Nicolas Tournier Concert, avant 1620 Huile sur toile, 115 x 168 cm © Musées du Berry, Bourges
De nombreuses expositions ont mis en scène la Rome fastueuse et virtuose du Seicento, héritière de l’Antiquité, au service du pouvoir triomphal des Papes. Mais la fresque se doit d’être plus complexe. L’ambition de cette exposition est de montrer, pour la première fois, l’envers du décor de cette Rome splendide du premier XVIIe siècle : non plus la Rome du Beau idéal , mais celle d’après nature. Car cette autre Rome - la Rome grossière et commune, celle des vices, de la misère et des excès fut à l’origine d’une production artistique inédite et stupéfiante, tant par sa diversité que par ses paradoxes et ses inventions.
L’exposition présente plus de cinquante œuvres, créées à Rome dans la première moitié du XVIIe siècle par des artistes venus de toute l’Europe, parmi lesquels Claude Lorrain, Valentin de Boulogne, Jan Miel, Sébastien Bourdon, Leonaert Bramer, Bartolomeo Manfredi, Jusepe de Ribera, ou Pieter van Laer. Le public pourra découvrir dans les Grandes Galeries des œuvres des plus grands peintres caravagesques, des principaux paysagistes italianisants et des Bamboccianti, peintres de bambochades, hérauts de la représentation de la vie ordinaire de Rome et de la campagne alentour. Des tableaux, dessins, estampes provenant des plus grands musées européens, mais aussi des œuvres issues de collections privées, rarement exposées au public.
Le parcours de l’exposition mènera de l’ivresse bachique à la mélancolie, à travers une exploration des bas-fonds romains du Seicento, ponctuée de vue des paysages de Rome, citadins ou pastoraux, pervertis par des détails dissonants, burlesques ou scatologiques, habités par les gueux, les prostituées, les travestis, les vagabonds ou les brigands.
Attentives aux rituels du quotidien, mais renvoyant à des visions stéréotypées de la réalité sociale, ces œuvres déploient la panoplie des vices et des dérives du monde d’en bas, liés à des pratiques alors condamnables et condamnées, celles de l’alcool, des plaisirs de Vénus, du tabac et du jeu, sources dangereuses de perte de la raison. Bien souvent les artistes se sont représentés eux-mêmes dans ce contexte de perdition, jouant sur l’ambiguïté entre réalité et fiction : les racines du mythe de l’artiste bohème sont déjà présentes dans leurs œuvres.
À l’origine de cette production artistique et dans la lignée du Caravage, on trouve les inventions de toute une communauté internationale d’artistes installés aux alentours de la Villa Médicis, entre les quartiers de Santa Maria del Popolo, Sant’Andrea delle Fratte et San Lorenzo in Lucina. Nombreux sont ceux qui se retrouvaient sous le vocable des Bentvueghels (les “Oiseaux de la bande”), l’association des peintres du Nord de l’Europe réunis à Rome sous la protection de Bacchus, dieu du vin et de l’inspiration artistique : Caravagesques, Bamboccianti ou paysagistes italianisants, qui tous furent de turbulents protagonistes de la vie des tavernes.
L’exposition ne se limite ni à un mouvement ou à une école artistique, ni à la question de la scène de genre au Seicento ; elle explore les thèmes, les personnages et les péripéties quotidiennes qui apparaissent dans les arts des premières décennies du XVIIe siècle, dans la peinture, mais également dans la musique ou la littérature, avec le roman picaresque, et dans le théâtre, avec la Commedia dell’arte.
Commissaires:
- Francesca Cappelletti, professeur à l’université de Ferrare
- Annick Lemoine, chargée de mission pour l’histoire de l’art à l’Académie de France à Rome, maître de conférences des universités
- Christophe Leribault, directeur du Petit Palais
Exposition conçue et organisée en collaboration par l’Académie de France à Rome – Villa Médicis et le Petit Palais .
L’exposition présente plus de cinquante œuvres, créées à Rome dans la première moitié du XVIIe siècle par des artistes venus de toute l’Europe, parmi lesquels Claude Lorrain, Valentin de Boulogne, Jan Miel, Sébastien Bourdon, Leonaert Bramer, Bartolomeo Manfredi, Jusepe de Ribera, ou Pieter van Laer. Le public pourra découvrir dans les Grandes Galeries des œuvres des plus grands peintres caravagesques, des principaux paysagistes italianisants et des Bamboccianti, peintres de bambochades, hérauts de la représentation de la vie ordinaire de Rome et de la campagne alentour. Des tableaux, dessins, estampes provenant des plus grands musées européens, mais aussi des œuvres issues de collections privées, rarement exposées au public.
Le parcours de l’exposition mènera de l’ivresse bachique à la mélancolie, à travers une exploration des bas-fonds romains du Seicento, ponctuée de vue des paysages de Rome, citadins ou pastoraux, pervertis par des détails dissonants, burlesques ou scatologiques, habités par les gueux, les prostituées, les travestis, les vagabonds ou les brigands.
Attentives aux rituels du quotidien, mais renvoyant à des visions stéréotypées de la réalité sociale, ces œuvres déploient la panoplie des vices et des dérives du monde d’en bas, liés à des pratiques alors condamnables et condamnées, celles de l’alcool, des plaisirs de Vénus, du tabac et du jeu, sources dangereuses de perte de la raison. Bien souvent les artistes se sont représentés eux-mêmes dans ce contexte de perdition, jouant sur l’ambiguïté entre réalité et fiction : les racines du mythe de l’artiste bohème sont déjà présentes dans leurs œuvres.
À l’origine de cette production artistique et dans la lignée du Caravage, on trouve les inventions de toute une communauté internationale d’artistes installés aux alentours de la Villa Médicis, entre les quartiers de Santa Maria del Popolo, Sant’Andrea delle Fratte et San Lorenzo in Lucina. Nombreux sont ceux qui se retrouvaient sous le vocable des Bentvueghels (les “Oiseaux de la bande”), l’association des peintres du Nord de l’Europe réunis à Rome sous la protection de Bacchus, dieu du vin et de l’inspiration artistique : Caravagesques, Bamboccianti ou paysagistes italianisants, qui tous furent de turbulents protagonistes de la vie des tavernes.
L’exposition ne se limite ni à un mouvement ou à une école artistique, ni à la question de la scène de genre au Seicento ; elle explore les thèmes, les personnages et les péripéties quotidiennes qui apparaissent dans les arts des premières décennies du XVIIe siècle, dans la peinture, mais également dans la musique ou la littérature, avec le roman picaresque, et dans le théâtre, avec la Commedia dell’arte.
Commissaires:
- Francesca Cappelletti, professeur à l’université de Ferrare
- Annick Lemoine, chargée de mission pour l’histoire de l’art à l’Académie de France à Rome, maître de conférences des universités
- Christophe Leribault, directeur du Petit Palais
Exposition conçue et organisée en collaboration par l’Académie de France à Rome – Villa Médicis et le Petit Palais .