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Ecotopia, de Ernest Callenbach, édition Rue de l’Echiquier fiction

Edité en 2018, Ecotopia n’est pas un livre récent : publié en 1975 aux Etats-Unis, vendu à plus d‘un million d’exemplaires et traduit dans le monde entier…


D’après l’auteur Ernest Callenbach, il ne s’agit avec Ecotopia que « d’une semi-utopie ; non pas de la description littéraire d’un monde parfait, mais de celle d’un monde perfectible qui serait néanmoins sur la bonne voie ».

Tout a commencé vers les années 80, quand la Californie, l’Oregon et l’état de Washington décident de quitter les autres états du drapeau pour créer « un écosystème fondé sur la décroissance- économique, démographique, consumériste- et sur un équilibre stable entre les êtres humains et leur environnement » .

Dans ce pays neuf, quelques règles à suivre : recyclage obligatoire, transports gratuits car les voitures individuelles ont disparu remplacées par de minibus électriques ; villes entourées d’ d’arbres, rivières et jardin, pétrole remplacé par d’autres énergies, solaire, géothermique, marémotrice. Adieu le pétrole et sa dépendance ;
Conséquence la pollution a quasiment disparu d’autant que les avions de ligne sont interdits dans l’espace aérien.

Un roman prophétique
Publié il y a plus de quarante ans, le roman est d’une brûlante actualité. Les combats pour la survie de notre planète y ont été gagnés durant la période troublée de la Sécession en 1980 et l’Ecotopia existe depuis 20 ans, devenue réalité sensible.

Hélas, Trump est passé par là est l’utopie n’est plus dans l’air du temps.
« Après les désastres qu’ont été les régimes totalitaires du XXe siècle, et malgré l’aveuglement suicidaire des Etats d’aujourd’hui, Callenbach ose affirmer qu’une autre société est possible ; responsable, pacifique, soucieuse de l’environnement et du long terme, réellement démocratique, préférant l’épanouissement personnel et le do it yourself à la consommation effrénée, et - bouleversement, encore plus incroyable - abrogeant l’éthique protestante du travail, au profit des loisirs et de la pratique des arts.

L’histoire d’un journaliste d’investigation William Weston
L’histoire est celle du journaliste William Weston, premier visiteur américain officiel en Ecotopia. Curieux mais sceptique, voire hostile, macho et bourré de préjugés, Weston découvre avec stupeur un pays dirigé par comme il le dit « ces foutues bonnes femmes ».
L’observateur occupe, on s’en doute, une position intéressante ; facile de regarder, de s’amuser, de se moquer, face à cette société ancienne et nouvelle pourtant, qui a démoli et reconstruit société et économie, loisirs et travail - pas de sport -, et qui s’est donné des distractions et des rites parfois curieux…
Et on s’en doute les découvertes de Weston ne manquent pas d’intérêt. D’abord observateur dubitatif, il devient vite partie prenante, acteur et partisan puis aussi amant engagé, dans la construction de ce monde, meilleur peut-être.

Une œuvre en trois mouvements
Menée en trois mouvements différenciés par des graphismes différents - texte de l’envoyé spécial en Ecotopia, récit de voyage et de découvertes - et analyse technique et économique de ce pays re-fabriqué au gré des hommes, la fiction qui n’en est pas vraiment une s’avère très riche, parfois trop, lorsqu’elle se fait technique, raffinée et recreusée, enrichie et peut-être chargée en détails, mais très intéressante par sa façon de déboucher sur une vraie évocation, sur une peut-être possible leçon de vie ; pour un vrai pays, peuplé de vrais humains, dotés d’une humanité qui prend le temps de se vivre et de s’épanouir, dans un monde qui a tué l’argent et ressuscité l’homme.
Car comme le disait ma prof de philo dans les années 60, « et ne prenez surtout pas le goût de l’amour de l’argent. Si celui-ci mène un jour le monde, ce monde sera à coup sûr foutu.
Et vous avec »
Avec Ecotopia, d’Ernest Callenbach, le monde pourrait être sauvé. Et les hommes redevenir utiles.
Jacqueline Aimar

Pierre Aimar
Mis en ligne le Samedi 9 Mars 2019 à 22:25 | Lu 259 fois

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