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6 au 28.11.10 : Adrien Mondot ( X Y Z T ). Installations numériques. Coproduction lux Scène nationale, Valence

L’exposition ( X Y Z T ). Ces quatre lettres servent à décrire, dans le formalisme mathématique, le mouvement d'un point dans l'espace. Brique essentielle des sciences, la force descriptive et abstraite des mathématiques peut aussi être un outil de recherche créative, s'émancipant de la démarche technique et scientifique, permettant d'appréhender la matière sous un autre angle. C'est dans ce décalage, sur le fil étroit entre le réel et le virtuel, que peut se déployer l'imaginaire du mouvement...


Expérimentations plastiques autour des arts numériques, outils pour explorer les imaginaires

Construites autour des dispositifs développés pour les spectacles de la compagnie, ces installations se présentent comme un laboratoire déraisonné des expériences menées par Adrien Mondot autour de la synthèse de mouvement et des anamorphoses temporelles.
Elles explorent le mouvement numérique qui en plongeant dans l'espace (x y z) et le temps (t) déploie soudainement un univers improbable, aux frontières du surréalisme et de l'art cinétique abstrait du début du XXe siècle. Elles nous invitent à nous questionner sur notre perception de la réalité, avec en filigrane l'idée que le virtuel est un outil magique pour construire et parcourir tous ces mondes possibles qu'il reste à inventer.
Ce cabinet des curiosités est ludique et interactif : composé de 6 modules, il propose à chaque visiteur d’expérimenter différents types de relations avec des matières graphiques en mouvement, empruntant au jonglage le goût du jeu sans règles, et aux sciences l'appétit de curiosité et de découverte.

eMotion

Dans le cadre de sa réflexion sur le mouvement et la chorégraphie d’objets, la compagnie Adrien M développe un outil d’expérimentation de relations entre des éléments virtuels et des données issues du monde réel, qui sert pour chacune de ses créations et collaborations (Légendes de Stéphanie Aubin, Ciels de Wajdi Mouawad). Baptisé eMotion (pour electronic Motion, mouvement électronique), l’objectif initial de ce logiciel est d’explorer les interactions entre image et corps dans l’optique du spectacle vivant. Il sera ici détourné pour s’appliquer au champ des arts visuels et des arts plastiques.
www.adrienm.net/emotion/

A propos du mouvement

« Je pars de l’axiome que le mouvement est un vecteur d’émotion. Pour un informaticien, considérer cet axiome implique de fournir des outils d’édition suffisamment précis et expressifs : il ne s’agit pas uniquement de dire qu’un objet se déplace de tel endroit à tel autre, mais comment il effectue ce déplacement. Il est donc important d’introduire une notion de “qualité” de mouvement, de la même manière qu’en danse on parle de “qualité” d’un geste pour décrire s’il est lent, tremblant, rapide, mou, dur, doux, souple, tendu, bref quelle énergie l’anime. Pour réaliser ce système, j’ai choisi de me baser sur une modélisation mathématique des lois de la nature – on appelle ça un modèle physique.
Depuis que nous avons ouvert les yeux, nos sens sont intimement habitués à lire le mouvement des corps quels qu’ils soient. Or, dans le monde réel, tous les corps sont soumis à un ensemble de lois – gravitation, conservation de l’énergie, frottements... Il est donc logique d’utiliser ce même ensemble de règles pour les appliquer à des objets virtuels. C’est même impératif pour que l’objet porte une certaine sensibilité dans son mouvement. Pour aller un peu plus loin, si l’on considère que les mathématiques, la physique et l’ensemble des sciences sont des outils/langages développés à l’origine pour décrire notre monde, débarrassés de l’ambiguïté et du manque de précision des langues naturelles, il est séduisant de se dire que l’on peut s’en servir, en inversant le processus pour décrire d’autres mondes, des mondes artistiques... L’informatique étant le maillon qui permet de rendre cette conception appréhendable sur un plateau. »

Adrien Mondot

Modules. L’exposition compte 6 modules.

Chaque module est équipé d’un petit système de restitution sonore indépendant. Christophe Sartori, créateur son de la compagnie a élaboré une synthèse musicale basée sur les différentes informations sensorielles disponibles dans l’espace (présence des personnes sur les différents modules, mouvements, etc.). Puisant également dans les univers qu’il a déjà développé pour la scène; ce parcours auditif aura une musicalité cohérente, prolongeant par l’ouïe, l’expérience visuelle.

Les paysages abstraits
Placé au centre de l’espace de projection, les quatre perspectives des quatre murs coïncident, créant l’illusion d’une immersion dans un monde géométrique en mouvement. Il s’agit d’un dispositif à 360 degrés, permettant de plonger dans l’image. Inspiré du dispositif scénique créé pour Ciels de Wajdi Mouawad, l’enjeu est de parcourir des paysages virtuels abstraits soumis aux aléas d’une météorologie numérique capricieuse, passant d’une pluie de lettres à un tsunami de mots.

L’anamorphose personnalisée
Chaussé d’une paire de lunettes modifiée, le spectateur est invité à se déplacer autour de sculptures cinétiques; un algorithme permet de calculer le point de vue virtuel en fonction de la position réelle d’observation.

L’anamorphose temporelle
Filmé en temps réel , un procédé mathématique de transformation temporelle déforme les mouvements . Ces «anamorphoses chronotropes» permettent de mettre du temps dans l’image, proposant une autre lecture du mouvement : chaque geste effectué par le spectateur est transformé, le temps est ainsi spatialisé suivant un ensemble de règles qui évoluent régulièrement. De l’homme caoutchouc au simulateur de moonwalk, l’utilisateur peut expérimenter une infinie variation de corporalité, l’invitant à questionner ce qui fonde notre perception de l’émotion du geste.

La table cinétique
Une introduction à la synthèse de mouvement par modèle physique permet de toucher la matière virtuelle. Cette table multitouche artisanale.ramène la matière vidéo à la l’état de matière physique, que l’on peut manipuler directement avec les doigts. Désacraliser l’objet virtuel, pour le travailler à la frontière du réel est le paradigme des interfaces du futur. Entre haute technologie et bidouille low-tech, les expérimentations d’aujourd’hui laissent penser que Méliès hante toujours nos imaginaires.

L’anamorphose spatiale
Procédé ancestral, simulant un fausse perspective. Il s’agit d’une projection au sol d’éléments représenté par une géométrie mouvante en fil de fer. La perspective est faussée, et suppose que l’observateur se situe en un point bien précis de l’espace.

Pratique

Vernissage le 5 novembre à 18h30 suivi de la performance La poésie des éléments duo proposé et interprété par Adrien Mondot, jongleur informaticien et Yoann Bourgeois, acrobate jongleur
Production : Atelier Arts-Sciences laboratoire commun de recherche au Cea Leti - Grenoble et à l'Hexagone Scène nationale de Meylan
lux Scène nationale
36 boulevard du Général de Gaulle
26000 Valence
Renseignements : 04 75 82 44 15
www.lux-valence.com
Ouverture : entrée libre du mardi au vendredi de 14h à 18h, samedi de 16h à 21h, dimanche de 16h à 19h

pierre aimar
Mis en ligne le Vendredi 1 Octobre 2010 à 21:05 | Lu 1528 fois

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