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Exposition L'Eclat de la Renaissance italienne, à la Galerie des Gobelins, Paris, du 12 avril au 24 juillet 2011.

L’exposition L’Eclat de la Renaissance italienne regroupe une vingtaine de tapisseries dont les modèles ont été donnés par trois grands artistes de la Renaissance, Raphaël, (Urbino 1483 – Rome 1520), Giovanni da Udine (Udine 1487 – Rome vers 1564) et Giulio Romano, connu en France sous le nom de Jules Romain (Rome 1499-Mantoue 1546). Presque toutes les tapisseries proviennent de la collection du roi Louis XIV. Trois sont des acquisitions pour le Musée des Gobelins, à la fin du XIXe siècle.


D’après Giovanni da Udine, Triomphe des Dieux, triomphe de Bacchus, détail, tissage vers 1560, Paris, Mobilier national © P. Sébert
D’après Giovanni da Udine, Triomphe des Dieux, triomphe de Bacchus, détail, tissage vers 1560, Paris, Mobilier national © P. Sébert
Les tapisseries exposées datent soit du XVIe siècle (Le Triomphe des Dieux, d’après Giovanni da Udine, Le Tournoi, une superbe création florentine du XVIe siècle avec les armes de la famille des Médicis), soit du XVIIe siècle. Si les tissages XVIe des collections royales furent malheureusement presque tous brûlés à la Révolution, ils furent par chance prolongés par de magnifiques tissages des Gobelins. Le nombre des tissages effectués au XVIIe siècle atteste du rayonnement de la Renaissance italienne dont l’éclat perdure et se prolonge avec des pièces tissées pour le Roi et la Cour sans discontinuer.

Le triomphe de Raphaël

Raphaël (Urbino 1483 – Rome 1520) est considéré comme le plus grand artiste de la Renaissance italienne ; il a su, au cours de sa brève carrière, créer une méthode, un style, un répertoire d’images qui ont nourri une bonne part de l’art européen jusqu’à Ingres et Delacroix inclus. L’exposition présente d’une certaine façon trois Raphaël : l’artiste, auteur de cartons de tapisseries ; le peintre ; l’atelier. L’auteur de cartons de tapisserie Raphaël est le responsable d’un ensemble majeur : huit cartons de tapisseries sur le thème des Actes des Apôtres, conservés aujourd’hui au Victoria and Albert Museum de Londres. De nombreux tissages d’après les originaux ou d’après des copies des cartons ont été exécutés tout au long des XVIe et XVIIe siècles et dans diverses manufactures (Bruxelles, Mortlake près de Londres, les Gobelins…). On a choisi de présenter un tissage peu connu de quatre tapisseries extraites de cette tenture : La Lapidation de saint Etienne, La Conversion de saint Paul, l’Aveuglement d’Elymas, la Prédication de saint Paul.

Le peintre
Raphaël est l’auteur des célèbres décors du Vatican, exécutés entre 1508 et 1520 ; Ce sont dans l’ordre chronologique Les Stanze ou Chambres, La Signature, Héliodore, l’Incendie du bourg ; les Loges du Vatican et la Salle de Constantin ; la participation de l’atelier est importante dans les deux dernières réalisations. C’est une des réelles originalités de la Manufacture des Gobelins d’avoir tissé dans la seconde moitié du XVIIe siècle les créations de Raphaël pour les Stanze, les Loges et la chambre de Constantin. Est présenté dans l’exposition un beau tissage de la Messe de Bolsène, une des fresques des Stanze.

L’atelier
Le troisième Raphaël est celui de l’atelier, étudié à part entière dans les chapitres consacrés à Giovanni da Udine et à Jules Romain (la réalisation de la tenture de Constantin).

Giovanni da Udine

De Raphaël à Giovanni da Udine, c’est le passage de la peinture d’Histoire à une peinture plus décorative. Giovanni da Udine est un de ces artistes attachés à Raphaël dès la fin des années 1510. Il introduisit dans le décor des Loges du Vatican (terminé en 1519) le décor de grotesques imité de la Maison dorée de Néron à Rome.

