Placée sous la direction scientifique de Sylvie Patin, correspondante de l’Académie des Beaux-Arts et auteur de nombreux travaux sur l'impressionnisme, la disposition du salon-atelier se rapproche de celle du temps de Claude Monet. Plusieurs photographies prises en 1920 ont guidé ce travail de reconstitution.
L’analyse des clichés et l’étude minutieuse de l’historique des toiles du maître ont permis d’identifier avec précision celles qui étaient présentes alors à Giverny. Une soixantaine de tableaux ont été sélectionnés pour être répliqués (un grand soin a été pris pour mentionner aux visiteurs leur localisation actuelle afin de les inciter à aller voir et revoir les toiles originales de Monet) : ces répliques sont désormais présentées aux cimaises du salon-atelier selon un accrochage dense afin de retrouver l'atmosphère d'antan, dans le souci du grand respect de la vérité historique. Plutôt que d’utiliser des reproductions photographiques de ces oeuvres et de perdre ainsi la matière même de la peinture, il a été décidé de confier à la Galerie Troubetzkoy* la réalisation de répliques à l’identique de ces tableaux. Chacune d’elles est obtenue selon une technique spécifique. Les pigments photographiques de l’oeuvre originale sont imprégnés sur une toile, laquelle est ensuite peinte selon cette empreinte.
Confiée à Hubert Le Gall, scénographe de l’exposition Claude Monet qui s’est tenue dans les Galeries nationales du Grand Palais (22 septembre 2010 – 24 janvier 2011), la reconstitution du salon-atelier réutilise quatre-vingt pour cent du mobilier déjà sur place.
Sur les photographies prises en 1920, le mobilier est recouvert par un tissu d’ameublement fleuri, tissu très proche du modèle « Nouvelle France » toujours édité par la maison Georges Le Manach - éditeur et fabricant d’étoffes pour l’ameublement depuis 1829. Le choix s’est donc porté sur ce tissu aux motifs de bleuets et de roses qui fait merveilleusement écho à l’iconographie de Claude Monet et à son jardin. Chaque objet et élément de mobilier figurant sur les photographies ayant été minutieusement scannés, Hubert Le Gall a pu redessiner une méridienne et faire réaliser une lampe en bronze, à l’identique de celle utilisée en 1920.
Afin que l’accrochage des « tableaux » soit le plus fidèle à celui du temps de Monet, des cadres de cette époque – au cuivre terni – ont été l’objet de recherches assidues chez les antiquaires.
Aussi « peu intrusif » que possible, Hubert Le Gall parle volontiers de son intervention comme d’un « coup d’éclat et de fraîcheur » apporté à ce salon-atelier – lieu d’une intimité retrouvée avec Claude Monet.
L’analyse des clichés et l’étude minutieuse de l’historique des toiles du maître ont permis d’identifier avec précision celles qui étaient présentes alors à Giverny. Une soixantaine de tableaux ont été sélectionnés pour être répliqués (un grand soin a été pris pour mentionner aux visiteurs leur localisation actuelle afin de les inciter à aller voir et revoir les toiles originales de Monet) : ces répliques sont désormais présentées aux cimaises du salon-atelier selon un accrochage dense afin de retrouver l'atmosphère d'antan, dans le souci du grand respect de la vérité historique. Plutôt que d’utiliser des reproductions photographiques de ces oeuvres et de perdre ainsi la matière même de la peinture, il a été décidé de confier à la Galerie Troubetzkoy* la réalisation de répliques à l’identique de ces tableaux. Chacune d’elles est obtenue selon une technique spécifique. Les pigments photographiques de l’oeuvre originale sont imprégnés sur une toile, laquelle est ensuite peinte selon cette empreinte.
Confiée à Hubert Le Gall, scénographe de l’exposition Claude Monet qui s’est tenue dans les Galeries nationales du Grand Palais (22 septembre 2010 – 24 janvier 2011), la reconstitution du salon-atelier réutilise quatre-vingt pour cent du mobilier déjà sur place.
Sur les photographies prises en 1920, le mobilier est recouvert par un tissu d’ameublement fleuri, tissu très proche du modèle « Nouvelle France » toujours édité par la maison Georges Le Manach - éditeur et fabricant d’étoffes pour l’ameublement depuis 1829. Le choix s’est donc porté sur ce tissu aux motifs de bleuets et de roses qui fait merveilleusement écho à l’iconographie de Claude Monet et à son jardin. Chaque objet et élément de mobilier figurant sur les photographies ayant été minutieusement scannés, Hubert Le Gall a pu redessiner une méridienne et faire réaliser une lampe en bronze, à l’identique de celle utilisée en 1920.
