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Paris, Louvre des Antiquaires. Avec Brahim Alaoui au Louvre des Antiquaires, Brion Gysin et Henri Michaux nous invitent à voyager d’un monde à l’autre… Jusqu’au 30 août 2008

Alors que l’exposition magistrale « Traces du Sacré » arrive bientôt à son terme au Centre Pompidou, l’exposition « Calligraphies d’Orient » poursuit son voyage d’un signe à l’autre, d’une génération à une autre, d’un monde à l’autre. Point de départ : le Louvre des Antiquaires.


Calligraphies d’Orient

Paris, Louvre des Antiquaires. Avec Brahim Alaoui au Louvre des Antiquaires, Brion Gysin et Henri Michaux nous invitent à voyager d’un monde à l’autre… Jusqu’au 30 août 2008
En confrontant les œuvres contemporaines d’artistes du monde arabe – Mahioud Ben Bella, Rezza Yahyaei, Adonis, Dia Azzawi, Etel Adnan, Kamal Boullata, Hussein Madi, Matiatou – à celles de grands artistes modernes occidentaux – Brion Gysin et Henri Michaux –, Brahim Alaoui nous donne le sésame pour accéder à des univers tout en spiritualité à travers la calligraphie, inextricablement liée à la poésie. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si tous les artistes exposés sont non seulement peintres, mais aussi écrivains.
 
A travers les va-et-vient entre Orient et Occident,
cette exposition à mi-chemin entre peinture, sculpture et écriture nous révèle l’incidence des mondes culturels sur le monde intérieur. Là, lettre et symbole se confondent… Comme dans ces œuvres contemporaines où les artistes moyen-orientaux revisitent la tradition calligraphique  pour retrouver la primauté de l’acte de création.
Au cours des années 1960, deux artistes occidentaux exploraient eux aussi la calligraphie, à leur façon…
 
Dans l’œuvre graphique d’Henri Michaux (1899-1984), les coulées d’encre expriment directement sur le papier ses rythmes et ses souvenirs enfouis. « Ceci est une exploration », ainsi commence Misérable Miracle dans lequel Michaux relate son expérimentation de l’art par l’entremise de la mescaline qui lui révèle un univers où le moi, le corps, le temps et l’espace n’ont plus de limites. Tout un monde latent y vient au jour, constitué de traces qui se resserrent et tourbillonnent, de mouvements qui s’accélèrent, de signes ténus qui prolifèrent, comme si son système nerveux était soudain mis à nu. Ce qui frappe chez Michaux, c’est le caractère « mental » de son écriture picturale dès lors qu’elle débouche moins sur le chaos que sur une sorte d’infini intérieur, d’unité retrouvée, de transcendance.  
Ainsi Henri Michaux se fait-il explorateur du psychisme humain, ou « psychonaute » comme l’explique Jean de Loisy, commissaire de l’exposition « Traces du Sacré » au Centre Pompidou au sujet de ces artistes qui voient en l’art un véhicule de transformation de soi. On retrouve là l’influence des Portes de la perception  (1954) d’Aldous Huxley.      
 
Brion Gysin (1916 – 1986), porte bien son autre prénom : Ulysse.
Tout au long de sa vie, il entreprend un grand voyage d’une culture à une autre, lui que Jean-Jacques Lebel qualifie de « nomade transculturel », lui qui oscille entre quête et dissolution d’identité. Dans les années 50, Gysin vit au Maroc. Là, il étudie l’écriture arabe dont le mouvement de lecture, de droite à gauche, le fascine. De même, il se passionne pour l’écriture japonaise, qui se lit verticalement, et prend conscience que toute culture impose une lecture, commande une orientation de l’espace-temps, en bref : structure la pensée. De là nait sa méfiance pour le Verbe, qui le conduit à s’interroger sur la nature réelle des mots et de l’écriture. Gysin peint alors ces tableaux scripturaux qui lient la peinture gestuelle à la calligraphie. « Le geste calligraphique vivace, de plus en plus abstrait vers la fin des années 50 fixe la vie, la lumière, dans un instantané intemporel, « flash/flesh » (selon le mot de W.Burroughs) qui perdure la sensation », observe l’historienne de l’art Gladys C. Fabre.                                                   
 
Du 25 juin au 30 août 2008, le Louvre des Antiquaires devient point de rencontre entre Orient et Occident. A travers la peinture, le dessin et la sculpture, Brahim Alaoui, commissaire de l’exposition a réuni des œuvres d’artistes de premier plan, qui chacun à leur manière expriment une « esthétique de métissage » au coeur des préoccupations de l’art actuel.
 
Mise en scène par Damien Afanassieff
, architecte-scénographe,  qui a déjà travaillé avec Brahim Alaoui dans le cadre d’Artparis 08 pour l’exposition « Traversées », l’exposition calligraphies d’Orient a également été réalisée grâce à la collaboration amicale de la Galerie de France, la Galerie Claude Lemand et la galerie Berthet -Aittouares.
 
 
Le Louvre des Antiquaires
 2, place du palais Royal – 75001 Paris
Ouvert du mardi au samedi inclus en juillet et août de 11h à 19h
Tel : 01 42 97 27 27- www.louvre-antiquaires.com
Métro : Palais Royal
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pierre aimar
Mis en ligne le Samedi 2 Août 2008 à 12:07 | Lu 2416 fois

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