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Les tribulations d'Akpé Motion dans l'Océan Indien, tournée de concert du 18 mars au 21 avril 2014

Pascal Bouterin, Julien Gros, Sergio Armanelli et Alain Brunet constituent le quartet Akpé Motion pour une tournée de concerts de 5 semaines dans l’Océan Indien.


De l'Ile Maurice à Madagascar. Acte 1

Akpé Motion en concert à Maurice
Akpé Motion en concert à Maurice
J’avais pris pour habitude de livrer quelques chroniques lors de notre tournée d’automne au Mexique et dans l’Océan Pacifique à l’automne dernier ; ayant recueilli des avis positifs à leur sujet, je me propose de maintenir cette livraison épistolaire en commençant par notre semaine mauricienne qui s’est achevée ce mercredi après-midi.
Bon, j’imagine aisément que parler de notre vie mauricienne une semaine durant n’a rien d’excitant ! Maurice est une destination banale : 2 millions de touristes par an contre 98000 à Madagascar…
Nous avons été invités à séjourner à l’hôtel Tamarin situé dans la commune du même nom sur la côte Ouest ; couchers de soleil assurés sur la plage qui prolonge le petit jardin de l’hôtel dont la caractéristique première est d’être l’hôtel le plus musical de l’île : concerts tous les soirs : musique traditionnelle, jazz, chanson. Difficile de s’ennuyer quand on sait aussi que cet hôtel a comme deuxième caractéristique d’abriter un centre de massage particulièrement prisé par la gente féminine cliente de l’hôtel.
Si l’on ajoute une piscine de type années 70, très profonde, parfaite pour plonger et nager (eau à 30°), des transats à l’ombre matin comme après-midi, des vélos, l’aquagym le matin, les balades sur le chemin littoral au couchant, il est aisé de constater que notre semaine a été très agréable.
Venu à Maurice pour y donner deux concerts, le premier à l’hôtel Tamarin et le second au Kokoloko, restaurant de Grand Baie au nord de l’île, j’en repars avec un gros orteil enflammé par une piqûre d’épine d’acacias (supposition quand à l’essence), la visite du médecin de campagne local, quelques boîtes d’antibiotiques, un anti inflammatoire et de bons souvenirs.
De bons souvenirs car les deux concerts se sont superbement déroulés, ont été très bien accueillis par le public tant au Tamarin qu’au Kokoloko. CD vendus pour payer les ti punchs… quelques autographes bien sûr et des rencontres avec des amateurs de jazz de différents pays d’Europe dont on ne sait jamais si elles porteront fruit mais qui ont le mérite d’être chaleureuses.
Cyril le propriétaire/directeur de l’hôtel est passionné par le jazz ; il joue du saxophone ; il en joue plutôt bien aussi l’avons-nous associé à nos concerts. Il en a été heureux, nous aussi ! Homme généreux, passionné, séduisant, il improvise avec un plaisir évident et un certain bonheur aidé par un beau son de ténor.
Ainsi de répétitions en concerts est née une complicité qui se prolongera peut-être l’an prochain lors d’une nouvelle tournée dans l’Océan Indien susceptible de s’achever en Afrique du Sud ; en tout cas tel était la résolution commune avant de se quitter ce matin. A noter la présence de Dany, responsable du son et percussionniste maison ; il fut, pour notre plus grand plaisir, de toutes nos aventures musicales mauriciennes.
A noter que Jean Gros (guitariste) bien que roux et blanc de peau n’a pas (encore) été brûlé par le soleil. Pascal Bouterin (batteur) non plus, malgré une présence active sur la plage et au bord de la piscine à l’heure où les jeunes filles travaillent assidûment leur bronzage.
Nous sommes arrivés à Antananarivo en fin d’après-midi…de nouvelles aventures en perspective qui feront l’objet du prochain carnet.
NB: je me suis tenu informé des résultats de l'élection municipale pour ce qui concernait les communes les plus stratégiques: Buis les Baronnies, Saint Restitut, Saint Genis des Fontaines, La Garde Adhémar, Saint Paul Trois Châteaux, Saint Sorlin en Valloire où mon beau frère a été brillamment élu. j'avais bien sûr donné procuration!
Alain Brunet
Mercredi 26 mars 14

