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SUPERAMAS / Phase n°2 - Cerveau Morille, Centre d'art de Neuchâtel, du 22 septembre au 15 novembre 2012

L’équipe du CAN tente de renouveler sa quête d’un point de déséquilibre permanent. Pour ce faire, elle lance un cycle d’expositions et d’événements qui tentera de faire la synthèse des différentes préoccupations pratiques et théoriques du CAN, en cherchant à provoquer une convergence entre son autocritique institutionnelle et les expositions proposées dans son white cube.


200 prepared dc-motors, 2000 cardboard elements 70x70cm Zimoun in collaboration with Architect Hannes Zweifel 2011
200 prepared dc-motors, 2000 cardboard elements 70x70cm Zimoun in collaboration with Architect Hannes Zweifel 2011
Ce cycle, intitulé Superamas, sera constitué d’une suite de phases conçue de manière organique. Elles s’enchaîneront les unes à la suite des autres sans qu’une fin ou un début ne soient véritablement perceptibles pour chacune d’elles. L’exposition sera donc en transformation permanente. Superamas devrait être constitués de quatre phases qui se dérouleront jusqu’en mars 2013. Les espaces d’exposition et les bureaux seront progressivement fusionnés afin de limiter la séparation entre un lieu de présentation de l’art - habituellement figé le temps de l’exposition - et celui de sa conception et de sa réalisation qui reste en mouvement permanent. Il s’agira donc d’habiter et de vivre le centre d’art, plutôt que de le faire vivre, dans une volonté de mêler praxis et théorie, d’offrir un cadre propice à l’apparition.

Superamas présentera des œuvres qui pourront être conçues et produites sur place pendant l’exposition, tout comme des pièces préalablement existantes. Différents événements (conférences, discussions, projections, concerts, performances, etc.) y prendront place. Ces derniers pourront, eux aussi, se dérouler de manière spontanée, ou, au contraire, être programmés à l’avance. Les espaces d’expositions accueilleront une partie des bureaux, et seront donc également le lieu de conception des transformations successives de Superamas. Des microéditions (tirages photocopies) seront conçues et imprimées sur place au fur et à mesure de l’avancement du cycle.

Les thèmes abordés dans le cadre de Superamas tourneront autour des vastes problématiques d’espace et de temps, de sacralisation et désacralisation des œuvres et des espaces d’art, des conditions propices à l’apparition d’un moment utopique ou de la modification de l’état de conscience. Au regard du poids, voir de la lourdeur, de ces thématiques, il ne s’agira pas de les soulever dans la volonté de les exhiber dans leur stupéfiante totalité. Nous les envisageons comme des nuages thématiques dont nous tenterons d’aspirer quelques vapeurs au cours d’un voyage dont les itinéraires seront définis au gré des propositions des artistes et de l’équipe, ainsi que de la configuration des terrains rencontrés.

La première phase de Superamas, intitulée Phoenix Artificier, a eu lieu du 18 mai au 14 juillet 2012, avec la participation de Fabian Boschung, Jérémy Chevalier, Philippe Daerendinger, Stephan Freivogel, Renaud Loda, Guy Meldem, Laurent Montaron, Matthieu Pilloud, Nicolas Provost, Tatiana Rihs, Marion Tampon-Lajariette et Sebastien Verdon. Les thématiques abordées tournaient autour de la déconstruction du temps et de l’image.

