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Décès de la pianiste Brigitte Engerer

«… Infaillible dans sa technique, héroïque dans sa prouesse, Brigitte Engerer s’offre tout entière aux spectateurs et à l’orchestre, son corps et ses doigts dansent avec délicatesse sur le clavier, chaque son vibre au plus profond, le raffinement de son jeu et sa présence puissante coupe le souffle à la salle suspendue aux notes d’une virtuosité non démonstrative… » (Bérénice Clerc – 13 juin 2012)


Brigitte Engerer © DR
Brigitte Engerer © DR
50 ans après son premier concert au Théâtre des Champs Elysées, elle revenait dans ce même théâtre, jouer le concerto de Schumann, avec l’Orchestre de Chambre de Paris, qui fut son dernier concert, en relevant tous les défis.
A 17 ans, cette native de Tunis quitte Paris et accepte l’invitation du Conservatoire de Moscou et part étudier en Russie, bien avant la perestroïka.
« Brigitte Engerer est l’une des pianistes les plus brillantes et les plus originales de sa génération. Son jeu se caractérise par son sens artistique, son esprit romantique, son ampleur, la perfection de sa technique, ainsi que par un science innée d’établir le contact avec l’auditoire ».
Celui qui parle ainsi, Stanislas Neuhaus, a été son professeur pendant cinq ans. Les leçons de ce grand maître et magnifique pianiste la marquent de façon indélébile et influent toute sa carrière et sa pensée musicale. Une partie d’elle-même est devenue russe à jamais.
Brigitte Engerer a joué avec les plus grands : A l’âge de 25 ans, Herbert van Karajan l’invite à jouer avec l’Orchestre Philharmonique de Berlin puis à participer aux fêtes du centenaire de l’orchestre. Par la suite, elle fera ses débuts avec l’Orchestre de Paris sous la baguette de Daniel Barenboïm, puis avec le New York Philharmonic Orchestre sous la direction de Zubin Mehta. Sa carrière internationale la mènera dans toutes les plus grandes villes du monde, avec les orchestres les plus renommés, et sous la baguette de prestigieux chefs d’orchestres.
Mais elle aimait aussi partager et ne concevait pas sa vie de pianiste sans la musique de chambre avec ses amis de toujours : Boris Berezowski, Michel Beroff, Gérard Caussé, Olivier Charlier, Henri Demarquette, David Geringas, Alexander Kniazev, Oleg Maisenberg, Hélène Mercier, Dimitri Sitkovetsky, ou encore Laurence Equilbey et le Chœur Accentus…
Tout au long de sa carrière, elle a gravé de nombreux disques dans de prestigieuses maisons comme Philips, Denon, Warner, Harmonia Mundi, Mirare ou Decca/Universal.
Une inlassable quête de la vérité musicale à laquelle elle apporta la somme de ses talents : infaillibilité des doigts, instabilité des sentiments, entre ces deux pôles, Brigitte Engerer joua les équilibristes. A la perfection : c’était une Artiste.
Chevalier de l’Ordre National de la Légion d’Honneur, Commandeur de l’ordre National du Mérite, Commandeur de l’Ordre National des Arts et Lettres, Membre de l’Institut de France et de l’Académie des Beaux-Arts, elle s’est vue remettre en 2011 la « Victoire d’Honneur » pour l’ensemble de sa carrière, par les Victoires de la Musique Classique.

Aujourd’hui, le monde musical porte le deuil de cette grande pianiste, généreuse et fidèle. Elle restera inoubliable et nous manque déjà.
Adda K.

Pierre Aimar
Mis en ligne le Dimanche 24 Juin 2012 à 01:09 | Lu 463 fois

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