Madagascar : Antananarivo, Ramena, Diego Suraez. Acte 2

Les tribulations d'Akpé Motion dans l'Océan Indien, tournée de concert du 18 mars au 21 avril 2014
Voici plus d’une semaine que nous sommes arrivés à Madagascar, la grande île. Dans un premier temps à Antananarivo pour deux concerts jeudi 27 et vendredi 28 mars ; dans un second temps à Ramena, plage de Diego Suarez, l’espace d’un WE et d’un concert ; dans un 3ème temps à Diego Suarez où nous résidons à l’heure où j’écris ces lignes. 3 concerts étaient annoncés : le premier mercredi dernier dans la rue, le second hier soir vendredi au Grand Hôtel, et le dernier ce soir à l’Alliance française.
Le ton fut donné dès notre arrivée à l’aéroport ; ambiance chaleureuse, température idéale car l’altitude d’Antananarivo (1400m) atténue la chaleur tropicale et accueil festif à l’hôtel dont le maître des lieux Christian Aubry, marseillais d’origine, nous a salué vêtu d’un polo blanc sur lequel était cousu le chiffre 13 !
« Open bar », telle fut sa consigne pour la durée du séjour ; c’est suffisamment rare pour que je me plaise à le souligner ! Idem pour le restaurant de fort belle qualité où le foie gras poêlé ou mi-cuit, le sauté de Zébu, le Wok de crevettes aux petits légumes ont été particulièrement appréciés.
Pour autant la pauvreté est partout à Antananarivo ; l’état sanitaire du pays est catastrophique, l’Etat inexistant depuis 5 ans nous dit-on, la corruption généralisée, l’éducation à re/construire… ! Un nouveau président a été élu il y a plus d’un mois mais toujours pas de Premier Ministre nommé… !
Premier concert au Kudeta, bar de l’hôtel Carlton, rencontres avec des musiciens malgaches avant et après le concert ; public très réceptif, CD vendus, dédicaces… soirée très agréable et très arrosée dans sa conclusion !
Deuxième concert en plein-air près de la piscine de l’hôtel Akoa autour de 20h : 16°/17° environ en température extérieure… excellent dîner d’avant-concert ; rencontre avec le président de Mada-jazz, seul festival de jazz de Madagascar, venu assister au concert, homme chaleureux et excellent photographe. Au final et malgré une certaine froidure nécessitant le port d’une veste, le concert fut très apprécié et comme la veille, la fin de soirée fut, elle aussi, très arrosée !!
Est-il possible de rester quelques jours à Madagascar sans aller rendre visite aux Lémuriens ? Il semble bien que non ! Fin de matinée dans la campagne proche de Antananarivo, à l’initiative de Christian Aubry afin d’aller à la découverte de ces primates strepsirrhiniens endémiques de Madagascar.
La deuxième étape était pour Ramena, petit village niché en bord de mer abritant un hôtel fait de cases traditionnelles qui ne manquent pas de charme ; on peut prendre sa douche en compagnie de lézards débonnaires. Ces cases ont beaucoup d’allure avec de grands lits parfaitement protégés par de belles moustiquaires et un mobilier artisanal. Pour aller sur la plage, il faut traverser le village, tout le contraire des hôtels touristiques conçus pour éviter le contact avec la population locale. 3 nuits agréables, un concert sur la plage sur un espace parfaitement aménagé qui s’est terminé en « bœuf » avec les musiciens locaux, beaucoup de rhum à disposition… de belles marées, un match de foot de poussins sur la plage à marée basse, des bains au coucher du soleil sur une plage sublimissime, des rencontres fructueuses avec, entre autres, les musiciens locaux.
