Mes carrés de cartons gris et lisses

Toulon © Pierre Canaguier, Courtesy galerie Le Réverbère, Lyon
« Tout a vraiment commencé en 1971 avec la découverte du format carré et de la frontalité. Et le bonheur d’organiser, dans le grand viseur, toutes les formes qu’intuitivement j’avais d’abord cherché avec des points de vue, des thématiques et des appareils empruntés à l’univers du reportage.
En 1983, autre étape décisive, la lecture du roman de Patrick Modiano « Villa triste ». Puis de tous les autres. Sa façon de mettre en œuvre une expression simple et claire de situations, d’espaces et de temporalités complexes m’a impressionné. Je comprends mieux depuis lors ce qui m’attire, me guide et m’enrichit dans l’inspiration des photographes qui m’avaient influencé.
Dès lors, j’entame avec une assurance nouvelle, plusieurs séries de travaux dont les prises de vues s’étaleront parfois sur des années. Elles m’emmèneront sur les lieux de mon enfance, sur les plages, dans les stations de ski, aux périphéries des villes, dans les lieux abandonnés, les arrières saisons.
Ainsi, depuis près de quarante ans, je constitue une collection de "carrés de cartons gris et lisses" seulement accentués de blancs claquants, de noirs intenses et de verticales omniprésentes. Ils sont ma façon d’exprimer clairement – du moins je l’espère – ces espaces complexes où des hommes ont passé, vécu, laissé leur empreinte. »
Pierre Canaguier
En 1983, autre étape décisive, la lecture du roman de Patrick Modiano « Villa triste ». Puis de tous les autres. Sa façon de mettre en œuvre une expression simple et claire de situations, d’espaces et de temporalités complexes m’a impressionné. Je comprends mieux depuis lors ce qui m’attire, me guide et m’enrichit dans l’inspiration des photographes qui m’avaient influencé.
Dès lors, j’entame avec une assurance nouvelle, plusieurs séries de travaux dont les prises de vues s’étaleront parfois sur des années. Elles m’emmèneront sur les lieux de mon enfance, sur les plages, dans les stations de ski, aux périphéries des villes, dans les lieux abandonnés, les arrières saisons.
Ainsi, depuis près de quarante ans, je constitue une collection de "carrés de cartons gris et lisses" seulement accentués de blancs claquants, de noirs intenses et de verticales omniprésentes. Ils sont ma façon d’exprimer clairement – du moins je l’espère – ces espaces complexes où des hommes ont passé, vécu, laissé leur empreinte. »
Pierre Canaguier
Légereté
« En quelque 170 années d’existence, le dispositif photographique n’a pas cessé de s’alléger. Les lourds équipements des pionniers ont laissé la place à des appareils légers, toujours plus rapides à manipuler, à régler. Ce qui me fascine dans ce moyen d’expression, c’est le temps d’enregistrement ultra court : en une fraction de seconde, tout est dit. Tout ce qui est là, face à moi, ce vivant coloré et nuancé, chargé d’histoire, vient brusquement chambouler trente et un centimètres carrés de gélatine photosensible. Au fil des années, je n’ai pas cessé de m’exercer à cette façon si spontanée d’aller vers la profondeur des choses. Et si mes images ne captent que rarement les êtres humains, elles s’intéressent immanquablement aux traces qu’ils ont laissées de leur passage, et qui me parlent d’eux. Je me suis
attaché au caractère rapide, léger, presque superficiel de mes prises de vue. Un aspect qui contraste tant avec la pesanteur du tirage des épreuves sur papier aux sels d’argent dans la lenteur du laboratoire photographique. Cette légèreté, je la revendique. Elle me semble participer pleinement à la simplicité d’un signe graphique “immédiatement lisible“ que je veux donner à mes photographies : un point de vue “porte d’entrée“ sur un réel d’une infinie complexité.
La légèreté en est la clé. »
Pierre Canaguier
Musée Géo-Charles
1 rue Géo-Charles
38 130 Échirolles
T 04 76 22 58 63
F 04 76 09 78 55
musee-geo-charles@ville-echirolles.fr
attaché au caractère rapide, léger, presque superficiel de mes prises de vue. Un aspect qui contraste tant avec la pesanteur du tirage des épreuves sur papier aux sels d’argent dans la lenteur du laboratoire photographique. Cette légèreté, je la revendique. Elle me semble participer pleinement à la simplicité d’un signe graphique “immédiatement lisible“ que je veux donner à mes photographies : un point de vue “porte d’entrée“ sur un réel d’une infinie complexité.
La légèreté en est la clé. »
Pierre Canaguier
Musée Géo-Charles
1 rue Géo-Charles
38 130 Échirolles
T 04 76 22 58 63
F 04 76 09 78 55
musee-geo-charles@ville-echirolles.fr