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Alceste, Opéra de C.W. Gluck, à l’Opéra de Lyon
 du 2 au 16 mai 2017

Contre les extravagances vocales de l'opéra italien, Christoph Willibald von Gluck est à la recherche d’une beauté simple, d’un langage venu du cœur : fragilité et grandeur de l’être humain sont au centre de cet opéra novateur. ​


Alceste, Opéra de C.W. Gluck, à l’Opéra de Lyon
 du 2 au 16 mai 2017
L'histoire
Au royaume de Thessalie, le roi Admète est mourant. Apollon annonce par la voix de son oracle que seul le sacrifice librement consenti d'un autre être humain pourra le sauver de la mort. Son épouse, lanoble Alceste, consent alors à mourir pour lui. Tandis que les divinités infernales emmènent la reine, Admète revient à la vie, pour découvrir le sacrifice de son aimée. Bouleversé, il implore Apollon de le mener aux enfers, où il entend reprendre sa place pour sauver à son tour son épouse…

La musique au service du drame
Alceste tient une place à part dans l'histoire de l'opéra. C'est en effet à travers sa célèbre préface que Gluck et son librettiste Calzabigi établirent la réforme du genre, qui fit de l'opéra un véritable drame musical dans lequel la musique se place au service de la vérité dramatique. À charge pour Alex Ollé (du collectif La Fura dels Baus), dont les mises en scène à l’Opéra de Lyon ont marqué les esprits, de faire renaître le réalisme psychologique et la force expressive de ce merveilleux opéra. À ce talentueux metteur en scène se joint le chef d’orchestre Stefano Montanari. Connu du public lyonnais pour ses interprétations fougueuses, il dirigera une distribution remarquable regroupant entre autres Karine Deshayes et Julien Behr dans les rôles principaux.

L'analyse de Fabrice Malkani

La recherche d’une beauté simple
Alceste est célèbre par sa préface, l’Épître dédicatoire rédigée en 1769 par le librettiste Calzabigi, exposant ce qu’on a appelé la réforme de Gluck. Contre les excès de virtuosité vocale de l’opéra italien, Gluck est à la « recherche d’une beauté simple » et d’un « langage venu du coeur ». Il place ainsi au centre de son oeuvre la fragilité de l’être humain en même temps que sa grandeur. L’argument du livret, emprunté à la tragédie Alceste d’Euripide, en simplifie les données. Alors que tous abandonnent le roi Admète, qui mourra si personne ne se sacrifie pour lui, son épouse Alceste décide de mourir pour que vive celui qu’elle aime.

Mourir pour qui on aime
Mais donner sa vie pour celui qu’on aime, est-ce nécessairement pour lui la plus belle preuve d’amour ? Admète apprenant le sacrifice de son épouse lui reproche ce choix, l’appelle cruelle, barbare, et veut mourir à son tour. Est ainsi posé le problème du rapport entre l’amour et le sacrifice de soi pour le bonheur de l’autre. La vie vaut-elle encore d’être vécue si l’être aimé s’est volontairement effacé ? Peut-on se substituer à la mort d’autrui ? Alex Ollé, du collectif catalan La Fura dels Baus, connu pour ses choix engagés de mise en scène, proposera certainement une lecture passionnante de l’oeuvre, en expert des arcanes de l’âme humaine.

Une « tragédie-opéra »
Si la création de la version italienne à Vienne en 1767 est un échec, à mettre au compte du choix des interprètes mais aussi de la nouveauté des choix musicaux de Gluck et de la radicale simplification de l’action, la version parisienne, en 1776, gagne progressivement les faveurs du public au cours des représentations. S’ajoutant aux modifications du drame, avec l’introduction du personnage d’Hercule, et de la musique, le texte français de François-Louis Gand Le Bland Du Roullet répond aux exigences de qualité littéraire de la célèbre préface. Il y faut donc des interprètes qui chantent impeccablement en français. Karine Deshayes incarnera le personnage émouvant et déchiré d’Alceste, rôle exigeant au service duquel elle mettra la plasticité de son chant et la précision de sa diction. Julien Behr donnera à Admète la séduction vocale de l’époux tour à tour heureux, désespéré, rasséréné enfin, tandis que le Grand Prêtre d’Apollon bénéficiera de la projection puissante d’Alexandre Duhamel. On peut attendre de la direction musicale de Stefano Montanari toute la subtilité requise par l’oeuvre, avec ses nuances et ses contrastes.

Distribution

Direction musicale Stefano Montanari
Mise en scène Alex Ollé / La Fura dels Baus
Décors Alfons Flores
Costumes Josep Abril
Lumières Marco Filibeck
Vidéo Franc Aleu
Alceste Karine Deshayes
Admète Julien Behr
Évandre Florian Cafiero
Grand Prêtre Alexandre Duhamel
Apollon Tomislav Lavoie
Hercule Thibault de Damas
Orchestre et Choeurs de l'Opéra de Lyon

Représentations

mar 2 mai 2017 - 20h00
jeu 4 mai 2017 - 20h00
sam 6 mai 2017 - 20h00
lun 8 mai 2017 - 16h00
mer 10 mai 2017 - 20h00
ven 12 mai 2017 - 20h00
dim 14 mai 2017 - 16h00
mar 16 mai 2017 - 20h00

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 9 Mars 2017 à 12:03 | Lu 688 fois

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