Lucas Malcor est le directeur de l’Alliance française de Diego Suarez ; très sympathique et chaleureux, il nous a accueillis à l’aéroport d’Antsarinana (Diego Suarez) samedi 29 mars et a organisé le séjour au nord de l’île en vrai professionnel. Ah si toutes les Alliances françaises disposaient d’hommes (ou des femmes) aussi compétent(e)s !
Après une journée « touriste en 4/4 » destinée à nous faire découvrir les magnifiques baies du Nord est, côté Océan indien-voir les photos sur la page accessible à tous d’Akpé Motion sur Facebook – nous nous sommes installés à La terrasse du Voyageur, hôtel particulièrement original de Diego Suarez.
Ainsi que l’indique son intitulé, cet hôtel offre au dernier étage une terrasse avec une vue à 360° sur la ville et les montagnes environnantes. Outre une vue saisissante, cette terrasse est magique : par la température idéale dans laquelle on baigne quel que soit le moment du jour et de la nuit, par la fréquentation permanente des musiciens de la ville, par la fête qui s’y déroule au quotidien, et enfin par le dynamisme, la faconde de Sophie, maîtresse des lieux qui dirige son hôtel avec vigueur et générosité ; bref par une vie extraordinaire que je n’avais jamais personnellement rencontrée dans un tel lieu.
Il n’en fallait pas plus pour que les nuits deviennent blanches… et noires pour les plus jeunes d’entre nous !
De la découverte de la musique malgache par des « bœufs » permanents avec nos amis malgaches à une présentation de la trompette, instrument mal connu à Madagascar, aux enfants défavorisés qui reçoivent tous les après-midi des activités de soutien scolaire sur la terrasse de l’hôtel, telles furent quelques-unes de nos activités diurnes de Diego.
Un premier concert fut donné mercredi dernier devant l’hôtel, destiné aux enfants et à tous ceux qui voulaient bien écouter notre musique ; la rue était barrée par deux véhicules après avis, à défaut d’arrêté, du chef du quartier. 300 personnes environ étaient présentes. Un deuxième concert s’est déroulé hier soir au Grand hôtel rue Colbert, Ah la rue Colbert de Diego ! Et le dernier très attendu ce soir samedi dans la salle de concert de l’Alliance française qui occupe les anciens locaux du marché de la ville aménagé en 1890 par Eiffel dont les traces sont nombreuses à Madagascar (la gare devenue hélas fantomatique et l’hôtel du Louvre à Antananarivo entre autres).
Fin d’une semaine trépidante et riche d’aventures, au delà de toute espérance, à Diego Suarez, ville peuplée d’artistes attachants, de commerçants, dotée d’un port industriel où est conditionné le thon (Oh l’odeur aux abords du port !) de 4L et de Tuk-tuk tonitruants qui ont le monopole des taxis et où se côtoient, semble-t-il sans problème apparent, des communautés religieuses et linguistiques.
C’est sur cette terrasse largement évoquée dans ces lignes que je termine ce deuxième carnet ; j’ai trouvé le temps de lire et je viens de terminer les « lettres, notes et portraits » de G Pompidou : Etrange lecture me direz-vous ? En vérité livre passionnant ! Moi qui n’ai jamais voté pour lui et l’ai probablement détesté durant ma prime jeunesse ! j’en retire pour finir/sourire cette référence à Octave Mirbeau datée de 1948 à propos de ce que Pompidou considère comme une farce, à savoir les combinaisons Ramadier, Queuille, Devinat, etc. au sein du cabinet Moch.
Un accusé pour rire, comparaît devant un tribunal pour rire ; après un réquisitoire pour rire, une plaidoirie pour rire et un jugement pour rire, l’accusé est guillotiné pour de bon et n’en revient pas.
Alain Brunet

