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Cruas, Ardèche, Les Cordes en Ballade 19 : Paganini, violon de la folie ou violon du diable ?

On nous promettait un Violon de la folie pour cet avant-dernier concert du festival les Cordes en Ballade. Celui-ci arpente pendant quinze jours les sentiers de l’Ardèche, ou les chemins de l’extra-ordinaire éclairant de toutes ses musiques, églises, jardins et cours pour notre plus grand plaisir


Il s’agissait ce soir-là à Cruas de virtuosité, représentée par deux interprètes de choix, Svetlin Roussev et Hidegarde Faisneau. C’est-à-dire deux grands du violon, virtuoses qui plus est. Pour une grande œuvre de virtuosité : les 24 Caprices de Nicolo Paganini. Composés en 1805, ces œuvres souvent courtes témoignent de l’extraordinaire virtuosité de Paganini.
L’histoire dit qu’ils ont eu longtemps la réputation d’être injouables, en raison des difficultés accumulées par le compositeur : « traits rapides, pizzicati, arpèges brisés, grands sauts intervalliques, harmoniques, doubles cordes… »

Pour notre part, nous avons aimé en particulier cette impression d’entendre d’abord un, puis deux, puis trois violons, d’avoir reconnu en eux le cor de chasse ou le trombone, parfois comme une flûte, d’avoir saisi au vol la tendresse d’une berceuse vite rompue, d’avoir entendu tout à coup un chant brisé, un appel, d’avoir grâce à ces deux interprètes, de noir vêtus, découvert ce que signifie le mot virtuosité quand il se double des mots ferveur, passion ; quand les cordes du violon se multiplient pour chanter autrement

Chacun des interprètes prenait la « parole » à son tour pour dire un Caprice : que de fois la gamme ou les arpèges échevelés, montés et descendus avec une fièvre toute passionnée. On entend alors des vagues, longues et rauques, spectaculaires, des zébrures âpres et des appels poignants en échos. Suivis d’une polka dansante ou d’un appel à la chasse ; tout ça par la grâce des 4 cordes d’un violon ! Qui semblent se multiplier, se dédoubler.
Et puis la joie de retrouver parfois un son unique et pur, celui du simple violon…

Les deux interprètes, violonistes renommés participent à concerts et festivals : Svetlin Roussev, d’origine bulgare, a remporté le concours de premier violon à l’Orchestre de la Suisse Romande et quitté alors en 2016, l’orchestre Philharmonique de Radio France.
Quant à Hildegarde Fesneau, musicienne française de 24 ans, habituée elle aussi aux festivals, elle travaille avec Renaud Capuçon.
Il fallait bien deux musiciens de cette envergure pour enchaîner avec une telle aisance ces 24 Caprices de Paganini, célèbres et redoutés.
Jacqueline Aimar


Pierre Aimar
Mis en ligne le Samedi 20 Juillet 2019 à 14:15 | Lu 184 fois

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