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Festival de musique française "Festival French Kiss " proposé par l’Auditorium-Orchestre national de Lyon, du 30 janvier au 26 février 2011

Le Baiser de l’Hôtel de ville de Robert Doisneau a fait le tour du monde ; Laurent Langlois, directeur général de l’Orchestre national de Lyon, aime à le rappeler quand on lui demande pourquoi il a choisi de baptiser French Kiss un quasifestival qui, privilégiant la musique française, donnera aux mois de février des trois années à venir un air de 14 Juillet.


La musique française est d’une diversité singulière et cache bien sa profondeur

Bien sûr, l’ancienne capitale des Gaules n’a jamais été ingrate envers son héritage musical, mais il ne suffit pas de bien jouer Bizet, Ravel ou Massenet, il faut aussi rappeler que si l’on y parvient c’est parce qu’on les aime. Pas seulement honorer ou prôner : aimer ! Or cela ne va pas de soi car les Français, fiers de leur peinture, de leur littérature et de leur gastronomie, entretiennent avec le patrimoine musical un rapport distant, comme s’ils avaient peur d’y découvrir leur propre reflet : légèreté, versatilité. La musique française est, en effet, d’une diversité singulière et cache bien sa profondeur.

Si l’individualisme ne suffit pas à expliquer une extraordinaire diversité de langages, il contribue à dérouter le mélomane, voire à disperser l’auditoire : peut-on apprécier Berlioz quand on n’a d’oreille que pour Rameau? Debussy est-il compatible avec Gounod ? Ravel avec Lully ? Chacun semble nier les autres. La vocation de French Kiss est justement d’offrir quelques points de vue sur tel ou tel pan du répertoire, consacré ou méconnu, en favorisant la perception des points communs et des contrastes.

«Elle avait une jambe de bois»

Le patrimoine français est une tour de Babel, d’autant qu’il accueille volontiers les styles et les créateurs venus des pays voisins. Le concert d’ouverture, dirigé par Hervé Niquet, ne scellera pas seulement une alliance fructueuse entre un chef «baroque» et un orchestre «moderne» ; il rappellera que c’est un Italien, Lully, qui établit les fondations de l’opéra français. Un siècle plus tard, la reprise parisienne d’Orphée et Eurydice apporta à Gluck, Bohémien cosmopolite, une consécration qu’il n’avait pas connu à Vienne. Mozart, en revanche, ne sut pas tirer parti du succès de la symphonie écrite pour le Concert spirituel et surnommée depuis lors «Paris».

Mais Paris n’est pas la France, rien n’y pousse. Aussi est-ce au miroir de la Provence que Bizet a trouvé la lumière de sa musique pour L’Arlésienne de Daudet, dans les mirages de l’Asie que Ravel a senti frémir les harmonies voluptueuses de Shéhérazade. Igor Stravinsky, en revanche, aurait dû y regarder à deux fois quand il emprunta, pour son ballet russe Petrouchka (1911) un refrain entendu à Paris : «Elle avait une jambe de bois». Ce qu’il prit pour un vieil air populaire était le succès de l’été passé !

La couleur sonore prend le pas sur le discours et le temps suspendu abolit la forme

«Gloire immortelle de nos aïeux» des soldats de Faust fait désormais partie du folklore français… Pourtant Gounod a d’autres titres de gloire, son Requiem, notamment, oeuvre tardive, composée en 1891 à la mémoire de son petit-fils. La popularité de cette oeuvre de foi et de lumière explique les diverses adaptations auxquelles elle a donné lieu : celle-ci, avec harpe, orgue et quatuor à cordes, accentue l’intimité d’une méditation sereine sur la mort.

Presque contemporains, la musique de scène pour Pelléas et Mélisande de Gabriel Fauré et le Poème de l’amour et de la mer d’Ernest Chausson proposent des visions plus tragiques des mystères de l’âme et de la mort ; on serait tenté de leur appliquer l’expression «fin de siècle» s’il ne s’agissait d’oeuvres pleinement abouties.

Inspiré par un poème de Mallarmé le Prélude à «L’Après-midi d’un faune» de Claude Debussy, a inauguré, en 1893 une nouvelle ère de l’histoire de la musique : la couleur sonore prend le pas sur le discours et le temps suspendu abolit la forme. Parti de là, Maurice Ravel n’aura de cesse de renouer avec le classicisme : Ma Mère l’Oye ou Le Tombeau de Couperin regardent vers le XVIIIe siècle. Pour que les sons et les couleurs se rejoignent, le programme de ce concert se double de la projection de films spécifiques du compositeur et cinéaste belge Thierry De Mey.
Texte de Gérard Condé

Programme French Kiss de janvier

Dimanche 30 | 11h00 et Lundi 31 janvier | 19h30 - salle Molière
Musique de chambre
BEETHOVEN | RAVEL
Ludwig van Beethoven Trio avec piano n°1, en mi bémol majeur, op. 1 n°1
Maurice Ravel Trio et Musiciens de l’ONL

Programme French Kiss de février. Sauf mention contraire, les concerts se déroulent à l'Auditorium