L’exposition présente trois tapisseries rehaussées d’or sur le thème du Triomphe des dieux ; elles furent tissées à Bruxelles vers 1570 d’après des cartons fournis par Giovanni da Udine. Le décor de grotesques est on ne peut plus varié : des architectures filiformes et végétalisées, un vocabulaire ornemental composé de plantes et d’animaux, mais aussi de monstres tels que griffons, sphinges et centaures.

Jules Romain, un artiste à redécouvrir dans le domaine de la tapisserie

Jules Romain (Rome 1499-Mantoue 1546), sans doute le plus important des élèves de Raphaël, est connu, notamment par les belles pages d’André Suarès, pour ses réalisations très extraordinaires du Palais du Té à Mantoue, autour des années 1530. Mais il est aussi l’auteur de car tons de tapisseries. – dont plusieurs sont conservés au Louvre - qui furent tissées à Bruxelles au XVIe siècle puis aux Gobelins un siècle plus tard.

Les tapisseries présentées dans l’exposition, tissées vers 1685, atteignent indubitablement le niveau de qualité que possédaient les originaux du XVIe siècle. Jules Romain a donné le meilleur de luimême dans trois tentures, Constantin, les Fruits de la Guerre et l’Histoire de Scipion. Histoire de Constantin.

La tenture de Constantin est une création du XVIIe siècle d’après des modèles du XVIe : les fresques de la Chambre de Constantin au Vatican, réalisées vers 1523-1525 par deux des élèves de Raphaël, Jules Romain et Giovanni Francesco Penni ; les lissiers ont su parfaitement traduire, sous l’autorité de Charles Le Brun, les vastes et tumultueuses compositions aux perspectives parfois insolites. L’histoire de Scipion.

La tenture originale (21 pièces) a été tissée à la demande du roi François 1er. L’exposition présente trois tapisseries, le Combat du Tessin ; le Festin ; l’Incendie du Camp, qui sont des copies on ne peut plus fidèles du siècle suivant. B. Jestaz, le spécialiste de cette tenture, a même écrit que "la tenture des Gobelins, malgré sa date tardive, représente incontestablement la réplique la plus fidèle de toutes" ; il veut dire par là que les tissages flamands de la fin du XVIe siècle avaient dénaturé le style original. Les Fructus Belli ou Fruits de la guerre.

L’exposition présente trois tapisseries, Récompense et Châtiment ; l’Incendie, le Dîner du Général ; on se souvient que les originaux furent tissés pour Frédéric Gonzague de Mantoue vers 1540. Jamais artiste de la Renaissance ne sut développer avec tant de talent, maitrise du format, sens de la narration, le souffle quasi épique conféré aux épisodes. La qualité d’exécution, le bon état de conservation, la vivacité du coloris - les Gobelins atteignent là un sommet - font que nous sommes en présence d’une création magnifiquement représentative de la Renaissance.

Trois tapis d’Orient anciens accompagnent cette présentation comme on aurait pu le faire dans un intérieur renaissant ; un ensemble de sièges réalisés par l’Atelier de Recherche et de Création (ARC) seront présentés à l’occasion des Designer’s days (16-20 juin 2010), apportant pour sa part un contre-point résolument contemporain.

Pratique

Galerie des Gobelins
42 avenue des Gobelins 75013 Paris
T.01 44 08 53 49
www.mobiliernational.fr

L'Eclat de la Renaissance italienne
Tissages d'après Raphaël, Giovanni da Udine, Jules Romain
du 12 avril au 24 juillet 2011
Horaires
Tous les jours, de 11 h à 18h, sauf le lundi, Fermeture de la billeterie à 17 h 30
Plein tarif : 6 €
Tarif réduit : 4 €
Accès gratuit le dernier dimanche de chaque mois

Pierre Aimar
Mis en ligne le Jeudi 10 Février 2011 à 12:09 | Lu 1977 fois

Commentaires articles

1.Posté par Elle le 19/04/2011 18:33
C'est une exposition magnifique !
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