Mayotte et les Tontons Bringueurs, en attendant la Réunion. Acte 3

Mon 2ème carnet de voyage dans l’Océan indien a été consacré aux 10 jours passés à Madagascar quoique rédigé avant notre dernier concert dans le beau bâtiment de l’Alliance française de Diego Suarez ; je vous dois donc quelques lignes sur nos dernières heures malgaches: L’alliance occupe ce qui fut jusqu’en 1980, la marché couvert de la ville ; ce bâtiment d’acier qui ne manque pas l’allure, fut construit en 1890 par Eiffel à qui Madagascar doit aussi la gare de Antananarivo et l’hôtel du Louvre (Cf. Carnet 2) ; Réaménagé en 1980 grâce à des crédits du Quai d’Orsay (Quelle belle époque !), cet ancien marché couvert abrite l’ensemble des activités de l’Alliance (cours de langue française et salle de spectacle) ; hélas en 34 ans le bâtiment a vieilli, probablement plus qu’en 90 ans de vie de marché ! C’est ainsi ! Nous avons pu, malgré une chaleur accablante dans ce hangar métallique conçu pour être salle de spectacle, donner un concert en toute fin d’après-midi qui a reçu un bel accueil. En invité spécial, Hajazz, guitariste malgache particulièrement talentueux connu bien au delà de la grand île.

Ce concert fut le dernier avant notre départ le lendemain matin dimanche 6 avril pour Mayotte avec un vol Air Madagascar qui miraculeusement parti à l’heure. Le voiturage pour l’aéroport nécessita la mise à disposition d’un véhicule conséquent afin de permettre aux nombreuses fans d’accompagner les musiciens jusqu’au bout du bout : le tarmac de l’aéroport.

L’arrivée à Mayotte fut totalement différente : l’équipe des Tontons bringueurs qui nous accueilli- Franck, Pascal, Vincent- est exclusivement masculine s’il on excepte Chloé, de noir vêtue quel que soit le temps, la saison ou l’heure, qui, en sa qualité de graphiste, réalisa les grandes affiches de 4x3m nous élevant ainsi en trois clics et un peu de colle au rang de stars de l’île.

Equipe jeune, généreuse, entreprenante, dynamique, plutôt festive comme semble l’indiquer le nom de l’association par eux constituée, composée d’amoureux du Rock and Roll et qui aiment organiser des concerts de musique vivante dans les lieux agréables de l’île : bars et restaurants amis.

Quelle aubaine pour Akpé Motion ! En vérité, l’an dernier, le guitariste vedette de l’île, Christian Chatard, qui avait beaucoup aimé nos deux concerts avait ensuite exprimé le souhait auprès de ses amis les Tontons bringueurs de nous inviter à Mayotte.

Ce qui fut fait et très bien fait ! Logeant dans un beau gîte niché dans un écrin de verdure, doté d’une piscine (eau à 30°), nous fûmes servis plus qu’agréablement par Jérôme et François les maîtres des lieux. Difficile de trouver mieux pour nous préparer à donner 5 concerts d’affilée, le premier pour les élèves du lycée Youssouma Bamana mercredi 9 avril et le dernier dimanche 13 avril au Faré en Petite Terre.

Seul regret dans ce beau gîte arboré : L’absence de wifi !! Or Akpé Motion a un besoin compulsif d’être connecté du matin au soir quand ce n’est pas du soir au matin !

Les concerts ont été donnés dans des lieux aux jolis noms : M’Biwi, Barakili, Fare, Guinguette et Youssouma Bamana, figure politique locale dont l’histoire retient qu’il fut un ardent défenseur de la départementalisation de Mayotte.

Le concert au lycée fut émouvant : public attentif, beaucoup de bonnes questions posées surtout par les lycéennes, proviseur et adjoint assistant au concert ; nous en sommes sortis ragaillardis à l’image de Cybèle, professeur d’éducation musicale, et du sociologue Daniel Gros, initiateur du concert en sa qualité de CPE au lycée !

