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Vincent Delerm Memory au Théâtre de La Criée, Marseille, le 14 Décembre 2012

Pour mettre en valeur le caractère poétique de son nouveau tour de chant, Vincent Delerm, chef de file de la nouvelle vague de la chanson française, ne se contente pas de chanter devant un micro comme les stars du music-hall.


Vincent Delerm Memory © Aglaé Bory
Vincent Delerm Memory © Aglaé Bory
Accompagné par le musicien Nicolas Mathuriau, il crée un véritable spectacle de théâtre musical sur les thèmes de la mémoire et de la nostalgie des émois de son adolescence, où le discours autobiographique vient interrompre constamment le cours de ses chansons.

Avec une étonnante volubilité, Vincent Delerm évoque pêle-mêle ses années de jeunesse à Livry-Gargan, ses chanteurs préférés, Barbara, Léo Ferré, Mouloudji, l'attentat de la rue des rosiers perpétré contre des juifs, une liste de films à voir au Lucernaire, des propositions galantes à des jeunes filles, les innovations technologiques, des parties de tennis, les vélos des soeurs Benamara, le théâtre de Vilar, les expos de Cocteau. . . Pour passer à autre chose, comme il dit, il feuillette un livre déballé d'un paquet cadeau, jongle avec des balles, ébauche quelques pas de danse clownesques, et occupe ainsi agréablement le plateau l'espace d'une heure quinze environ. Enfin, dès qu'il chante, de sa belle voix chaude et sensuelle, ses poèmes à l'emporte-pièce, en s'accompagnant au piano, un courant de sympathie passe dans la salle, et le public de lycéens, venus nombreux, exulte au final en reprenant en chœur le refrain d'une chanson crée pour la circonstance : « c'est magnifique! »

La directrice du théâtre de la Criée, Macha Makeïeff, met en scène avec brio la déambulation robotisée du chanteur devant des voiles, des panneaux, ou des petits écrans sur lesquels sont projetés, comme dans son spectacle "Les Apaches", des formules, des extraits de films d'amateurs, des documentaires d'actualités, quelques plans d'un court-métrage de Buster Keaton essayant de nouer sa cravate.

L'ensemble inspire vaguement le souvenir de Jacques Tati, souvent la compassion, et suscite cette émotion spontanée que l'on éprouve devant le spectacle poignant de la sensibilité blessée ou de la détresse authentique.
Philippe Oualid

Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 17 Décembre 2012 à 13:14 | Lu 316 fois

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