
Joseph est descendu dans le puits par ses frères Tenture de l’Histoire de Joseph (pièce 1), tapisserie d’Aubusson, 1623 Laine, soie (Blason) Musée de Saint-Antoine-l’Abbaye / Dépôt de la Commune de Saint-Antoine-l’Abbaye
Les huit tapisseries présentées font partie d’un ensemble de dix pièces constituant la tenture ayant pour sujet l’histoire de Joseph citée dans la Genèse (Gn 37-50) et sont depuis 2019 conservées dans les réserves du musée en attendant une présentation future et pérenne.
En effet, du fait d’un état de conservation peu satisfaisant et afin de permettre l’accrochage des six peintures de grand format de Marc Chabry (1660-1727) à leur emplacement d’origine, ces huit pièces ont été déposées par la Commune de Saint-Antoine-l’Abbaye au musée départemental, afin que celles-ci puissent être conservées dans de bonnes conditions.
En 2019, la dépose a été officialisée. Elle s’est accompagnée d’un traitement en conservation préventive : constat d’état, retrait de l’ancien système d’accrochage par anneaux, dépoussiérage avers et revers en micro-aspiration, dépose des toiles de doublage, conditionnement sur des rouleaux pour une mise en réserve de l’ensemble. Ces opérations ont été confiées à Martina Galli, restauratrice du patrimoine. Il est à noter que deux autres pièces avaient préalablement été déposées au musée de Saint-Antoine-l’Abbaye pour en assurer leur sauvegarde et sont présentées depuis 2016 dans le parcours permanent Chroniques d’une abbaye.
La tenture de l’Histoire de Joseph fut commandée en 1623 à Léonard de Vialleys, marchand- tapissier aubussonnais par le chapitre conventuel de l’Abbaye et livrée en quelques mois. L’inventaire du Trésor de l’église et de la sacristie dressé en 1696 révèle l’existence de la tenture aux côtés des ornements de la sacristie et d’une autre tenture dite de Bergame, composée de cinq pièces – aujourd’hui disparue. En 1859, l’historien Victor Advielle précise que dix pièces de tapisserie de laine sont conservées dans la Grande sacristie (sacristie Saint-Michel/Trésor). En 1917, il est projeté, après restauration, de les installer dans le chœur en lieu et place des six peintures de Marc Chabry commandées en 1690. Cette nouvelle disposition sera opérationnelle de 1934 à 2019.
Les personnages aux contours soulignés par un cerne brun portent d’amples vêtements aux plis matérialisés par un jeu de hachures qui confèrent à l’ensemble un certain mouvement. Le traitement stylistiquement proche de la Renaissance permet de se rapprocher d’un modèle alors sans doute connu et largement diffusé. Les paysages figurés sur les pièces de cette suite, tantôt familiers, tantôt plus exotiques, les bordures de fruits et de fleurs alternées, tout comme les coloris employés, ne sont pas sans évoquer, par la simplification du traitement, les ateliers des Pays-Bas méridionaux du XVIe siècle.
L’exposition De laine et d’or. Une histoire tissée au XVIIe siècle tentera de lever le voile sur l’origine stylistique du motif iconographique, et donc du modèle ayant inspiré le cartonnier. En effet de nombreux artistes flamands œuvrèrent au plus près des ateliers aubussonnais pour la plupart administrés par des lignées de marchands-tapissiers du Pays de La Marche. L’iconographie ici convoquée, l’histoire de Joseph, connaît une certaine audience au XVIe siècle et ce jusqu’au XVIIIe siècle. Rien d’étonnant à ce que les Hospitaliers de Saint-Antoine se soient tournés vers Aubusson - plusieurs dizaines de tentures illustrant l’histoire de Joseph sortent des ateliers entre les XVIe et XVIIe siècles - pour offrir à leur sanctuaire une tenture conforme par le contenu comme par le message délivré à la Réforme alors initiée quelques années plus tôt au sein de leur ordre ; un ordre meurtri par les guerres de Religion et soucieux d’un sursaut tant politique qu’artistique.