Le concert le plus fou fut celui du Barakili, bar branché de Mamoudzou vendredi soir dernier: Public nombreux, jeune, d’origine métropolitaine pour l’essentiel, et abordant le WE avec l’envie de faire la fête, donc d’absorber la dose d’alcool (et de tabac) nécessaires à une écoute « active » de la musique.

Mais une certaine dose d’alcool libère aussi la parole (et parfois les mauvais gestes) c’est bien connu ! le Barakili fut très vite en proie à un brouhaha généralisé qui, a quelque peu nuit, nous semble-t-il, à la qualité d’écoute espérée ; mais devant l’enthousiasme des premiers rangs, nous avons fait contre mauvaise fortune bon cœur : plusieurs bis et au final un deuxième set de près de 2H !!

Manhu grand ordonnateur du son sur l’île aidé par les responsables des Tontons bringueurs, a assuré une sonorisation impeccable dans tous les lieux de concerts. Christian Chatard et sa guitare s’est joint à nous dans trois des quatre lieux apportant une couleur bluesy à nos thèmes de fin de concert. Le dernier, donné dimanche soir dernier au Faré en Petite Terre, a nécessité que nous soyons attentifs à l’heure car nous devions prendre la dernière barge, celle de minuit, nous permettant de revenir en Grande Terre où nous logions. Eh oui, pour ceux qui ne connaissent pas la géographie de Mayotte, ce département est composé d’une multitude d’îlots et de deux îles, la Grande et la Petite Terre qui ne sont reliées que par une barge.

Mayotte dispose d’un immense lagon, l’un des plus grands du monde, riche de corail vivant et d’une faune très diversifiée au sein de laquelle les tortues marines mais aussi les raies sont nombreuses et facilement observables. Nous avons pu grâce à l’obligeance des Tontons Bringueurs passer une journée sur le lagon ; quel bonheur !

Nous avons aussi eu le plaisir de retrouver à Mayotte notre président, je veux parler de Jean-François Cartaud, président de l’association Jazz Connexions, support juridique de Akpé Motion venu en voisin assister au concert fou plus haut évoqué. Passionné de plongée sous marine et de jazz, nous l’avons retrouvé en compagnie de l’ami Dupaux, ancien champion de gymnastique dont le physique atteste qu’il le fut, à N Gouja plage du sud de l’île, pour l’observation des tortues marines, des lémuriens et des chauve-souris !

Séjour mahorais parfaitement réussi et qui s’achève mercredi 16 avril, jour de notre départ pour La Réunion où d’autres aventures nous attendent.

De l'Isle Bourbon à ... Paris. Acte 4

Ce quatrième et dernier carnet est consacré à la fin de la tournée et plus précisément aux quelques jours passés sur l’île de La Réunion où un concert était prévu à l’Espas Lecomte de Lisle de St Paul.

Arrivés de Mayotte avec un vol Air Austral, compagnie qui a le monopole du transport aérien entre La Réunion et Mayotte, nous avons du, dés notre arrivée, louer une voiture car à la différence des îles précédentes, nous n’étions pas attendus.

Les stars de Mayotte (voir carnet 3) redevenaient de simples quidams et c’est tout juste si nous trouvions quelqu’un pour nous prendre en photo à l’aéroport ! Eh oui, nous aimons collectionner les photos d’aéroport, photos sans intérêt au demeurant, hormis celui d’acter le changement de pays.

La voiture et son loueur nous attendaient, ce dernier avec une certaine impatience, le vol ayant été retardé. Nous prîmes la route de St Gilles les Bains où se trouvait notre hôtel. Cet ancien VVF reconverti dans l’hôtellerie de moyenne gamme avait été réservé par le théâtre de St Paul ; situé au bord du lagon, principal argument de vente des agences de tourisme, mais où la baignade n’est pas agréable, sans âme, l’hôtel accueillait outre Akpé Motion, des sportifs de haut niveau venus s’entraîner sous les tropiques. Quand nous arrivions dans la salle du petit déjeuner, il y a belle lurette que les sportifs étaient au travail sur le stade tout proche sous un soleil de plomb…quelle santé !!