2ème phase : Cerveau Morille

La deuxième phase de Superamas s’intéressera à un vaste ensemble thématique constitué autour de la modification de la perception et de l’état de conscience. Il sera exploré à partir de positions artistiques très diverses, afin d’éviter de restreindre l’interprétation des différentes œuvres au point de vue du curateur ou du concept de l’exposition. Nous inviterons ainsi des artistes travaillant sur des notions telles que le rythme, le souffle, la transe, la drogue, la série, l’obsession, la répétition d’un motif ou le décor. L’apparente liberté thématique offerte par Cerveau Morille devra toute fois s’infiltrer dans des espaces aux fortes contraintes. Les salles d’expositions seront divisées en trois espaces extrêmement contrastés. Deux d’entre eux seront transformés par deux artistes qui proposeront chacun une œuvre habitable qui accueilleront les pièces des autres artistes. Le premier sera conçu par Mark Divo qui proposera une structure inspirée des cabinets de curiosité et des fausses ruines romantiques. Le second sera confié à Marie Hendriks dont le travail consiste à transformer des espaces en détournant les codes esthétiques des intérieurs bourgeois. Ces deux installations seront conçues pour permettre d’y insérer les œuvres des autres artistes invités, qui seront eux-mêmes invités à réagir à ce contexte. Enfin, le troisième espace conservera l’aspect du lieu, c’est-à-dire celui d’un magnifique white cube, si cher à l’art contemporain. Cette dernière salle n’accueillera qu’une seule installation à la fois, jouant ainsi le jeu du démonstratif, et provoquant un contraste déstabilisant avec les autres espaces. Dans la continuité du projet global Superamas, l’exposition sera évolutive : de nouvelles œuvres seront insérées en cours de route, d’autres seront augmentées et certaines disparaîtront, au gré des propositions des artistes. Des vernissages intermédiaires seront organisés pour marquer les différentes étapes de transformation de Cerveau Morille. De plus, une partie des bureaux du CAN prendront place dans l’installation de Mark Divo. L’expérience de la modification de l’état de conscience étant souvent associé au rythme et à certains univers sonores, plusieurs concerts seront organisés en marge de l’exposition. Lors du vernissage, Damo Suzuki (ex-CAN) proposera une performance live dans la continuité du mouvement Krautrock.

Historique du projet

A l’instar de nombreux autres centres d’art, le CAN (Centre d’art, Neuchâtel) se situe entre un espace indépendant et une institution. Géré par une association, il dépend de subventions publiques à hauteur de 25% de son budget. En 2008, une nouvelle équipe s’installe au CAN. Dans un premier temps celle-ci développe une réflexion sur deux plans distincts : d’un part elle propose un programme d’expositions critiques et, d’autre part, elle s’intéresse à son propre mode de fonctionnement, en pratiquant une forte déhiérarchisation à l’interne, notamment sous forme d’autocritique institutionnelle. Cette stratégie vise à éviter la fonctionnarisation de l’équipe, à jouer sur un flou volontairement entretenu entre espace indépendant et institution, tout en multipliant les prises de risques artistiques.

En parallèle des expositions « classiques » proposées dans le white cube du CAN, l’équipe mène des projets plus « expérimentaux » en tentant de remettre en cause tant la temporalité que l’atemporalité des expositions, des œuvres et de leur conception. Ainsi les summerlab réunissent des dizaines d’artistes sans projets préconçus, pour imposer un rythme de deux à trois vernissages ou performances par jour, sur des périodes de deux à trois semaines. Par ailleurs, les espaces secondaires du CAN (studio, cave, couloirs) sont confiés à une nouvelle organisation en 2010. La L’OV est conçue comme un « faux off space » dont la programmation est indépendante du CAN, et qui réunit de jeunes artistes et curatrices. Ceux-ci conçoivent librement des expositions, événements, performances, conférences, éditions et fêtes, dans un esprit critique et réactif, sur un rythme élevé et avec très peu de moyens financiers. Un des buts de la L’OV est d’offrir une critique, parfois ironique, des dérives du milieu de l’art contemporain sans épargner ce qui est proposé dans les espaces principaux du CAN. La L’OV joue ainsi le rôle d’un virus stimulant au sein même de la structure du centre d’art. Aujourd’hui, le virus de la L’OV ayant été assimilé par le corps du CAN, l’équipe cherche à fusionner ses différents centres d’intérêt dans un projet exhaustif et totalisant, qui a pris naturellement, et ironiquement, le titre de Superamas.

CAN (Arthur de Pury, Marie Villemin, Marie Léa Zwahlen, Martin Widmer, Julian Thompson)

Artistes :

Anna-Maria Bauer, Kim Seob Boninsegni, Ulla von Brandenburg, Philippe Daerendinger, Mark Divo, Fred Fischer, Marie Hendriks, Jérôme Hentsch, Henrik Plenge Jakobsen, Gunilla Klingberg, Slavek Kwi, Jérôme Leuba, Alexandra Leykauf, Beat Lippert, Hazem El Mestikawy, Timo Nasseri, Benjamin Valenza, Zimoun et beaucoup d’autres.

Vernissage le 21 septembre
+ un concert de Damo Suzuki & the Fume
+ une performance de Henrik Plenge Jakobsen

CAN (Centre d’art Neuchâtel)
37, Rue des Moulins
CH-2000 Neuchâtel
Tel +41 (0)32 724 01 60
www.can.ch

Pierre Aimar
Mis en ligne le Mercredi 19 Septembre 2012 à 15:01 | Lu 1257 fois

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