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Jeudi 1er et vendredi 2 octobre. Christophe Alévêque est Super Rebelle !... enfin ce qu'il en reste

Création en avant - première des 24 représentations au Théâtre du Rond - Point à Paris : Christophe Alévêque est de retour à Avignon, après Fantasio d’après Alfred de Musset, création Chêne Noir 2008 mise en scène par Gérard Gelas.


Entretien avec Christophe Alévêque

Jeudi 1er et vendredi 2 octobre. Christophe Alévêque est Super Rebelle !... enfin ce qu'il en reste
Christophe Alévêque plante ses banderilles dans l’échine du système.
C’est sa façon à lui d’appuyer là où ça fait mal, histoire de percer les furoncles de cette si charmante société.
Il aime pointer du doigt ce qui cloche dans ce monde sans pour autant verser dans le sérieux.
Loin de se prendre pour un justicier masqué (il est incapable de respirer sous un masque), il endosse un
déguisement de Super Rebelle, il balance quelques pincées de poil à gratter avant de s’écrouler tel un dandy blasé dans l’absurdité de nos vies.
Là, plutôt que de s’endormir, il chante pour oublier, pour harmoniser sa colère.
Il a peur de la nature humaine, des enfants qui grandissent mal, du sexe qui ne s’assume plus...
Tout lui est bon pour moquer nos travers, tel un petit diable qui ricane devant l’angélisme ambiant.
Et puis il y a l’actualité décidément généreuse avec les humoristes.
Au lieu de s’assoupir devant son poste de télévision, le gaillard s’ingénie à décrypter le zapping permanent et le jargon médiatique servis quotidiennement.
Son ironie fait mouche, preuve qu’on peut rire les yeux grands ouverts.

Vos spectacles s’intéressent beaucoup à l’actualité. C’est là que vous puisez l’essentiel de votre inspiration ?
Christophe Alévêque : L’actualité, je suis tombé dans la marmite et dans le piège. La politique politicienne, ça n’intéresse plus personne.
En revanche, la méthode Sarkozy et le flot médiatique incessant ça mérite décryptage. Car, la plupart du temps ; c’est de l’intox tout ça, de la poudre aux yeux. Le zapping permanent, c’est une façon de brouiller les pistes. On aborde toutes sortes de sujets, mais aucun n’est traité en profondeur. On ne va jamais au bout des choses. C’est le court-circuit permanent. Alors, c’est vrai l’actualité nous sert, nous, les humoristes.
Parce que dès que ça va mal, on a du grain à moudre. L’effondrement de la finance, pour moi, c’est du pain béni. C’est monstrueux, énorme.
Mais nous, les pitres, ça fait longtemps qu’on tire la sonnette d’alarme. Alors les clowns de la bourse qui
s’empressent de rassurer tout le monde en disant que tout va bien, que ça va passer, que le libéralisme n’est pas en cause, ça me fait marrer.

Vous jouez aussi beaucoup avec l’absurde…
C. A. : Bon, j’essaie de mettre du sens dans mes sketches, mais c’est vrai que souvent ça vire à l’absurde.
Mais ce n’est pas de ma faute, c’est la société dans laquelle on vit qui est absurde à bien des égards.
J’aime bien les grandes figures du cinéma muet, les Charlot, Buster Keaton, Laurel et Hardy…
Je ne veux pas que mes spectacles se transforment en leçon de choses. En même temps, je n’ai pas de modèles. J’aime avant tout la liberté. C’est d’ailleurs ça qui me plait dans le rock. Les Who, Led Zeppelin, Pink Floyd, dans tous ces groupes dont j’écoutais la musique en boucle, les types étaient libres.

Justement, vous-mêmes vous chantez sur scène. Vous avez chanté dès le début dans vos spectacles ?
C. A. : Au départ, je voulais être chanteur. Je joue du piano. À 20 ans, on avait monté un groupe de rock avec des amis. Mais on était surtout rock star dans la tête. On n’a jamais répété. Finalement, j’ai attendu vingt ans pour faire de la musique sur scène. J’aime bien ce que ça apporte dans les spectacles.
Au lieu de dire les choses avec des mots, la musique crée une ambiance. Surtout, ça donne un certain rythme. J’aime beaucoup ça.

Vous n’êtes pas consensuel. C’est la rançon de votre engagement politique ?
C. A. : C’est vrai. Bon, on ne peut pas plaire à tout le monde. Mais l’humour engagé, la satire sociale, parfois ce n’est pas facile. Il arrive qu’on se sente très seul et peu soutenu par une certaine presse. Maintenant, ça revient un peu. le mécontentement général est un bon allier, le fatalisme, non.

Comment élaborez-vous vos spectacles ?
C. A. : J’adore écrire. Dans la préparation d’un spectacle, l’écriture, c’est l’étape que je préfère.
Il y a une part d’improvisation dans mes créations, mais ce n’est pas l’essentiel. Au fond, un spectacle, ça se construit comme un puzzle. On teste des idées, on voit si ça marche. On lâche la bride à son imagination. Et puis on voit ce qu’on garde, ce qu’on peut améliorer. un spectacle n’est jamais fini et tant mieux.

Un spectacle de Christophe Alévêque
Mise en scène : Philippe Sohier
Accordéon et cor : Maxime Perrin, guitare : Francky Mermillod
Batterie, en alternance : Julien Bonnard et Stéphane Sangline
Son : Séphane Uriot
Lumières : Fred l’Indien
Production Juste pour rire et CALM Production
coréalisation Théâtre du Chêne Noir et Théâtre du Rond-Point

Pratique

Christophe Alévêque est Super Rebelle !... enfin ce qu'il en reste
AU THÉÂTRE DU CHÊNE NOIR - AVIGNON
Jeudi 1er et vendredi 2 OCTOBRE 2009 à 20h
Tarif général : 23€ / tarif réduit : 20€
Tarif étudiants et demandeurs d’emploi : 10€ / Jeudis étudiants : 8€
Locations par téléphone : 04 90 82 40 57
ou sur place aux bureaux administratifs
du mardi au vendredi de 14h à 18h

pierre aimar
Mis en ligne le Vendredi 18 Septembre 2009 à 16:26 | Lu 387 fois

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