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Les masques de jade Mayas du 26 janvier au 10 juin 2012, Pinacothèque de Paris

La Pinacothèque de Paris poursuit son exploration des cultures précolombiennes et mésoaméricaines. Commissaire de l’exposition : Sofía Martínez del Campo Lanz


Après le succès de l’exposition L’Or des Incas : origines et mystères, la Pinacothèque de Paris présente la découverte archéologique la plus importante de la dernière décennie au Mexique : les masques en mosaïque de jade. Ces masques exceptionnels, entièrement restaurés par les plus éminents spécialistes en archéologie maya, représentent les visages de la divinité. Créés pour les gouverneurs les plus prestigieux des cités perdues mayas, ils avaient pour mission d’assurer la vie éternelle à ces hauts dignitaires après leur mort.
On a découvert à ce jour une quinzaine de masques qui sont présentés pour la plupart à la Pinacothèque de Paris. Cet ensemble rarissime, que le Mexique accepte exceptionnellement de porter hors de ses frontières, sera exposé aux côtés d’une centaine d’oeuvres qui quittent le Mexique pour la première fois. La Pinacothèque propose ainsi une véritable plongée dans la cosmogonie sophistiquée et mystérieuse de cette culture millénaire.
Les archéologues datent l’installation des Mayas en Amérique centrale aux alentours de 2000 ans avant notre ère. Leur implantation culturelle comprend la péninsule du Yucatán et l’État du Chiapas dans le Sud du Mexique d’aujourd’hui et s’étend aux actuels Honduras, Salvador, Belize et Guatemala.
Cette civilisation brillante s’illustre dans tous les domaines : l’astronomie, les mathématiques ainsi que dans un système complexe d’écriture, composé de glyphes récemment déchiffrés.
Contrairement à l’organisation centralisée de l’Empire inca, le système politique maya s’apparente à une mosaïque de Cités-États indépendantes qui alternent au gré des événements, conflits armés et alliances. La civilisation maya atteint son apogée à la période dite classique, entre 250 et 900 de notre ère. Les oeuvres aujourd’hui exposées appartiennent toutes à cette époque d’épanouissement culturel.
Si les Mayas sont célèbres pour leurs accomplissements architecturaux, notamment les magnifiques sites de Chichén Itzá, Tulum ou Tikal, ils ne se sont pas moins illustrés dans d’autres formes artistiques, à commencer par la sculpture. La Pinacothèque de Paris souhaite aujourd’hui mettre en avant cet aspect plus méconnu de leur culture.
Les Mayas avaient une prédilection pour la couleur verte. Le jade était pour eux le matériau le plus rare et le plus précieux. Chez les Incas en revanche, l’or constituait le métal divin par excellence. Apanage de l’élite, la pierre verte était aussi associée au sacré. De façon surprenante, les Mayas utilisaient ces pierres pour représenter la divinité solaire comme le montrent les nombreuses effigies de jade.
Les artistes mayas confectionnaient les masques à partir de tesselles de pierre verte et faisaient montre d’une grande virtuosité. Ils adaptaient la taille et la couleur des tesselles afin d’obtenir un grand naturalisme.
Les masques de jade exposés ont été retrouvés dans les sépultures des élites mayas. Une partie des masques funéraires représente les visages individualisés des dirigeants mayas. C’est le cas de l’extraordinaire masque du roi Pakal qui fige pour l’éternité les traits du souverain. La lecture des oeuvres est enrichie par une fructueuse mise en contexte : les masques sont en effet présentés avec le reste du trousseau funéraire qui comprend colliers, boucles d’oreilles, pectoral, bracelets, céramiques et autres offrandes. C’est la première fois, depuis leur exhumation et leur dispersion dans différents musées, que ces oeuvres sont rassemblées. Sept tombes de dirigeants mayas sont ainsi reconstituées.
Une autre partie des masques exposés représente les divinités du panthéon maya qui, à l’instar des ancêtres mythiques incas, combinent des traits humains, animaux et végétaux. Portés par l’élite maya durant les cérémonies rituelles, les masques lui permettaient d’endosser le visage de la divinité et d’accomplir ainsi son rôle d’intermédiaire entre les sphères terrestre et céleste.
Les Masques de jade mayas, aujourd’hui présentée à la Pinacothèque de Paris, est le fruit d’une dizaine d’années de recherches et de restaurations menées par les plus grandes institutions mexicaines sous la responsabilité de Sofía Martínez del Campo Lanz, experte renommée et commissaire de la présente exposition. Cet événement constitue une occasion unique de découvrir ces oeuvres spectaculaires qui allient prestige politique et manifestation du sacré.
Marc Restellini
Masque funéraire en mosaïque de jade. Tombe 1, structure VII, Calakmul, Campeche Classique tardif, 660-750 apr. J.-C.. 36,7 x 23 x 8 cm. Musée d’Architecture maya, Fuerte de la Soledad, Campeche © Photo : Martirene Alcántara / INAH
Masque funéraire en mosaïque de jade. Tombe 1, structure VII, Calakmul, Campeche Classique tardif, 660-750 apr. J.-C.. 36,7 x 23 x 8 cm. Musée d’Architecture maya, Fuerte de la Soledad, Campeche © Photo : Martirene Alcántara / INAH

Pratique

La Pinacothèque de Paris est ouverte tous les jours de 10h30 à 18h30.
Nocturnes tous les mercredis et vendredis jusqu’à 21h.
Les dimanches 25 et 1er janvier 2012, ouverture de 14h à 18h30.
Les Boutiques de la Pinacothèque de Paris sont ouvertes tous les jours de 10h30 à 19h et jusqu’à 21h30 les mercredis et vendredis.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Samedi 3 Décembre 2011 à 00:12 | Lu 1182 fois

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