arts-spectacles.com
Sortir ici et a
Sortir ici et ailleurs, magazine des arts et des spectacles

Membre du Syndicat de la Presse Culturelle et Scientifique (SPCS) et de la Fédération Nationale de la Presse Spécialisée (FNPS)



La Cerisaie de Tchekhov. 20e Festival russe au Théâtre Toursky, Marseille, 13-14 Mars 2015. Par Philippe Oualid

Mise en scène d'Alexandre Slavoutski. Théâtre académique russe de Kazan


L'action de La Cerisaie (1904), pièce testamentaire de Tchekhov, se déroule sur deux plans : celui du processus économique (échéances à payer, vente de la propriété) et celui de la vie quotidienne où, malgré tout, les propriétaires continuent leurs bavardages insouciants, éludent les conversations sérieuses ou les décisions difficiles, et se réfugient dans la nostalgie du passé.

Une étrange situation d'énonciation s'instaure alors avec des dialogues inachevés, vagues, contradictoires, où les personnages donnent l'impression de monologuer en poursuivant une idée fixe.

En cherchant à rompre en visière avec le style Stanislavski, premier metteur en scène de la pièce, Alexandre Slavoutski rend Tchekhov insolite et saugrenu dans la scénographie d'Alexandre Patrakov, sorte de structure arachnéenne en osier qui ressemble à une cage pour figurer à la fois la chambre des enfants, la campagne et le salon !
Il supprime les épanchements affectifs, les larmes, emblématise les personnages dans un climat d'ennui pesant ou de récréation enfantine, mais laisse néanmoins aux comédiens du théâtre russe académique de Kazan le soin d'incarner les caractéristiques essentielles de leur personnage : Svetlana Romanova campe une Lioubov-Andréïevna insouciante, nostalgique, courant à sa perte en refusant toute compromission, Guenadi Prytkov, son frère Gaev, une fiche molle que son vieux valet Firs (Vladimir Mazour) doit encore materner, Ania Kozlova (sa fille Ania) accentue son comportement indécis devant Ilia Slavoutski (Piotr, l'étudiant exalté) tandis que Nadejda Echkileva (sa soeur Varia) joue la gouvernante souffrant en silence d'être dédaignée par Ilia Petrov, un Lopakhine dynamique qui évite d'adopter l'attitude de parvenu insupportable.
Traversée aussi de chants, de danses et de courses poursuite sur le plateau, cette nouvelle version cabotine de La Cerisaie retient aussi quelque peu l'attention dans la mesure où elle parvient à susciter non seulement le rire et les larmes, mais encore à orienter par moments le regard sur le fonctionnement désastreux des comportements décadents.
Philippe Oualid

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mardi 17 Mars 2015 à 11:56 | Lu 157 fois

Nouveau commentaire :


Dans la même rubrique :
1 2 3 4 5 » ... 149

Festivals | Expositions | Opéra | Musique classique | théâtre | Danse | Humour | Jazz | Livres | Cinéma | Vu pour vous, critiques | Musiques du monde, chanson | Tourisme & restaurants | Evénements | Téléchargements