Si le choix se porte sur Léonard de Vialleys, il est à noter que ce dernier a déjà constitué un réseau solide le long de la Vallée du Rhône. Les Hospitaliers de Saint-Antoine possèdent par ailleurs une préceptorerie à la Chassaigne-Saint-Antoine, non loin d’Aubusson, ayant peut-être servi de base arrière pour une mise en relation aboutissant à la signature du contrat établi en 1623 par le notaire Annibal Piémont.
Le choix du sujet traité, éloigné de l’histoire de saint Antoine à qui est dédié le sanctuaire, ne permet pas cependant de déterminer la destination précise de cette tenture : tenture de stalles (XVIIe siècle) ou plus vraisemblablement tenture ornementale pour les salles du chapitre (XVIIIe siècle – la tenture n’apparaît pas dans le nouvel inventaire du trésor dressé en 1735) ou pour la Grande sacristie de l’église abbatiale (XVIIe siècle et encore signalées au XIXe siècle) ? L’ensemble demeure l’une des rares suites complètes de la première moitié du XVIIe siècle d’origine aubussonnaise.
A l’issue de trois mois d’un traitement en conservation préventive approfondi (nettoyage, consolidation, pose d’une nouvelle toile de doublage) dans les ateliers de Martina Galli, les huit pièces seront accrochées dès le 5 juillet au cœur d’une scénographie contemporaine et volontairement narrative due à l’agence SEEKSENSE (Emilie M’Pika Bouquin, architecte- scénographe ; Albane Derenne, graphiste et Marion Boucharlat, illustratrice). Des outils de médiation seront présents afin d’accompagner les visiteurs – petits et grands - dans une histoire qui se veut avant tout immersive, colorée et illustrée en trois tableaux successifs : L’envers du décor - Un récit en miroir - La tapisserie, un art décoratif entre savoir-faire et tradition.
Géraldine Mocellin,
directrice du musée de Saint-Antoine-l’Abbaye - commissaire de l’exposition
En effet, du fait d’un état de conservation peu satisfaisant et afin de permettre l’accrochage des six peintures de grand format de Marc Chabry (1660-1727) à leur emplacement d’origine, ces huit pièces ont été déposées par la Commune de Saint-Antoine-l’Abbaye au musée départemental, afin que celles-ci puissent être conservées dans de bonnes conditions.
En 2019, la dépose a été officialisée. Elle s’est accompagnée d’un traitement en conservation préventive : constat d’état, retrait de l’ancien système d’accrochage par anneaux, dépoussiérage avers et revers en micro-aspiration, dépose des toiles de doublage, conditionnement sur des rouleaux pour une mise en réserve de l’ensemble. Ces opérations ont été confiées à Martina Galli, restauratrice du patrimoine. Il est à noter que deux autres pièces avaient préalablement été déposées au musée de Saint-Antoine-l’Abbaye pour en assurer leur sauvegarde et sont présentées depuis 2016 dans le parcours permanent Chroniques d’une abbaye.
La tenture de l’Histoire de Joseph fut commandée en 1623 à Léonard de Vialleys, marchand- tapissier aubussonnais par le chapitre conventuel de l’Abbaye et livrée en quelques mois. L’inventaire du Trésor de l’église et de la sacristie dressé en 1696 révèle l’existence de la tenture aux côtés des ornements de la sacristie et d’une autre tenture dite de Bergame, composée de cinq pièces – aujourd’hui disparue. En 1859, l’historien Victor Advielle précise que dix pièces de tapisserie de laine sont conservées dans la Grande sacristie (sacristie Saint-Michel/Trésor). En 1917, il est projeté, après restauration, de les installer dans le chœur en lieu et place des six peintures de Marc Chabry commandées en 1690. Cette nouvelle disposition sera opérationnelle de 1934 à 2019.
Les personnages aux contours soulignés par un cerne brun portent d’amples vêtements aux plis matérialisés par un jeu de hachures qui confèrent à l’ensemble un certain mouvement. Le traitement stylistiquement proche de la Renaissance permet de se rapprocher d’un modèle alors sans doute connu et largement diffusé. Les paysages figurés sur les pièces de cette suite, tantôt familiers, tantôt plus exotiques, les bordures de fruits et de fleurs alternées, tout comme les coloris employés, ne sont pas sans évoquer, par la simplification du traitement, les ateliers des Pays-Bas méridionaux du XVIe siècle.
