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Riche semaine de cinéma au Théâtre Toursky pour ouvrir la XIXe édition du Festival Russe avant d’accueillir la saison théâtrale de Saint-Pétersbourg!

Depuis deux ans, Richard Martin fondateur et directeur du Théâtre Toursky à Marseille a eu la riche idée d’établir une passerelle avec Gosfilmofond dirigé par Nicolaï Borodachev, fonds d’état de cinéma de la Russie qui possède la plus grande collection de films au monde. Le catalogue de ce vénérable fonds d’État compte plus de 70 000 films. Cinq films étaient dans la magnifique programmation du pionnier des Festivals russes de l’hexagone. Deux films ont retenu l’attention : Monologue d’Illia Averbakh et Piter Fm d’Oksana Bytchkova.


Monologue d’Illia Averbakh
Monologue d’Illia Averbakh
Il faut seulement 3h30 de Tgv de Paris ou 1h30 de Lyon pour prendre un bain de jouvence de Culture Russe à deux pas de la Canebière et du Mucem tellement mis en lumières par les télévisions lors de cette année de Capitale européenne de la Culture.
Non labellisé Mp2013, les XVIIIe en mars et XIXe festival russe étaient pourtant l’un des temps forts de cette année 2013 !

Le soir de l’ouverture, c’est le film Monologue, œuvre profonde réalisée en 1972 d’Illia Averbakh qui a créé la sensation. Si Illia Averbakh reste fort méconnu du public français, il n’en demeure pas moins l’un des plus grands réalisateurs russes du XXe siècle. Ce film précieux se penche sur toutes les composantes de la vie d’un homme. Drame de l’existence, Monologue offre un rôle somptueux à Mikhaïl Glouzsky, immense comédien de théâtre, bouleversant dans le rôle du vieux professeur Nikodim Sretensky dirigeant un institut de recherche scientifique en Russie et collectionnant les petits soldats de plomb dans son salon. Sa vie se trouve bouleversée à l’arrivée d’une fille oubliée lui confiant sa propre fille pour partir en voyage. Face à la douleur humaine, le réalisateur nous offre comme réponse l’oubli et le pardon nous permettant de continuer à cheminer et de surmonter les pires difficultés de l’existence. Il y a chez Averbakh un je-ne-sais-quoi de Woody Allen dans la justesse de son exploration de l’âme humaine… On tient là un des plus grands réalisateurs de son temps.

Plus connu en France, Piter Fm, première œuvre écrite en 2006 d’Oksana Bytchkova constitue l’un des temps forts de cette semaine cinématographique. Véritable love story dans la Venise du grand Nord rythmée par les musiques actuelles émises par les ondes de cette emblématique radio, ce film est une jolie comédie romantique branchée offrant à Ekaterina Fedoulova et Evgueni Tsyganov deux très beaux rôles.
La caméra d’Oksana Bytchkova si proche d’un Krzystof Kieslowsky est sensible et filme à la perfection Saint-Pétersbourg et les protagonistes de cette histoire rafraîchissante. Piter fm est un film lyrique et romantique qui laisse à penser qu’il faudra compter dans l’avenir avec cette réalisatrice de la nouvelle vague russe et fera taire celles et ceux qui pensent que le cinéma russe actuel est moribond.

S’en suit un riche débat public avec l’équipe de réalisation avant de retrouver les méandres d’une soirée de cabaret russe animée par l’ensemble Koliada. Ces artistes de qualité ont su nous faire vibrer avec des chants russes traditionnels jusqu’à une heure tardive. Ce cabaret là est kitch à mourir et pourtant on peut se laisser séduire par ses mélodies tellement mélancoliques. Mais disons le pour un prix modique de 22 euros repas et cabaret c’est difficile de trouver mieux. De quoi rêver un tel festival un jour à Paris !
Si ce festival majeur de l’hexagone doit son existence à un coup de foudre de Richard Martin au Festival de théâtre expérimental du Caire pour le travail théâtral des russes, il demeure l’un des plus beaux phares de l’Europe occidental sur cette Culture si riche.
Pour être tout à fait complet, le nombreux public du festival a pu découvrir la mythique symphonie de Leningrad de Zakhar Agranenko, l’ébouriffant et bien connu Salades russes de Youri Mamine, réalisateur à l’humour corrosif présent à Marseille et le très classique film d’Ivan Pyriev Nuits Blanches d’après la nouvelle de Dostoïevski, sublime fantaisie nocturne dans un Saint-Pétersbourg plus que jamais romantique ! Éric Gilles

Pour en savoir plus : www.toursky.org://

Pierre Aimar
Mis en ligne le Vendredi 6 Décembre 2013 à 22:56 | Lu 203 fois

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