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Exposition Traversée de Awena Cozannet du 6 avril au 3 juin 2018 à la galerie François Besson, Lyon

A partir du 6 avril, l’étage de la galerie Lyonguesthouse accueillera l’exposition traversée, de l’artiste Awena Cozannet, un ensemble de photographies, sculptures et dessins issus de la série Flottaison.


Flottaison (gris) 2016, photographie sur dibond, 45 x 34 cm
Flottaison (gris) 2016, photographie sur dibond, 45 x 34 cm

« Quand des hommes traversent la mer pour passer d’un continent à un autre, de leur pays à un autre pays. De cette réalité d’images et de vies en mouvement, en partance dont nous sommes submergés. De réalités de Méditerranée et du monde entier. Quand un évènement contraint le déplacement. Quand ce déplacement génère des déplacements, de responsabilités, de statuts, d’états.
Qu’est ce qui nous sépare ? Evoquer la ligne entre deux mondes.
A partir de l’actualité qui me touche particulièrement des «migrants», j’ai commencé à créer des sculptures qui peuvent être portées collectivement. Cousues à partir de sangles de portage, certaines de ces sculptures sont suspendues à hauteur de flottaison, limite entre ce qui émerge et ce qui est submergé. On pense au sauvetage des uns, au naufrage des autres. On est sur le littoral, au bord d’un océan. On s’imagine à la place de l’autre. On désire que le prix de l’existence augmente. On voudrait creuser la terre, chercher l’origine.
Ces sculptures et photographies de flottaison sont issues d’une résidence de création au centre d’art L’Usine Utopik en Basse Normandie au printemps 2017.
La série de photographies de petit format est issue d’un atelier de création au Lycée Blaise Pascal, Cie Epiderme, Région Auvergne Rhône-Alpes, Charbonnières 2016/17.
On dit que le conflit syrien est en train de se terminer. La violence fait rage. Des milliers de personnes sont mortes. Des milliers d’autres sont noyées, d’autres milliers sont sur les routes. Le pays est ravagé. Après la Yougoslavie, Srebrenica, le Rwanda, l’Afghanistan, l’Irak encore. Cela fait plusieurs années que je lis des textes, récits, témoignages de littérature du désastre. Ces reporters, journalistes, écrivains prennent actes de faits de guerre. Avec le fil ténu de l’écriture, ils tentent de comprendre, résistent à la barbarie, font face à l’homme et à ses actes.
«C’est dans le vide de la pensée que s’inscrit le mal. Tout homme qui cesse de penser peut devenir un barbare. L’irréflexion (témérité insouciante, confusion sans espoir ou répétition complaisante de «vérités» devenues banales et vides) me paraît une des principales caractéristiques de notre temps. Ce que je propose est donc simple : rien de plus que de penser ce que nous faisons.» Hannah Arendt
Avec la sculpture, je veux interroger notre actualité de guerres et leurs migrations. Je ne cherche pas à représenter ni un corps ni un sujet. Je me pose des questions. Je n’ai pas de réponse politique, philosophique, religieuse. Je cherche à amener le visiteur à penser à son origine, à sa temporalité, à creuser ses racines. Faire face à son histoire, à son origine. La beauté a une place très importante dans mon travail de création. Belles, esthétiques, denses, mes sculptures révèlent peu à peu la gravité de leur sujet et leur intemporalité.

Ma démarche est de créer à partir des enjeux de contexte, de rencontres et de matières que je transforme. Interroger le rapport de l’homme au monde, à son origine et à sa temporalité à travers une pratique polymorphe. Mes paysages de sculptures présentent une lecture abstraite, grave, distanciée, symbolique du monde. La sculpture a une présence physique qui réactive une mémoire archaïque du mouvement. C’est le pouvoir de l’image et la puissance de la matière. Que nous rappelle cette image? Quel récit charrie-t-elle?
Je transforme la matière par des techniques simples, nouage, tressage, tissage, assemblage, couture. Chaque sculpture nécessite un long temps de fabrication solitaire et manuel. Elles sont souvent portées par moi-même ou par d’autres le temps d’une photographie. Explorer la forme, l’image, l’expérience. Le dessin accompagne le processus de création comme une trace de la pensée, un terrain de recherche à part entière.
Partir en résidence m’incite à déplacer mon point de vue et nourrit ma recherche. Rencontres, prise de conscience humaine, sociale, politique. Deux résidences au Bangladesh (2003 et 2004) avec le collectif d’artistes Britto Arts Trust. Birmanie (2004). Pakistan (2006). Je rejoins le collectif d’artistes VASL. Intervention en écoles d’art, Karachi et Lahore. A chaque projet, son économie. Je travaille avec des artisans de savoir-faire traditionnels ou de techniques comme en Chine où je pars travailler l’indigo calandré avec des artisans d’un petit village du Guizhou. (2012 et 2013). France (2017) »
Awena Cozannet, mars 2018

Pratique

Galerie Françoise Besson
10 Rue de Crimée
69001 Lyon
Tél. : +33 6 07 37 45 32

Pierre Aimar
Mis en ligne le Dimanche 18 Mars 2018 à 11:17 | Lu 184 fois

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