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Sète, Musée Paul Valéry ; exposition « Robert Combas chante Sète et Georges Brassens », du 8 octobre au 31 décembre

Dans le cadre du centenaire Brassens, le Musée Paul Valéry accueille l’exposition : Robert Combas chante Sète et Georges Brassens. C’est avec humour que le peintre annonce cette exposition et le catalogue qui l’accompagne comme un album hommage.


Robert Combas  Dans l’eau de la claire fontaine, 1992  Acrylique sur toile,  Dim. 214 × 302 cm  Collection musée Paul Valéry, Sète  ADAGP 2021
Robert Combas Dans l’eau de la claire fontaine, 1992 Acrylique sur toile, Dim. 214 × 302 cm Collection musée Paul Valéry, Sète ADAGP 2021
Robert Combas interprète Georges Brassens en peinture.
Par sa peinture impertinente et débordante, Robert Combas réinterprète graphiquement le répertoire du poète chantant. Il partage ici l'esprit libertaire de Brassens, son anarchisme revendiqué et son langage fleuri à travers une oeuvre unique.

Déjà en 1992, Robert Combas donnait le ton
« Moi, j’ai voulu faire comme ses mots de jeux, être irrespectueux un peu pour le faire vivre beaucoup et non pas le hisser sur un pied d’Estale d’où il se casserait la gueule et on s’apercevrait que ce n’était que du plâtre et que les pieds destaleurs étaient des tricheurs, comme ces bustes classiques qu’on trouve dans les magasins de souvenirs.
La plupart des dessins ou sculptures de Brassens que j’ai vus étaient figés comme si on voulait le statufier, le ligoter sans vie. Je préférerais faire 100 portraits de lui en couleur avec les moustaches vertes ou orange s’il le faut, pour le rendre humain, pour lui redonner son rythme tranquille, inimitable.
J’espère que je serai compris dans mon essai de compréhension de l’oeuvre d’un champion de la chanson et d’un immense pourfendeur des cons. »


A l’aube des années 80, Robert Combas avec Hervé Di Rosa créent le mouvement la figuration libre. Il s’inspire de nombreuses sources, qu’il mêle sans hiérarchie : rock, art populaire art naïf, art brut, peinture classique et religieuse, images populaires, arts venus d’ailleurs, livres d’histoire, magazines illustrés de l’enfance.
L’exposition réunit une sélection d’oeuvres peintes pour un premier hommage à Georges Brassens rendu en 1992 à Sète et intitulé La Mauvaise Réputation, cette exposition a inauguré ce qui est aujourd’hui le Centre Régional d'Art Contemporain Occitanie.
Le visiteur retrouvera les chansons tableaux de Pauvre Martin, Le Gorille, Fernande, Brave Margot, Le Petit Cheval blanc ou encore Auprès de mon arbre, Dans l’eau de la claire fontaine, Les Amoureux des Bancs publics et découvrira une série inédite de portraits de Brassens peinte en 2021.

Robert Combas apprécie la dimension universelle et poétique des chansons de Georges Brassens ainsi que la qualité d’engendrer l’émotion, la vitalité, la liberté.
« J’adore les gaillards qui se découvrent et qui font sortir leur coeur. Et c’est avec « La claire fontaine » qu’on découvre un Brassens « chair de poule », on ressent un peu comme quand on écoute La mer ou Hey Jude. Et puis y’a le Brassens poète, anarchiste bordéleur qui parle toujours de sexe, mais c’est toujours de bon coeur. » Robert Combas

Associer Sète à cet hommage est une évidence car dans Sète, il y a Georges Brassens et dans Georges Brassens il y la poésie, la liberté, l’esprit de contradiction, l’humour décalé et parfois grossier parfaitement assumé des Sétois « À Sète, il y a une manière de parler qui est vraiment particulière, un argot dur, qu’on ne retrouve nulle part ailleurs, et c’est cette manière-là que j’ai retranscrite dans ma peinture. » Robert Combas