Afin que l’accrochage des « tableaux » soit le plus fidèle à celui du temps de Monet, des cadres de cette époque – au cuivre terni – ont été l’objet de recherches assidues chez les antiquaires.
Aussi « peu intrusif » que possible, Hubert Le Gall parle volontiers de son intervention comme d’un « coup d’éclat et de fraîcheur » apporté à ce salon-atelier – lieu d’une intimité retrouvée avec Claude Monet.
L’Académie des Beaux-Arts et The Versailles Foundation, Inc. Claude Monet-Giverny à Giverny, chez Claude Monet
En 1966, quand l’Académie des Beaux-Arts hérite de la propriété de Claude Monet à Giverny, celle-ci est dans un tel état d’abandon qu’il est décidé de pallier au plus pressé. L’architecte Jacques Carlu, membre de l’Académie des Beaux-Arts et conservateur du Musée Marmottan, rassemble les fonds nécessaires pour faire des réparations indispensables sur la toiture de la maison. A l’intérieur, la priorité est de protéger les estampes dont la fragilité a été mise à rude épreuve par l’humidité et les variations de température. La très importante collection de peintures restée à Giverny depuis la disparition du Maître, le 5 décembre 1926, rejoint celle du Musée Marmottan, propriété de l’Académie des Beaux-Arts.
De Versailles à Giverny : Gérald Van der Kemp
Une dizaine d’années plus tard, l’Académie des Beaux-Arts s’adresse à l’un de ses membres, Gérald Van der Kemp pour, véritablement, sauver et faire revivre Giverny. Cet homme, passionné d’art et d’histoire, n’a-t-il pas contribué avec succès à la restauration du Château de Versailles et des Trianons. Sa seconde épouse, l’Américaine Florence Russell Bennett Harris, partage sa passion et convainc un certain nombre de grandes fortunes américaines de l’aider à abonder les fonds de la « Versailles Foundation Inc. de New- York» qu’elle préside. Dès leur arrivée chez Claude Monet, Florence Van der Kemp adjoint le nom de Giverny à celui de Versailles et mobilise une nouvelle fois les donateurs américains sur ce projet ambitieux. Etat des lieux
De l’aveu même de Gérald Van der Kemp, la tâche ne s’annonce pas aisée. L’état de vétusté est tel que les budgets alloués par l’Académie des Beaux-arts et le Conseil général de l’Eure ne sauraient suffire à couvrir la moindre restauration. Dans les bâtiments « la majorité des boiseries et du parquet était pourrie, les meubles étaient cassés et couverts de moisissure, des plantes poussaient dans le premier atelier à travers les lattes du plancher ». L’état du jardin n’est guère plus brillant. Envahi par les ronces et les mauvaises herbes, le Clos Normand ressemble davantage à une friche qu’à un jardin : quantités d’arbres sont morts, les serres n’ont plus de vitres, les arceaux sont rongés par la rouille. Le jardin d’eau n’est plus que l’ombre de lui-même : mare abandonnée aux eaux noirâtres, totalement asphyxiée, aux rives infestées de rats d’Amérique ; seule la glycine plantée par Monet résiste sur le pont japonais à moitié écroulé.
Les mécènes américains au secours de Giverny
Gérald et Florence Van der Kemp s’engagent alors dans une incroyable opération de sauvetage. Sous l’égide de The Versailles Foundation, Inc. Claude Monet-Giverny, tous deux lancent aux Etats-Unis une nouvelle campagne de mécénat, désormais destinée à Giverny. Le seul nom de Claude Monet provoque un formidable élan de générosité. Trois années seront nécessaires pour que la maison et les ateliers soient restaurés. Au terme de recherches qui tiennent d’enquêtes et de visites chez les antiquaires, une partie du mobilier, une fois restauré, réintègre les pièces d’habitation. Les estampes japonaises, nettoyées, restaurées, encadrées reprennent la place qu’elles occupaient sur les murs du temps du peintre.
Giverny au XXIe siècle
En 2008, l’arrivée d’Hugues R. Gall à la direction de la Fondation Claude Monet, marque une nouvelle période de travaux et de manifestations destinés à ouvrir l’univers de Claude Monet auprès des nouvelles générations de visiteurs.
