
Eugène Delacroix, Odalisque © Collection particulière
Car Picasso s’est nourri de la peinture du passé, abondamment, et peut proposer de brillantes variations sur les thèmes de …, à la manière du meilleur des compositeurs. C’est-à-dire qu’il connaît les créateurs de l’intérieur, par la copie, la reproduction et par une vision différente, il en a une connaissance intime.
C’est ainsi que dans les années 1954-55, après s’être plu à aller observer au Louvre, Femmes d’Alger dans leur appartement, le chef-d’œuvre de Delacroix, Picasso réalise des variations picturales et graphiques autour de l’œuvre de son modèle. Il faut reconnaître que les motivations du peintre sont nombreuses : tout d’abord la ressemblance entre Jacqueline sa nouvelle compagne avec la femme au narguilé qui se présente de profil, la vigueur du mythe orientaliste sensuel et voluptueux tout autant que des concordances historiques telles que la mort récente de Matisse et le début de l’insurrection algérienne.
«Je me demande ce que Delacroix dirait s’il voyait mes tableaux», s’interroge Picasso. Je lui dirais : «Vous, vous pensiez à Rubens et vous faisiez du Delacroix. Ainsi moi, en pensant à vous, je fais autre chose.»
Aile Denon, du 9 octobre au 2 février
En parallèle le musée Delacroix, rue de Furstenberg, propose une exposition sur Delacroix et la photographie, qui montre l’emploi fait par l’artiste des photos de nus faites par Eugène Durrieu en 1854. L’exposition présente également le rapport difficile entretenu par Delacroix et son image photographiée. Jacqueline Aimar
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C’est ainsi que dans les années 1954-55, après s’être plu à aller observer au Louvre, Femmes d’Alger dans leur appartement, le chef-d’œuvre de Delacroix, Picasso réalise des variations picturales et graphiques autour de l’œuvre de son modèle. Il faut reconnaître que les motivations du peintre sont nombreuses : tout d’abord la ressemblance entre Jacqueline sa nouvelle compagne avec la femme au narguilé qui se présente de profil, la vigueur du mythe orientaliste sensuel et voluptueux tout autant que des concordances historiques telles que la mort récente de Matisse et le début de l’insurrection algérienne.
«Je me demande ce que Delacroix dirait s’il voyait mes tableaux», s’interroge Picasso. Je lui dirais : «Vous, vous pensiez à Rubens et vous faisiez du Delacroix. Ainsi moi, en pensant à vous, je fais autre chose.»
Aile Denon, du 9 octobre au 2 février
En parallèle le musée Delacroix, rue de Furstenberg, propose une exposition sur Delacroix et la photographie, qui montre l’emploi fait par l’artiste des photos de nus faites par Eugène Durrieu en 1854. L’exposition présente également le rapport difficile entretenu par Delacroix et son image photographiée. Jacqueline Aimar
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