L’exposition De laine et d’or. Une histoire tissée au XVIIe siècle tentera de lever le voile sur l’origine stylistique du motif iconographique, et donc du modèle ayant inspiré le cartonnier. En effet de nombreux artistes flamands œuvrèrent au plus près des ateliers aubussonnais pour la plupart administrés par des lignées de marchands-tapissiers du Pays de La Marche. L’iconographie ici convoquée, l’histoire de Joseph, connaît une certaine audience au XVIe siècle et ce jusqu’au XVIIIe siècle. Rien d’étonnant à ce que les Hospitaliers de Saint-Antoine se soient tournés vers Aubusson - plusieurs dizaines de tentures illustrant l’histoire de Joseph sortent des ateliers entre les XVIe et XVIIe siècles - pour offrir à leur sanctuaire une tenture conforme par le contenu comme par le message délivré à la Réforme alors initiée quelques années plus tôt au sein de leur ordre ; un ordre meurtri par les guerres de Religion et soucieux d’un sursaut tant politique qu’artistique.
Si le choix se porte sur Léonard de Vialleys, il est à noter que ce dernier a déjà constitué un réseau solide le long de la Vallée du Rhône. Les Hospitaliers de Saint-Antoine possèdent par ailleurs une préceptorerie à la Chassaigne-Saint-Antoine, non loin d’Aubusson, ayant peut-être servi de base arrière pour une mise en relation aboutissant à la signature du contrat établi en 1623 par le notaire Annibal Piémont.
Le choix du sujet traité, éloigné de l’histoire de saint Antoine à qui est dédié le sanctuaire, ne permet pas cependant de déterminer la destination précise de cette tenture : tenture de stalles (XVIIe siècle) ou plus vraisemblablement tenture ornementale pour les salles du chapitre (XVIIIe siècle – la tenture n’apparaît pas dans le nouvel inventaire du trésor dressé en 1735) ou pour la Grande sacristie de l’église abbatiale (XVIIe siècle et encore signalées au XIXe siècle) ? L’ensemble demeure l’une des rares suites complètes de la première moitié du XVIIe siècle d’origine aubussonnaise.
A l’issue de trois mois d’un traitement en conservation préventive approfondi (nettoyage, consolidation, pose d’une nouvelle toile de doublage) dans les ateliers de Martina Galli, les huit pièces seront accrochées dès le 5 juillet au cœur d’une scénographie contemporaine et volontairement narrative due à l’agence SEEKSENSE (Emilie M’Pika Bouquin, architecte- scénographe ; Albane Derenne, graphiste et Marion Boucharlat, illustratrice). Des outils de médiation seront présents afin d’accompagner les visiteurs – petits et grands - dans une histoire qui se veut avant tout immersive, colorée et illustrée en trois tableaux successifs : L’envers du décor - Un récit en miroir - La tapisserie, un art décoratif entre savoir-faire et tradition.
Géraldine Mocellin,
directrice du musée de Saint-Antoine-l’Abbaye - commissaire de l’exposition

Joseph interprète les songes de Pharaon Tenture de l’Histoire de Joseph (pièce 7), tapisserie d’Aubusson, 1623 Laine, soie (Blason) Musée de Saint-Antoine-l’Abbaye / Dépôt de la Commune de Saint-Antoine-l’Abbaye

Les tapisseries d’Aubusson dans le choeur de l’église abbatiale avant leur décrochage en 2019 @ Cnossos – Musée de Saint-Antoine-l’Abbaye
Inauguration et concert samedi 5 juillet à 21h | Église abbatiale : Messe en si mineur de Johann Sebastian Bach
Gratuit. Durée : 2h avec entracte
Sans réservation. Entrée libre dans la limite des places disponibles.
Notes.
