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Exposition JapanCongo, Magasin, CNAC, Grenoble, du 6 février au 24 avril 2011

Jean Pigozzi collectionne l’art contemporain et est également photographe tandis que la notion de «double» est au coeur même de la vie et du travail d’artiste de Carsten Höller.


Cheik-Ledy, Nelson Mandela, 1990. Coutoisie CAAC – Collection Pigozzi, Geneva
Cheik-Ledy, Nelson Mandela, 1990. Coutoisie CAAC – Collection Pigozzi, Geneva
« Quand Jean Pigozzi me demanda si j’accepterai d'être commissaire d'une exposition de sa collection d’art africain, je restai d’abord sceptique. Mais quand il me dit qu’il avait constitué récemment une collection d’art contemporain japonais, je fut alors réellement enthousiaste. » Carsten Höller

Jean Pigozzi collectionne l’art contemporain et est également photographe tandis que la notion de «double» est au coeur même de la vie et du travail d’artiste de Carsten Höller. Il semblait naturel que leur rencontre débouche sur un projet commun, où la collection de Jean Pigozzi allait constituer le matériau que Carsten Höller allait utiliser pour l’organisation de l’exposition, de telle sorte qu’elle devienne elle-même une oeuvre d’art. La collection Pigozzi est connue depuis une vingtaine d'années comme l'une des collections d'art africain contemporain parmi les plus importantes au monde. Ces dernières années, Pigozzi a discrètement augmentée sa collection de quelques 500 pièces de jeunes artistes japonais de moins de trente ans. Carsten Höller a imaginé avec Jean Pigozzi un projet d'exposition duelle; limitant le choix des oeuvres d’artistes africains à la République Démocratique du Congo, qui seront accrochées en juxtaposition aux oeuvres d’artistes japonais. Le nombre d’oeuvres d’un pays sera le même que celles de l’autre pays, mettant en exergue leurs différences et leurs points de références communs. Un long mur longitudinal de près de 40 mètres de longueur sert de surface d’accrochage aux dessins, peintures et photographies japonais. Des ouvertures donnent sur de petites salles dédiées aux sculptures et objets japonais. En visà- vis, un mur courbe de mêmes dimensions et ouvrant également sur de petites salles est attribué aux artistes de République Démocratique du Congo. Les deux murs forment une sorte de couloir qui devient plus étroit en son milieu.

Seize artistes congolais (dont Pierre Bodo, Chéri Samba, Pathy Tshindele, Jean Depara, Cheik Ledy, et Bodys Isek Kingelez) seront confrontés à 47 artistes japonais (dont Natsumi Nagao, Nobuyoshi Araki, Akihiro Higuchi, Kazuna Taguchi, Teppei Kaneuji, Hiroki Tsukuda et Keiichi Tanaami). Le volume des oeuvres congolaises présentées sera identique à celui des oeuvres japonaises, afin de créer une densité équivalente dans l_espace. L’installation des oeuvres est organisée de façon sensorielle suivant les similitudes et les différences entre les deux groupes. Les pièces les plus «similaires» étant installées au point de rapprochement le plus étroit entre les murs. Cette architecture du double qui génère une co-existence de deux identités visuelles, culturelles et matérielles est au coeur du travail de Carsten Höller. La symétrie, le redoublement qui empruntent par exemple la structure des images des tests de Rorschach, organisent le déplacement physique, sensoriel et mental du spectateur. Il peut suivre le corridor central qui distribue les salles et l’accrochage, mais peut aussi en emprunter l’envers, son double négatif, et suivre un cheminement derrière les murs laissés bruts. L’espace de l’exposition devient aussi une machine spatiale, un environnement qui influe sur la perception de l’espace de l’exposition et de ses repères classiques. Il fait de sa structure de fortune une forme d’expérience, comme une errance au milieu d’un village Potemkine.
JAPANCONGO fait référence à un projet plus ancien de Carsten Höller, The Double Club, qu’il a ouvert à Londres en 2008/2009 pour une période de 8 mois. Le bar, le restaurant et la discothèque du Double Club ont été divisés en deux parties égales, l’une «congolaise» et l’autre «occidentale», à la fois dans l’espace (décoration, origine des meubles) et dans le temps (musique, nourriture).

Consultez http://www.thedoubleclub.co.uk/ pour plus d’informations. La collection Pigozzi offre l’opportunité unique d’étendre cette approche à la représentation de l’art, en faisant référence à la nature même d’une collection, à la notion d’origine et aux formes d’expressions humaines. Elle souligne avant tout l’idée que toutes les formes d’art possèdent un fond commun, un langage qui ne peut être traduit par des mots, mais qui devient plus évident et intelligible quand les différences culturelles sont mises à jour. Certaines oeuvres d’art majeures sont montrées ici, de telle façon qu’elles mettent en exergue les relations qu’elles ont entre elles.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 17 Janvier 2011 à 13:22 | Lu 1450 fois

Commentaires articles

1.Posté par avon le 13/02/2011 17:53
Très belle exposition,
voir l'article sur notre site artfizz

http://www.artfizz.fr/?p=524

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