Jeudi 3 | 20h30 + Samedi 5 | 18h00
Grands Concerts de l’ONL
MEHUL | LULLY | GLUCK | RAVEL I ONSLOW | MOZART
Étienne Méhul Ouverture de Stratonice
Jean-Baptiste Lully Suite de Persée pour le mariage de Louis XVI et Marie-Antoinette (orchestré par Antoine Dauvergne)
Christoph Willibald Gluck Suite d’Orphée et Eurydice (ouverture, Ballet des ombres heureuses et Air des Furies)
Maurice Ravel Le Tombeau de Couperin
George Onslow Ouverture du Colporteur
Wolfgang Amadeus Mozart Symphonie n° 31, en ré majeur, KV 297 (300a), «Paris»
Orchestre national de Lyon
Hervé Niquet, direction

En partenariat avec le Palazzetto Bru Zane, centre de
musique romantique française de Venise.

Vendredi 4 | 19h30

OFFENBACH
La Gaieté Offenbach
Jacques Offenbach extraits de La Belle Hélène, des Contes
d’Hoffmann et du Concerto pour violoncelle
Orchestre symphonique de Saint-Étienne
Florence Auclin, violoncelle
Laurent Campellone, direction et narration

Mardi 8 | 19h30

Musique de chambre avec choeur
FRANCK | LISZT | GOUNOD
César Franck Quæ est ista - Ave Maria - Agnus Dei de la Messe en la, op. 12 - Panis angelicus de la Messe en la - Sortie pour orgue CFF 94
Franz Liszt Psaume « Sur les bords du fleuve Babylone » CXXXVII
Charles Gounod Requiem en ut majeur
Musiciens de l’Orchestre national de Lyon
Solistes de Lyon-Bernard Tétu
Diego Innocenzi, orgue
Bernard Tétu, direction

Jeudi 10 | 20h30 + Samedi 12 | 18h00

Grands Concerts de l’ONL
FAURE | CHAUSSON | MASSENET | BIZET
Gabriel Fauré Pelléas et Mélisande
Ernest Chausson Poème de l’amour et de la mer
Jules Massenet Extraits de suites symphoniques
Georges Bizet Symphonie en ut majeur
Orchestre national de Lyon
Béatrice Uria-Monzon, mezzo-soprano
Michel Plasson, direction

Dimanche 13 | 11h00 + Lundi 14 | 19h00 - Salle Molière

Musique de chambre
SAINT-SAENS | CAPLET | HOFFMANN | CANAT DE CHIZY
Camille Saint-Saëns Fantaisie pour violon et harpe op. 124
André Caplet Conte fantastique d’après «Le Masque de la Mort rouge» d’Edgar Poe, pour quatuor à cordes et harpe
Ernst Theodor Amadeus Hoffmann Quintette pour quatuor cordes et harpe
Édith Canat de Chizy Moving, pour trio à cordes
Musiciens de l’Orchestre national de Lyon

Jeudi 17 | 20h30 + Samedi 19 | 18h00

Grands Concerts de l’ONL
BIZET | RAVEL | STRAVINSKY
Georges Bizet L’Arlésienne, suite d’orchestre n° 1
Maurice Ravel Shéhérazade, pour voix de femme et orchestre
Igor Stravinsky Petrouchka (version de 1947)
Orchestre national de Lyon
Mireille Delunsch, soprano
Josep Pons, direction

Vendredi 18 | 12h30

Concert Expresso
MILHAUD | STRAVINSKY
Darius Milhaud Scaramouche pour clarinette et orchestre
Igor Stravinsky Petrouchka (extraits - version de 1947)
Orchestre national de Lyon
Robert Bianciotto, clarinette
Josep Pons, direction
Joël Nicod, présentation

Vendredi 18 | 20h30

Orchestres invités
FRANCK | RESPIGHI
César Franck Symphonie en ré mineur
Ottorino Respighi Fontaines de Rome - Pins de Rome
Orchestre philharmonique de la Scala de Milan
Georges Prêtre, direction

Mercredi 23 | 15h00

Mercredis musicaux
LA FEERIE DE L’ORCHESTRE
Maurice Ravel Ma Mère l’Oye, suite d’orchestre
Maurice Ravel La Valse
Orchestre national de Lyon
Alexander Soddy, direction

Jeudi 24 | 20h30 + Samedi 26 | 18h00

Grands Concerts de l’ONL
« EQUI VOCI »
Paul Dukas L’Apprenti sorcier
Claude Debussy Prélude à «L’Après-midi d’un faune»
Maurice Ravel Ma Mère l’Oye, suite d’orchestre
Maurice Ravel La Valse
Olivier Messiaen Le Tombeau resplendissant
Images de Thierry De Mey
Orchestre national de Lyon
Alexander Soddy, direction

Pratique

Vente de billets
Au guichet de l’Auditorium
149, rue Garibaldi – 69003 Lyon. Ouverte du lundi au vendredi de 10 h à 18 h et de 14 h à 18 h les samedis de concerts.
Par téléphone au 04 78 95 95 95

pierre aimar
Mis en ligne le Lundi 6 Décembre 2010 à 20:05 | Lu 1573 fois

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