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Au Théâtre de la Cité à Nice, Pascal Terrien démonte l'Opéra depuis ses Coulisses. Par Christian Colombeau

Un one man lyric show au gout de dragée au poivre


Avec de malicieux clins d'oeil à deux géants du rire français.

Partant du principe qu'on ne parle bien, qu'on ne critique bien que ce que l'on connaît bien, le baryton Pascal Terrien, entre deux récitals, concerts, opéras ou opérettes, concocte et bonifie depuis quelque temps un spectacle humoristique et musical qui pulvérise à ce jour tous les clichés que l'on peut imaginer sur le monde du lyrique et ses parasites.
Un one-man lyric show donc, où l'on rit beaucoup, toujours en musique, avec en leitmotiv l'increvable Carmen de Bizet qu'il faut imaginer en croisière sur un Titanic pour une fois vraiment insubmersible. Helzapoppin et les Marx Brothers pointent souvent leur nez...
Car Pascal Terrien a une vraie voix d'opéra-comique : faite bien sûr pour tous les rôles de baryton aigu mais où pointe çà et là de vrais accents de ténors qui pourraient lui faire ouvrir, à force de travail, de nouveaux horizons.
Après un air d'Escamillo volontairement massacré car aux relents de Vodka (on a souvent entendu pire... involontairement...) c'est toute la maffia opératique qui défile comme dans un tourbillon qui se déguste avec un goût de dragée au poivre.
C'est avec délectation que l'on cherche à deviner qui se cache derrière ce metteur en scène sorti tout droit de La Cage aux Folles (le trait est volontairement appuyé, mais nous avons des noms !) ou pire, ce soi disant impresario/producteur, maffieux peut-être mais véritable obsédé sexuel. On en connaît.
La caricature d'ersatz d'un Pavarotti de sous-préfecture plus capricieux que nature vaut aussi son pesant de cacahuètes et fait habilement contraste avec ce machiniste plus préoccupé par ses pauses café que la marche du spectacle.
La soprano chantant Carmen renvoie aux oubliettes les massacres en règle de la regrettée Forster-Jenkins qui elle au moins se prenait au sérieux sans s'y prendre vraiment... Au fait Pascal, une soprano peut très bien chanter Carmen ! De Jane Rhodes à Leontyne Price, voire Los Angeles ou Crespinette la liste est longue !
Irrésistible aussi ce professeur de chant, copier-coller masculin de l'hystérique et regrettée Elisabeth Schwarzkopf. Nous l'avons personnellement connue... donc...
Rien à jeter dès lors dans cette tornade d'une heure trente, où sont bien réglés également les deux petits hommages à Fernandel.
Conclusion en apothéose avec une vénération non dissimulé à Louis de Funès dans la fameuse scène d'ouverture de La Grande Vadrouille.
Prenant à partie le public (qui avec une réjouissante complicité sympathique se prête volontiers au jeu) pour lui faire chanter encore une fois l'air du Toréador, le talentueux baryton niçois enfile toutes les perles de la direction d'orchestre.
Là Pascal Terrien vise juste, frappe fort et conclut son spectacle sur un sans faute professionnel, vocal et humoristique, bien mis en place avec la complicité amicale de Thierry di Méo, le tout sans une once de vulgarité.
Christian Colombeau

Christian Colombeau
Mis en ligne le Vendredi 3 Mars 2017 à 10:19 | Lu 795 fois

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