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4 au 12 février. L’Autre Monde ou les États et Empires de la Lune de Savinien de Cyrano de Bergerac, TNP Villeurbanne

L’Autre Monde ou les États et Empires de la Lune de Savinien de Cyrano de Bergerac. Adaptation et mise en scène Benjamin Lazar du 4 au 12 février 2010 au TNP de Villeurbanne


Note d’intention

Le spectacle proposé par le Théâtre de l’incrédule est une visite guidée du chef-d’oeuvre de Cyrano de
Bergerac, L’Autre Monde ou les États et Empires de la Lune, qui circula sous le manteau jusqu’à la mort
de son auteur et qui ne parut dans sa version non expurgée qu’au XXe siècle.
Ce récit est le premier roman français de science-fiction, à la pointe des théories scientifiques de
son temps : on y trouve une étonnante démonstration de la rotation de la Terre autour du Soleil, des
machines volantes de toutes sortes, des repas de fumées, des livres qu’on lit « avec les oreilles »…
L’Autre Monde est aussi un roman philosophique : comme dans Micromégas de Voltaire au siècle suivant,
le monde de la Lune permet à Cyrano de se livrer à une critique en règle des dogmes politiques,
religieux et moraux de son temps… et du nôtre. Enfin, L’Autre Monde est tout simplement un roman
d’aventures palpitant et drôle, qui touche par son mélange constant d’ironie et de mélancolie. Le spectacle a la forme simple d’un conte. Un escabeau de bibliothèque, une chaise, un haut pupitre de travail sont tour à tour sollicités par le récit pour devenir machine volante, dragon de feu, prison, cheminée, théâtre de marionnettes… Tels les nobles de la Lune qui parlent en musique, deux joueurs d’instruments anciens ponctuent le récit de leur présence énigmatique et émouvante

Résumé

Persuadé que l’astre lunaire est un monde comparable au nôtre, le narrateur de ce récit entreprend
de s’y rendre. Un premier essai le mène au Canada, d’où il parvient, presque par accident, sur la Lune,
mais pour se voir aussitôt capturé par ses habitants. Géants à visage humain, les « lunaires » vont à
quatre pattes, communiquent pour les uns au moyen d’un langage musical, pour les autres au moyen
d’un langage gestuel. Ils se nourrissent d’odeurs et dorment dans des lits de fleurs, pratiquent caresses
et massages en tant que marques d’hospitalité. La poésie est leur monnaie, leurs livres des documents
sonores qui offrent la possibilité aux lunaires de se cultiver dès leur plus jeune âge, sans avoir à
passer par le long apprentissage de la lecture. Les vieillards, qui plus est, honorent la jeunesse et les
pères obéissent à leurs enfants dès qu’ils ont atteint l’âge de raison. L’infortuné terrien est traité quant
à lui en bête de foire. Par bonheur, il retient un jour l’attention d’un ancien habitant du Soleil ayant
séjourné autrefois sur la Terre (où on le connaissait comme « le démon de Socrate »). Le « démon »
enlève le narrateur et le conduit à la Cour, où l’on continue de le prendre pour un animal, et même pour
la femelle d’un autre terrien voyageur – un espagnol – capturé par la Reine ! Cependant, le narrateur
commence à savoir s’exprimer dans la langue des habitants et d’aucuns commencent à douter de son
animalité. Le clergé lunaire, qui n’est guère plus ouvert et tolérant que le clergé européen du XVIIe
siècle, tente alors de faire condamner à mort le narrateur pour ses propos hérétiques. Par une plaidoirie
habile, le démon réussit toutefois à sauver la vie de son ami. Et le Roi décrète que le narrateur sera
dorénavant traité en être humain. À l’occasion d’un nouveau repas d’odeurs chez un ami du démon, l’un
des invités surprend le narrateur par son choix de ne se nourrir que d’êtres morts de manière naturelle
(y compris les végétaux). C’est l’occasion pour le démon de se livrer à une étonnante « apologie du
chou » ainsi qu’à une critique féroce de l’arrogance des humains.
Le fils de l’hôte jouit d’un esprit brillant ; il est en même temps réputé pour son impiété. En bon chrétien
qu’il est, le narrateur s’efforce de lui apporter les lumières de sa religion. Aussi commet-il l’imprudence
d’entamer avec lui une discussion théologique. Le jeune homme va bientôt mettre à bas toutes ses croyances relatives à l’immortalité de l’âme et à la résurrection. Pour finir, le voilà niant jusqu’à l’existence
de Dieu. Un grand homme noir surgit et enlève le fils de l’hôte par la cheminée : le narrateur qui a
voulu le retenir s’envole avec lui. Il comprend que le Diable vole vers l’Enfer qui se trouve au centre de
la Terre. Les trois personnages survolent l’Italie, ils frôlent l’Etna en éruption, le narrateur crie « Jésus
Maria » et s’éveille au milieu de bergers qui le mènent à la ville, d’où il embarque pour Toulon. Il n’est
pas au bout de ses aventures et, bientôt, il visitera le Soleil ; mais ceci est une autre histoire…

Savinien de Cyrano de Bergerac

Né en 1616, Savinien de Cyrano de Bergerac est issu d’une vieille famille parisienne. Il passe son enfance
au château de Mauvières, terre héritée par son père. Son éducation est confiée à un curé de campagne
qui lui apprend à lire et à écrire. Il fait ses études à Paris et se plaît à fréquenter les tavernes
où il montre sa verve et son talent d’orateur. Il ajoute à son nom le “de Bergerac”, un autre fief qui a
appartenu à son père. Il s’engage dans une carrière militaire mais doit y renoncer après avoir reçu un
coup d’épée à la gorge. De retour à Paris, il prend des cours d’escrime et suit l’enseignement du philosophe
Gassendi. Vers 1645, il publie Le Pédant joué, puis La Mort d’Agrippine, Histoire comique des États
et Empires de la Lune et du Soleil, Les Mazarinades, et L’Autre Monde en 1650. Ces pièces de théâtre,
lettres et romans sont tous retirés de l’affiche ou interdits pour impiété, libertinage ou hérésie.

Pratique

Les représentations ont lieu au Petit Théâtre du TNP
Situé derrière le TNP, rue Louis-Becker à Villeurbanne, 04 78 03 30 30
Calendrier des représentations
Février : jeudi 4, vendredi 5, samedi 6, mardi 9, mercredi 10, jeudi 11, vendredi 12 à 20 h 00
dimanche 7 à 16 h 00
Location ouverte. Prix des places : 23 € plein tarif ; 18 € tarif abonné et tarif groupe
(10 personnes minimum) ; 13 € tarif réduit (moins de 26 ans, demandeurs d’emploi, bénéficiaires
de la CMU, professionnels du spectacle).
Renseignements et location 04 78 03 30 00 et www.tnp-villeurbanne.com
Accès au Petit théâtre du TNP
TCL Métro ligne A, arrêt Gratte-Ciel.
Bus ligne C3, arrêt Paul-Verlaine ; Bus ligne 38 et 69, arrêt Mairie de Villeurbanne.
En voiture prendre le cours Émile-Zola jusqu’aux Gratte-Ciel, suivre la direction Hôtel de Ville.
Le TNP est en face de l’Hôtel de Ville.
Par le périphérique, sortir à Villeurbanne Cusset / Gratte-Ciel.

pierre aimar
Mis en ligne le Lundi 18 Janvier 2010 à 17:06 | Lu 2133 fois

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