L’ami Jeff Thomas, grand amateur de jazz s’il en est, collectionneur de disques, nous a invités à déjeuner dans son appartement très cosy de St Pierre le lendemain de notre arrivée : Dîner entre hommes avec spaghettis aux cèpes et petits légumes entre autres victuailles ; un bœuf musical à l’heure de la sieste sans protestations de voisins, histoire de remercier notre hôte en musique, et nous prenions le chemin du retour avec un arrêt à La Rondavelle de St Leu, bistrot en bord de mer et au couchant qui ne manque pas de charme et qui accueille en fin de semaine des groupes musicaux.

Michel Arcens, musicologue (ouvrages sur Coltrane, sur le jazz- Instants de jazz prix Vendemiaire) critique musical pour le site Citizen jazz, était au rendez-vous de la Rondavelle ; Il nous a gratifiés d’un bon papier relatif à notre dernier CD ! Satisfaction générale bien sûr en présence d’un beau coucher de soleil.

Le théâtre Lespas Lecomte de Lisle est situé au centre de St Paul ; des deux salles de spectacle, nous occupions la plus grande en ce vendredi 18 avril. Accueil chaleureux, sound check rondement mené, retrouvailles avec amis vivant sur l’île, le concert commençait à l’heure dite et se déroulait sans entracte. Curieusement, alors que les conditions de son semblaient excellentes, nous eûmes tout au long de ce concert des problèmes d’écoute sur scène qui gâchèrent notre plaisir sans trop affecter, semble-t-il, celui des auditeurs ; pour preuve une standing ovation après le bis !

Nous ne fîmes pas la fine bouche : après tout seul compte ce que le public ressent…Michel Arcens était heureux (un compte rendu est attendu sur son blog), les amis présents aussi et nous avec ! Dominique, le directeur du théâtre, nous emmena dîner sans un restaurant créole resté ouvert pour l’occasion ; fin de soirée chaleureuse.

Mais malgré tout, le lendemain, l’impression d’avoir quelque peu raté notre dernier concert de la tournée nous attristait; finalement ce concert était le premier où nous avions le sentiment de ne pas nous être trouvés…Impression étrange car décalée en regard du succès public. Etait-ce la faute originelle que celle d’avoir joué un Vendredi Saint et d’avoir oublié, pour mes jeunes amis surtout, d’avoir fait maigre ?

L’ami Chatard qui vit désormais à La Réunion invita la petite troupe a déjeuner au bord du lagon et se chargea très rapidement de dissiper les doutes… Rien de tel qu’un chef d’entreprise, guitariste amateur mais éclairé, pour aider à positiver ! Et puis le lagon à 28° apaise les esprits, les nôtres bien sûr, car en ce WE Pascal, les voies du Seigneur sont plus que jamais impénétrables.

La tournée s’achevait à l’Isle Bourbon alors qu’elle avait commencé à l’Isle de France toute proche 5 semaines plus tôt ; ce fut un temps de bonheur tout juste entaché me concernant d’une mauvaise piqûre d’épine d’acacias au gros orteil nécessitant antibiotiques, anti-inflammatoires et l’achat, sur le marché d’Antananarivo, de chaussures d’été de Dominicain à moins que ce soit de Franciscain !

La tournée dans cette région du monde à tout le moins contrastée s’agissant de la vie des populations, a permis de nouer des liens qui seront utiles pour 2015. D’autres concerts, d’autres rencontres sont d’ores et déjà établis qui donneront lieu, je l’espère, à de nouveaux carnets de voyages.

Pascal Bouterin et moi-même arrivions à Paris lundi 21 avril ; Jean Gros et Sergio Armanelli mardi matin 22 et le soir même nous jouions au Caveau des Légendes au cœur de Saint Germain des Prés, histoire de clore notre aventure là où est née celle du jazz de l’après-guerre.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Dimanche 6 Avril 2014 à 12:45 | Lu 433 fois

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