Contrairement aux œuvres contrapuntiques des dernières années de sa vie, la Messe en si mineur n'a pas été entièrement composée entre 1746 et 1749. Johann Sebastian Bach a retravaillé des pièces antérieures écrites dans divers contextes et a réussi à créer une œuvre nouvelle et originale à partir de ce matériau composite.
L’Ensemble Vocal de Grenoble, dirigé par Mustapha Bouali est composé de dix-huit chanteurs, tous solistes. Il s’est fixé pour mission de promouvoir des œuvres oubliées ou négligées de la musique française, italienne et allemande. Il sera accompagné pour l’occasion par les musiciens de l’Ensemble Le Jardin Musical.
Distribution de l’Ensemble vocal de Grenoble :
Soprane I : Mercy-Wilhelmina Bourgeois-Paass, Caroline Douady, Sabine Albert-Crescence, Astrid de Saint-Victor.
Soprane II : Nathalie Borruso, Marie-Laure Roux, Barbara Klauenberg, Olivia Grasset.
Contre-ténors et Alto : Guillaume Benet, Marie-Pierre Chaira, Eric Veyrond, Eric Maréchal. Ténors : Serge Moresco, Thomas Douady, Bruno Derudet, Fabrice Maurin.
Basses : Rémi Debaecker (chef assistant), Pierre Tezenas du Montcel, Laurent Garnier, Thibault Vergez.
Distribution de l’Ensemble Le Jardin musical :
Violon I et II : Christine Antoine, Victor Destephany, Katia Lagresle, Josiane Brachet. Altos : Catherine Simon, Marie-Laure Brieugne.
Hautbois I et II : Philippe Delzant, Martina Rollet.
Traversos : Charlotte Rulh, Brigitte Bidegaray-Fesquet.
Trompettes : Arthur Dizin, Christophe Hecka.
Timbales : Grégory Orlarey.
Basse-continue :
Orgue positif : Pierre Perdigon.
Clavecin : Loïc de la Fournière.
Violoncelle : Philippe Badin.
Basson I et II : Daphné Courtois, Wendelin Serwe.
Sans réservation. Entrée libre dans la limite des places disponibles.
Notes.
Contrairement aux œuvres contrapuntiques des dernières années de sa vie, la Messe en si mineur n'a pas été entièrement composée entre 1746 et 1749. Johann Sebastian Bach a retravaillé des pièces antérieures écrites dans divers contextes et a réussi à créer une œuvre nouvelle et originale à partir de ce matériau composite.
L’Ensemble Vocal de Grenoble, dirigé par Mustapha Bouali est composé de dix-huit chanteurs, tous solistes. Il s’est fixé pour mission de promouvoir des œuvres oubliées ou négligées de la musique française, italienne et allemande. Il sera accompagné pour l’occasion par les musiciens de l’Ensemble Le Jardin Musical.
Distribution de l’Ensemble vocal de Grenoble :
Soprane I : Mercy-Wilhelmina Bourgeois-Paass, Caroline Douady, Sabine Albert-Crescence, Astrid de Saint-Victor.
Soprane II : Nathalie Borruso, Marie-Laure Roux, Barbara Klauenberg, Olivia Grasset.
Contre-ténors et Alto : Guillaume Benet, Marie-Pierre Chaira, Eric Veyrond, Eric Maréchal. Ténors : Serge Moresco, Thomas Douady, Bruno Derudet, Fabrice Maurin.
Basses : Rémi Debaecker (chef assistant), Pierre Tezenas du Montcel, Laurent Garnier, Thibault Vergez.
Distribution de l’Ensemble Le Jardin musical :
Violon I et II : Christine Antoine, Victor Destephany, Katia Lagresle, Josiane Brachet. Altos : Catherine Simon, Marie-Laure Brieugne.
Hautbois I et II : Philippe Delzant, Martina Rollet.
Traversos : Charlotte Rulh, Brigitte Bidegaray-Fesquet.
Trompettes : Arthur Dizin, Christophe Hecka.
Timbales : Grégory Orlarey.
Basse-continue :
Orgue positif : Pierre Perdigon.
Clavecin : Loïc de la Fournière.
Violoncelle : Philippe Badin.
Basson I et II : Daphné Courtois, Wendelin Serwe.