Ronald Keller,Three Poems from The Bridge New York, Red Angel Press, 2004, collection Robert Ruben.
Du cosmos à l’anatomie…
L’un des premiers livres animés est un manuscrit de 1230, le Desphaera Mundi de Johannes de Sabrosco, qui traite d’astronomie. À l’approche de la Renaissance, la découverte du monde et du cosmos, la science naissante, deviennent source d’inspiration. La Cosmographia d’Apian, en 1524, montre les mouvements célestes à l’aide de disques mobiles. Quant au livre de médecine d’Andreas Vesalius, 1543, il présente au lecteur… ses entrailles, avec des planches superposées dévoilant l’intérieur du corps humain. Un autre ouvrage fameux, la Confession coupée, 1677, du Père Leutbrewer permet, grâce à un ingénieux mécanisme de languettes, de désigner ses fautes à son confesseur.
Les Reliefs des polyèdres, publié en Angleterre vers 1756, présente diverses formes de triangles et de pyramides, grâce à des découpes de ces figures et volumes.
Peep-show et mélimélos
À partir de 1830, époque de la lanterne magique et de la photographie stéréoscopique (en relief) surgit un nouveau genre de livre animé : le panorama, constitué d’illustrations successives, s’échappant de la couverture ou d’une boîte. Le peep-show, ou livre tunnel, apparaît également à cette époque : les scènes sont visibles depuis un trou pratiqué depuis la couverture. L’histoire du peep-show est relatée en images par le grand collectionneur américain Richard Balzer sur son site www.dickbalzer.com. Le XIXe siècle est celui des livres animés destinés à la jeunesse, encore que seul l’adulte manipule les pages, d’où l’apparence élégante et raffinée de ces premiers livres animés pour enfants. Puis l’enfant deviendra acteur de sa propre lecture, intervenant pour combiner images et textes selon son imagination, comme, par exemple, dans les mélimélos.
L’un des premiers livres animés est un manuscrit de 1230, le Desphaera Mundi de Johannes de Sabrosco, qui traite d’astronomie. À l’approche de la Renaissance, la découverte du monde et du cosmos, la science naissante, deviennent source d’inspiration. La Cosmographia d’Apian, en 1524, montre les mouvements célestes à l’aide de disques mobiles. Quant au livre de médecine d’Andreas Vesalius, 1543, il présente au lecteur… ses entrailles, avec des planches superposées dévoilant l’intérieur du corps humain. Un autre ouvrage fameux, la Confession coupée, 1677, du Père Leutbrewer permet, grâce à un ingénieux mécanisme de languettes, de désigner ses fautes à son confesseur.
Les Reliefs des polyèdres, publié en Angleterre vers 1756, présente diverses formes de triangles et de pyramides, grâce à des découpes de ces figures et volumes.
Peep-show et mélimélos
À partir de 1830, époque de la lanterne magique et de la photographie stéréoscopique (en relief) surgit un nouveau genre de livre animé : le panorama, constitué d’illustrations successives, s’échappant de la couverture ou d’une boîte. Le peep-show, ou livre tunnel, apparaît également à cette époque : les scènes sont visibles depuis un trou pratiqué depuis la couverture. L’histoire du peep-show est relatée en images par le grand collectionneur américain Richard Balzer sur son site www.dickbalzer.com. Le XIXe siècle est celui des livres animés destinés à la jeunesse, encore que seul l’adulte manipule les pages, d’où l’apparence élégante et raffinée de ces premiers livres animés pour enfants. Puis l’enfant deviendra acteur de sa propre lecture, intervenant pour combiner images et textes selon son imagination, comme, par exemple, dans les mélimélos.
La grande aventure du livre d’artiste
Alliance entre avant-garde et tradition, volonté de rupture et héritage assumé, le livre animé a offert aux plasticiens des territoires insoupçonnés. Les créateurs ont découvert de nouvelles possibilités avec les jeux de surgissement d’images, les découpages, les sculptures en papier.
D’Andy Warhol à Carol Barton, on est émerveillé par le mariage du livre d’artiste et du livre animé, par l’éclosion de pop-up véritablement enchanteurs. Le terme de popup a été utilisé pour la première fois en 1930 par l’éditeur américain Blue Ribbon pour désigner des personnages jaillissant des pages d’un livre (le site du créateur américain David A. Carter est une mine d’informations sur le pop-up).
En France, Raymond Queneau fut sans doute l’inspirateur du livre d’artiste animé, avec Cent mille milliards de poèmes, offrant la possibilité de créer des milliers de sonnets en combinant des phrases. Tristan Tzara fut, pour sa part, impressionné par les livres de cosmogonie du XVIe siècle, Pierre-André Benoît partagea son enthousiasme et de cette admiration naquit l’un des plus fameux livres d’artiste, La rose et le chien, poème perpétuel illustré par Picasso. Cet exemplaire, encore jamais sorti des réserves, figure dans l’exposition du Musée de l’imprimerie, grâce au prêt de la Bibliothèque nationale de France.
D’Andy Warhol à Carol Barton, on est émerveillé par le mariage du livre d’artiste et du livre animé, par l’éclosion de pop-up véritablement enchanteurs. Le terme de popup a été utilisé pour la première fois en 1930 par l’éditeur américain Blue Ribbon pour désigner des personnages jaillissant des pages d’un livre (le site du créateur américain David A. Carter est une mine d’informations sur le pop-up).
En France, Raymond Queneau fut sans doute l’inspirateur du livre d’artiste animé, avec Cent mille milliards de poèmes, offrant la possibilité de créer des milliers de sonnets en combinant des phrases. Tristan Tzara fut, pour sa part, impressionné par les livres de cosmogonie du XVIe siècle, Pierre-André Benoît partagea son enthousiasme et de cette admiration naquit l’un des plus fameux livres d’artiste, La rose et le chien, poème perpétuel illustré par Picasso. Cet exemplaire, encore jamais sorti des réserves, figure dans l’exposition du Musée de l’imprimerie, grâce au prêt de la Bibliothèque nationale de France.
Le livre animé aujourd’hui
À l’époque moderne, les nouveaux matériaux tels plastique, calque, miroir, ont permis la mutation du livre animé. La page se sculpte, se transforme. La lecture est sublimée par le livre. Les artistes s’approprient la lettre comme support de création, elle devient un jeu visuel en passant du texte à l’image, elle se transforme en dessin tandis que les logiciels de mise en page et de création typographique offrent de nouvelles possibilités.
Aujourd’hui, le livre animé a également découvert les médias numériques et rejoint ainsi le virtuel, source d’inspiration et de métamorphoses inépuisables. Les techniques de fabrication et d’impression accompagnent aussi cette évolution en permettant la mise en oeuvre du toucher, de l’ouïe, de l’odorat, grâce à des parfums imbibant le papier ou à de mini-synthétiseurs électroniques actionnés par des boutons.
Mais où s’arrêtera donc le livre animé ?
Aujourd’hui, le livre animé a également découvert les médias numériques et rejoint ainsi le virtuel, source d’inspiration et de métamorphoses inépuisables. Les techniques de fabrication et d’impression accompagnent aussi cette évolution en permettant la mise en oeuvre du toucher, de l’ouïe, de l’odorat, grâce à des parfums imbibant le papier ou à de mini-synthétiseurs électroniques actionnés par des boutons.
Mais où s’arrêtera donc le livre animé ?