De Versailles à Giverny : Gérald Van der Kemp
Une dizaine d’années plus tard, l’Académie des Beaux-Arts s’adresse à l’un de ses membres, Gérald Van der Kemp pour, véritablement, sauver et faire revivre Giverny. Cet homme, passionné d’art et d’histoire, n’a-t-il pas contribué avec succès à la restauration du Château de Versailles et des Trianons. Sa seconde épouse, l’Américaine Florence Russell Bennett Harris, partage sa passion et convainc un certain nombre de grandes fortunes américaines de l’aider à abonder les fonds de la « Versailles Foundation Inc. de New- York» qu’elle préside. Dès leur arrivée chez Claude Monet, Florence Van der Kemp adjoint le nom de Giverny à celui de Versailles et mobilise une nouvelle fois les donateurs américains sur ce projet ambitieux. Etat des lieux
De l’aveu même de Gérald Van der Kemp, la tâche ne s’annonce pas aisée. L’état de vétusté est tel que les budgets alloués par l’Académie des Beaux-arts et le Conseil général de l’Eure ne sauraient suffire à couvrir la moindre restauration. Dans les bâtiments « la majorité des boiseries et du parquet était pourrie, les meubles étaient cassés et couverts de moisissure, des plantes poussaient dans le premier atelier à travers les lattes du plancher ». L’état du jardin n’est guère plus brillant. Envahi par les ronces et les mauvaises herbes, le Clos Normand ressemble davantage à une friche qu’à un jardin : quantités d’arbres sont morts, les serres n’ont plus de vitres, les arceaux sont rongés par la rouille. Le jardin d’eau n’est plus que l’ombre de lui-même : mare abandonnée aux eaux noirâtres, totalement asphyxiée, aux rives infestées de rats d’Amérique ; seule la glycine plantée par Monet résiste sur le pont japonais à moitié écroulé.
Les mécènes américains au secours de Giverny
Gérald et Florence Van der Kemp s’engagent alors dans une incroyable opération de sauvetage. Sous l’égide de The Versailles Foundation, Inc. Claude Monet-Giverny, tous deux lancent aux Etats-Unis une nouvelle campagne de mécénat, désormais destinée à Giverny. Le seul nom de Claude Monet provoque un formidable élan de générosité. Trois années seront nécessaires pour que la maison et les ateliers soient restaurés. Au terme de recherches qui tiennent d’enquêtes et de visites chez les antiquaires, une partie du mobilier, une fois restauré, réintègre les pièces d’habitation. Les estampes japonaises, nettoyées, restaurées, encadrées reprennent la place qu’elles occupaient sur les murs du temps du peintre.
Giverny au XXIe siècle
En 2008, l’arrivée d’Hugues R. Gall à la direction de la Fondation Claude Monet, marque une nouvelle période de travaux et de manifestations destinés à ouvrir l’univers de Claude Monet auprès des nouvelles générations de visiteurs.
Gilbert Vahé, le destin d’un grand jardinier
Gilbert Vahé, le jardinier de Giverny © DR
Du temps qu’il était à Versailles, Gérald Van der Kemp avait remarqué un jeune jardinier, Gilbert Vahé, responsable de la production florale au Potager du Roi. Sûr de son sérieux et de ses connaissances en matière horticole, Gérald Van der Kemp souhaite l’associer à la restauration du Clos normand et du Jardin d’eau. Après quelques hésitations, le jeune homme qui « a fait Mai 68 », accepte l’offre de celui qui, à ses yeux, incarne « le royalisme ». Dans l’esprit de Gilbert Vahé, il s’agit seulement d’un défi à relever. L’affaire de cinq ou six ans. L’aventure durera trente-cinq ans !
Arrivé en septembre 1976, Gilbert Vahé passe un premier mois éprouvant. L’impression d’être seul dans une jungle où chaque pas, chaque avancée dans le défrichage réserve son lot de problèmes à résoudre au plus vite. Mais l’entente entre les deux hommes ne tarde pas à faire des miracles. Gérald Van der Kemp se charge de rassembler tous les éléments historiques pour recréer le jardin tel qu’il était du temps de Monet. A l’époque, seulement cinquante ans se sont écoulés depuis la disparition du peintre. Les autochromes pris du temps de Monet, le témoignage d’amis et de membres de la famille, les commandes conservées par les pépiniéristes, un article publié par Georges Truffaut dans la revue Jardinage en 1924 sont autant de sources fiables qui contribueront à la renaissance du jardin.
Le 1er juin 1980, l’ouverture au public reste le plus beau souvenir inscrit dans la mémoire de Gilbert Vahé. Les allées ont été balayées, les massifs replantés, les arceaux repeints, les vitres des serres remplacées. Gérald Van der Kemp reste inquiet. Pour que Giverny soit une réussite, il table sur une fréquentation annuelle de sept mille visiteurs. Le choc pétrolier de 1979 ne va-t-il pas décourager les meilleures volontés ? Il n’en est rien. Au contraire. Dès la première année, quatre vingt trois mille visiteurs prennent le chemin de Giverny !
Plus d’une vingtaine d’années plus tard, ils seront cinq cent mille à venir du monde entier rendre visite à Claude Monet, dans sa demeure, dans ses ateliers et ses jardins !