Robert Combas est né à Lyon, par « accident de travail ». Son père étant parti de Sète pour travailler à Lyon, il y retourne lorsqu’il a 4 ans. Il y passe son enfance et son adolescence. Il rentre à 9 ans aux Beaux-Arts de Sète dirigés par Mme Elianne Mancié. Il crée à Sète le groupe de rock alternatif Les Démodés avec Ketty Brindel et Richard Di Rosa et la figuration libre avec Hervé Di Rosa.
Pour Brassens comme pour Combas, Sète est aussi la ville qu’il a bien fallu quitter un jour pour monter à Paris et « faire sa vie ». Mais, dans cet arrachement, l’un et l’autre ont trouvé l’occasion de mesurer combien les premières expériences vécues à Sète ont façonné leur sensibilité et leur rapport au monde.
« Parmi les choses qui nous relient Georges et moi y’a surtout le problème Sète : moi j’ai pris conscience dans ma création de mon côté sétois, méditerranéen à Paris, en voyant les devantures écrites avec les mots de tous les pays, je me sentais plus une identité loin de Sète. Brassens a eu des maisons en Normandie ou en Bretagne mais n’a jamais quitté Sète dans son coeur et il l’a beaucoup chantée. Je crois que c’est l’amour-haine peut-être, une passion. C’est cet exil volontaire à tous les deux qui a permis l’éclosion de la Création ». Robert Combas

Robert Combas chante Sète

Nous retrouverons dans cette exposition, certains tableaux réalisés en 2000 pour l’exposition Maï Aqui présentée au Musée Paul Valéry (2000), qui ont Sète pour théâtre et sont unis par un fil autobiographique. Comme Le Môle de Sète ou encore Le Pont de la gare (qui en cache un autre), Le tuage de lapin, une toile inédite Les voici les voilà les dauphins Sétois, et un tableau de 1984 Jumelage Sète Marseille compléteront cet ensemble d’hommage à la Sète.
L’Autiste dans la forêt de fleurs est le tableau fétiche de l’artiste. Il figure un autoportrait symbolisant la force et la fragilité de l’artiste dans sa création il fait écho à Auprès de mon arbre la chanson autoportrait de Brassens.
Associer Sète et Brassens, c’est aussi un parcours où la peinture trouve à dialoguer avec la musique et la poésie. Robert Combas est lui-même l’auteur des textes qui accompagnent généralement ses oeuvres. Michel Onfray dit porter « ses proses poétiques en haute estime : « Robert Combas porte lui aussi une vision du monde libertaire. La plupart du temps, on a tort de négliger les cartons qui accompagnent ses oeuvres car ce sont d’authentiques
poèmes eux aussi. »
Michel Onfray, extrait texte « Le désir, l’entropie & la mort » 2021
Cat. Expo « Robert Combas chante Sète et Georges Brassens »

Audiovisuel
Un montage vidéo réalisé par Théo Pitout avec les tableaux des chansons Brassens de 1992 qui n’ont pas pu être retrouvés ou prêtés complètera l’hommage à Georges Brassens.
Ce film sera projeté dans une salle dédiée.

Michel Onfray écrit depuis dix ans des textes sur l’oeuvre de son ami Robert Combas.
Profitant de son passage à Sète, Théo Pitout l’a filmé en un plan séquence où il improvise un commentaire flamboyant et inspiré sur l’oeuvre Pauvre Martin que l’auteur affectionne particulièrement.
« La raison en est simple : c’est l’histoire de mon père qui était ouvrier agricole (…). C’est la vie de beaucoup, même s’ils ne retournent pas les champs des autres, car c’est emblématiquement la figuration de la vie du travailleur. Travailleur des champs, travailleur manuel, ici, mais peu importe : c’est l’allégorie du travail de gens simples qui traversent la vie en faisant le bien sans bruit. Modestes, discrets » Michel Onfray, 2021

Info+

Musée Paul Valéry
148, rue François Desnoyer - 34200 Sète
(33) 04 99 04 76 16

www.museepaulvalery-sete.fr
Du 8 octobre au 31 décembre 2021

Pierre Aimar
Mis en ligne le Samedi 11 Septembre 2021 à 21:30 | Lu 432 fois

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