façon minime dans la danse elle-même.
L’écriture chorégraphique, notion vaste qui a su et doit savoir englober la dramaturgie comme l’action la plus infime, est démembrée. Elle l’est par la tentation conceptuelle, qui, faisant du corps un objet à décrypter plus qu’à animer, s’éloigne conséquemment de son mouvement. Elle l’est aussi par le recours à une invention gestuelle débridée (et belle), prédéterminée ou improvisée, fréquemment confiée aux interprètes. En appui sur cette beauté incontestable des femmes et des hommes dansants, de nombreux chorégraphes ont muté, et souvent avec bonheur, en metteurs en scène, la danse prenant alors le rôle – secondaire bien qu’essentiel - de vecteur temporel d’idées ou de messages qui s’explicitent par le recours à d’autres moyens d’expression.
C’est une ère de convergence tachiste autour du temps dansé. C’est une ère des particularismes et de la friction des juxtapositions. C’est une ère où la danse peine à dire encore par elle-même, laisse place à un propos sur le corps d’une part, et d’autre part à la valeur performative et spectaculaire.
Mon urgence est donc bien de rappeler et défendre la conviction que la danse en soi est capable d’explicite, d’un explicite qui lui est propre et qui parle d’elle, qu’elle est un langage dont la syntaxe se dévoile sur le double champ du sens et du sensible, au long de la durée d’une œuvre. Dès lors, la fragile et mouvante frontière autour de laquelle une chorégraphie peut être vécue en carcan ou en instrument de liberté s’impose comme un sujet de l’échange pertinent et toujours actuel entre l’interprète et le chorégraphe. » MK

Révélation, transcendance, évanescence, immatérialité, trace, grâce…
Les essences de la danse hantent Kelemenis. Chaque nouvelle œuvre, quel qu’en soit le sujet, n’est en fin de compte qu’un lancer supplémentaire pour espérer atteindre de plus près et comprendre mieux l’état insaisissable de la condition de danseur. Et chaque nouveau pas prolonge le chemin vers ce point précieux de bouleversement par lequel le spectateur connaîtra une émotion, sera blessé, oui, blessé par la danse.
Après l’âge du premier élan, après celui de l’élaboration d’un langage organique, identitaire, transmissible, évolutif, complexe et ouvert à tous les corps, après avoir reconnu en la musique le partenaire réflexif de ces variables, vient le temps d’uniquement viser au cœur de la magie vibrante de la danse. L’Électroacoucycle pourra en cela être compris comme un exercice de style, un exercice de danses.

Le nombre des pièces du cycle est inconnu. 2 existent déjà, qui explorent les vertus cinétiques d’une circulation tressée (Aléa) ou le glissement vasculaire d’une danse dans une autre danse (TATTOO).
2 se préparent, sur la force d’attraction (Frissons) et l’évanescence (Viiiiite). La musique électroacoustique les relie.

« L’incompréhensible crispation de se comprendre double à travers l’autre expression d’un autre. » Le chorégraphe évoque ainsi sa liaison profonde avec la musique de Christian Zanési. Élaborée à partir de sons concrets que le compositeur fige, vrille, suspend ou casse, cette musique ouvre des champs électroniques immenses au milieu desquels surgissent les éléments vifs de la lecture du quotidien. Immédiatement poétiques, les espaces ainsi animés se rapprochent de l’esprit d’une bande-son de cinéma par la juxtaposition de tensions abstraites et d’événements suggérant l’hypothèse d’une narration. Les procédés d’écriture résonnent naturellement avec le mouvement de Kelemenis, développé dans une faille propre à la danse, figurant un intervalle entre deux dimensions du langage, l’une faite de signes sensibles, l’autre empreinte de fluidité ou de déséquilibres.

Sylvana Basileos, suite à entretien, février 2008

pierre aimar
Mis en ligne le Jeudi 10 Avril 2008 à 18:18 | Lu 1282 fois

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