Arrivé en septembre 1976, Gilbert Vahé passe un premier mois éprouvant. L’impression d’être seul dans une jungle où chaque pas, chaque avancée dans le défrichage réserve son lot de problèmes à résoudre au plus vite. Mais l’entente entre les deux hommes ne tarde pas à faire des miracles. Gérald Van der Kemp se charge de rassembler tous les éléments historiques pour recréer le jardin tel qu’il était du temps de Monet. A l’époque, seulement cinquante ans se sont écoulés depuis la disparition du peintre. Les autochromes pris du temps de Monet, le témoignage d’amis et de membres de la famille, les commandes conservées par les pépiniéristes, un article publié par Georges Truffaut dans la revue Jardinage en 1924 sont autant de sources fiables qui contribueront à la renaissance du jardin.
Le 1er juin 1980, l’ouverture au public reste le plus beau souvenir inscrit dans la mémoire de Gilbert Vahé. Les allées ont été balayées, les massifs replantés, les arceaux repeints, les vitres des serres remplacées. Gérald Van der Kemp reste inquiet. Pour que Giverny soit une réussite, il table sur une fréquentation annuelle de sept mille visiteurs. Le choc pétrolier de 1979 ne va-t-il pas décourager les meilleures volontés ? Il n’en est rien. Au contraire. Dès la première année, quatre vingt trois mille visiteurs prennent le chemin de Giverny !
Plus d’une vingtaine d’années plus tard, ils seront cinq cent mille à venir du monde entier rendre visite à Claude Monet, dans sa demeure, dans ses ateliers et ses jardins !
1er juin 2011, la binette change de main
Après trente-cinq ans totalement consacrés au Clos normand et au Jardin d’eau, Gilbert Vahé – le jardinier historique de la renaissance de Giverny – cédera ses fonctions à un nouveau jardinier, James Priest. Durant trois années, il interviendra pour accompagner et initier son successeur au fonctionnement, aux plantations et à l’esprit particulier qui anime les jardins de Claude Monet.
James Priest
Britannique, formé en Angleterre dans la prestigieuse école d’horticulture du collège de Lancashire, James Priest effectuera deux stages en France, d’abord chez la Princesse Sturdza au Vastérival, puis chez Robert Mallet au Parc des Moutiers. En 1985, il obtient le diplôme d’ingénieur horticole décerné par les Royal Botanic Gardens de Kew. Sa passion pour les plantes le conduit alors sur les traces des grands botanistes voyageurs tels que Farrer, Wilson ou Forest.
Dès 1986, sa connaissance des jardins anglais alliée à celle des plantes le désigne pour être un chef jardinier recherché, en France, auprès de grands propriétaires, amateurs d’art et de jardins. Depuis, son goût pour la transmission du « savoir jardinier » l’a conduit à former des générations de jeunes jardiniers. Spécialiste des dahlias, il avoue une vraie inclination pour les fleurs simples, parmi lesquelles il compte les roses, les tulipes, de nombreuses bisannuelles et annuelles. Autant de fleurs qu’il retrouvera à Giverny dès le 1er juin 2011.
James Priest
Britannique, formé en Angleterre dans la prestigieuse école d’horticulture du collège de Lancashire, James Priest effectuera deux stages en France, d’abord chez la Princesse Sturdza au Vastérival, puis chez Robert Mallet au Parc des Moutiers. En 1985, il obtient le diplôme d’ingénieur horticole décerné par les Royal Botanic Gardens de Kew. Sa passion pour les plantes le conduit alors sur les traces des grands botanistes voyageurs tels que Farrer, Wilson ou Forest.
Dès 1986, sa connaissance des jardins anglais alliée à celle des plantes le désigne pour être un chef jardinier recherché, en France, auprès de grands propriétaires, amateurs d’art et de jardins. Depuis, son goût pour la transmission du « savoir jardinier » l’a conduit à former des générations de jeunes jardiniers. Spécialiste des dahlias, il avoue une vraie inclination pour les fleurs simples, parmi lesquelles il compte les roses, les tulipes, de nombreuses bisannuelles et annuelles. Autant de fleurs qu’il retrouvera à Giverny dès le 1er juin 2011.
Fondation Claude Monet Giverny
84, rue Claude Monet - 27620 Giverny
Tel 02 32 51 28 21 / Fax 02 32 51 54 18
www.fondation-monet.com
contact@fondation-monet.com
La fondation est ouverte tous les jours du 1er avril au 1er novembre 2010
de 9h30 à 18h00 (dernière admission 17h30)
84, rue Claude Monet - 27620 Giverny
Tel 02 32 51 28 21 / Fax 02 32 51 54 18
www.fondation-monet.com
contact@fondation-monet.com
La fondation est ouverte tous les jours du 1er avril au 1er novembre 2010
de 9h30 à 18h00 (dernière admission 17h30)