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Marc André Hamelin triomphe une nouvelle fois à la Roque d’Anthéron !

Considéré comme la Mecque de tous les pianistes, le rideau s’est tiré sur la 38e édition du plus grand des festivals de piano dans le monde créé et dirigé par René Martin.


Marc-André Hamelin © Christophe Gremiot
Marc-André Hamelin © Christophe Gremiot
75 500 spectateurs sont venus à La Roque entre le 20 juillet et le 18 août. Cette année, le festival a accueilli 534 artistes internationaux dont près de 60 pianistes issus des écoles française, scandinave, russe, américaine ou asiatique.

Le 17 août, le public venu en nombre au parc du Château Florans retrouvait le pianiste canadien Marc-André Hamelin dans une interprétation totalement aboutie du premier concerto pour piano et orchestre en ré mineur opus 15 de Johannes Brahms. Créé en 1861, ce concerto par sa forme originale dérouta le public à son époque et était perçu alors comme une symphonie avec piano obligé. Le soliste ici transcende l’atmosphère dramatique épousant un pathos romantique très nordique par une musicalité de tous les instants et une technique pianistique hors pair à la manière d’un Michael Ponti.
Directeur musical de l’orchestre symphonique d’Odense depuis 2009, le chef d’orchestre russe Alexander Vedernikov restitue toutes les couleurs nécessaires à l’œuvre de Brahms à la tête de son orchestre. Marc-André Hamelin exulte lors de la coda finale. Acclamé par le public, il nous offre deux bis puisés dans les œuvres de Weissenberg et Schubert. Il surpasse les interprétations de la pianiste bulgare Plamena Mangova lors de la dernière édition de La Roque ou du pianiste français Michel Bourdoncle lors d’une soirée de soutien au Théâtre Toursky plus récemment. On tient là l’une des plus belles interprétations de ce concerto depuis celle du pianiste argentin Bruno Leonardo Gelber.

En seconde partie, Alexander Vedernikov livre une belle lecture de l’ultime symphonie en mi mineur opus 98 de Johannes Brahms, véritable ballade nordique empreint de mélancolie typiquement romantique. Il restitue parfaitement le climat poétique de résignation, de méditation solitaire et de grave mélancolie de cette quatrième symphonie automnale voir hivernale dans son dernier mouvement. Il met en relief l’esprit de chaconne à la manière de Bach dont l’œuvre est imprégnée. Chaque pupitre de l’orchestre sous sa direction se révèle à son meilleur. On tient là l’un des meilleurs orchestres invités à La Roque ces dernières années. On espère retrouver les musiciens danois lors d’une prochaine édition. Soulignons le choix judicieux de réunir ces deux œuvres de Brahms particulièrement mélancoliques s’inspirant du roman de Storm dans la production du compositeur allemand.
Un concert rare et jubilatoire !
Vivement la 39e édition du 20 juillet au 18 août 2019 prochain !
Serge Alexandre

Pratique

Pour en savoir plus sur la Roque : festival-piano.com
Pour retrouver Marc-André Hamelin, il existe de nombreux enregistrements du pianiste chez le label britannique Hypérion ou chez Naxos.

Serge Alexandre
Mis en ligne le Jeudi 23 Août 2018 à 08:09 | Lu 300 fois

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