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Festival des Humoristes Tain-Tournon 2017. « Pourquoi les Polonais n’arrivent pas à se faire un nom en ski ? » Gala de clôture

Le Festival des Humoristes est clos. Comme toujours avec regret, dans les villes de Tournon et de Tain l’Hermitage qui accueillent depuis 29 ans cette manifestation heureuse, car elle porte rire et bonne humeur et qu’elle donne la parole à ceux qui ont décidé que rire ça vaut le coup … ou le coût !


Vincent Rocca, Sophie Forte pétillante présentatrice, Patrice Thibaud fabuleux mime  PA
Vincent Rocca, Sophie Forte pétillante présentatrice, Patrice Thibaud fabuleux mime PA

A propos des mots et des gestes

En première partie de cette soirée de clôture, Vincent Roca, le roi du vocabulaire, de l’humour et de l’à propos. Bref, le fort en mots. Curieusement ce soir, en maillot de culturiste et en compagnie de Patrice Thibaud, très sérieusement vêtu - au début - : le fort en mime.
Et tous les deux vont se livrer, - vêtus, dévêtus, costume-caleçon et chaussettes - à une éblouissante démonstration de jeux et de ris, de mots, où le poids et les kilos occupent une large place.
Le kilo, « animal de compagnie fidèle, qui n’aime pas la solitude » ; les kilos « qui sont devenus un poids » ; jusqu’à « la cellulite finale » sur l’air de C’est la lutte finale…, quand « la surcharge pondérale sera le genre humain ».
Et quand il s’agit de sport, il faut allumer « la flemme olympique » ou chercher « pourquoi les Polonais n’arrivent pas à se faire un nom en ski ». Cela peut paraître facile, mais à ce rythme…

Les deux artistes jonglent avec les mots, habiles et légers, malgré le poids des mots et le leur… ; Patrice Thibaud se révèle un acteur-mime-comédien remarquable. Le voilà qui s’empare de la moindre phrase de son partenaire et en fait une véritable comédie gestuelle, plus vraie que la vraie vie. Tout devient geste, et se trouve raconté, par une attitude, une grimace, une mimique. Et à une allure ! Que l’univers du geste est tout à coup simple et net ! De quel art son corps est-il doué pour que tout se fasse aussi vite et clair ?
Un spectacle qui valait… son poids en rires.

Trois filles qui « chantent l’humour, l’amour et des chansons coquines ! »

Les Coquettes : «... terriblement vivantes. Et pour finir, presque… émouvantes.» © PA
Les Coquettes : «... terriblement vivantes. Et pour finir, presque… émouvantes.» © PA
En dernière partie après la remise des Bouffons durant laquelle le président du festival se déchaîne à son tour : les Coquettes.

Elles sont trois filles, différentes, blonde, brune, ronde, avec Cyril le pianiste. Nous apprendrons au fil de leur(s) histoire(s) qu’elles se prénomment Juliette, Marie et Lola.
Le début du spectacle qui veut évoquer un style - les sœurs Etienne - au sortir de la guerre est trop long. Trop de chansons style opérettes ; même si le ragtime donne son entrain.
Et puis ça démarre.

Parlant d’elles-mêmes, elles se présentent « l’assiette au milieu et les couverts sur les côtés » comme elles se positionnent en scène : ou « Juliette la blonde idiote à gauche, Marie la petite hargneuse à droite, et la grosse Lola au centre ».
Elles aussi rient des kilos en trop, décidément thème à la mode, mais il n’est pas si facile d’en rire.
Elles parlent de tout ou presque, expriment une révolte bien féminine, contre le manque d’humour, la burka. Plaident pour la femme et la cause féminine, pour être femmes et libres « je veux être femme sans être lapidée, me marier, ou pas, faire des enfants, ou pas, être libre… »

Mais c’est vrai aussi qu’elles bitchent (disent du mal) sur tout et tous, et livrent de vraies saynètes de la vie courante, avec le sens des mots, le rythme né de l’habitude de pétiller… à trois.
Ces coquettes - pas tant que ça - ont des talents variés ; une sacrée voix pour Lola, un sacré doigté pour Cyril, une vraie colère rageuse chez Marie. Elles mélangent le tout. Elles sont bonnes comédiennes, gaies et vives et quand le rythme est pris, ça fuse et ça bondit ; le sexe bien sûr et la petite fessée du dimanche soir, les nichons, le jihad, tout y passe ; elles ont un programme très féministe et c’est le moins.
Peu à peu, c’est une vraie petite histoire qui s’élabore en scène car un texte sous-tend ce spectacle dont les trois héroïnes sont terriblement vivantes.
Et pour finir, presque… émouvantes.
« Quand on sera vieilles
Un peu moins belles… »
Jacqueline Aimar

Le palmarès 2017

Prix : Saint Joseph - Christian Varini, à Jean-Rémi Chaize
Prix du public et Bouffon d’or sur cuir : Cyril Lasci.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Samedi 9 Septembre 2017 à 16:37 | Lu 596 fois

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