Après la très importante rétrospective organisée à Mantoue dans La Maison de Mantegna, le musée Estrine de Saint-Rémy-de-Provence accueille en ses murs le peintre italien Giancarlo Bargoni. Né à Gênes, son atelier est aujourd’hui installé parmi les sublimes paysages d’Emilie, à Castell’Arquato, où ont été créées les peintures récentes présentées dans cette exposition, une quarantaine de toiles, la plupart de grandes dimensions et encore jamais montrées au public.
Cet artiste pourrait très certainement reprendre à son compte cette phrase si juste du grand peintre français Eugène Leroy : « …la peinture ne passe pas comme un discours, ce n’est pas une théologie, ce n’est pas une explication, ce n’est pas une science humaine – c’est une poésie ! », tant il est vrai que l’utilisation du langage qui s’attache souvent à l’analyse d’une peinture, à la description d’une technique – dans le cas présent elle est particulièrement originale – ne peut exprimer la vérité de l’oeuvre peint de
Bargoni. Devant ses tableaux le spectateur sera enthousiasmé par les explosions de couleurs, les signes offerts à son imagination, sans qu’il puisse trouver des mots capables de s’accorder en toute évidence avec eux. Extrêmement concrètes, ces peintures ne répondent pas au réalisme mais à leur propre réalité, on pourrait dire qu’elles sont plus réelles que réelles. Les vraies dimensions de cette vision, l’artiste les trouve en lui-même dans une très subtile relation entre son affectivité et son environnement, car il devient alors le philosophe de sa propre action pour nous dévoiler sa « réalité intérieure ». Chez cet artiste le tableau devient une représentation théâtrale d’un état émotionnel physique et psychique. Dans un corps à corps avec la toile, il utilise ses mains et sa peinture apparaît comme une construction en clair-obscur dont la lumière serait le sujet principal. Dans l’instantanéité de son geste, traversé par des éléments mnémoniques qui amplifient ses tensions internes au détriment de la clarté de la représentation, il synthétise ce que la peinture traditionnelle divisait : le sujet, l’émotion et la mise en scène. A l’instar du grand Marcel Proust, ce qui se joue chez Bargoni, c’est sa capacité à approfondir une émotion première, à la sublimer en quelque sorte, sans pour autant en perdre la charge émotive originale.
Giancarlo Bargoni nous semble ainsi faire partie de ces artistes idéalistes et inspirés, de ceux, indispensables, qui se retournent pour saisir la vérité derrière les apparences, et qui nous transmettent, ce faisant, un message non point futile ou distrayant, mais bien au contraire humaniste et rédempteur, car ils nous encouragent à nous placer en toute liberté à une certaine distance des contingences trompeuses de la réalité, des contraintes quotidiennes de l’humaine condition, et ils nous incitent par là même à nous rapprocher de la quintessence des choses, des idées et des êtres.
Eléments biographiques
Giancarlo Bargoni naît à Gênes en 1936.
Après un bref passage à l’école des Beaux arts de Gênes de 1950 à 1954, Giancarlo Bargoni présente en 1958 ses tableaux abstraits lors de sa première exposition personnelle.
A partir de 1959, il poursuit une longue recherche sur la peinture informelle et découvre les oeuvres de Rothko, De Kooning, et Fautrier. A la même période, pour gagner sa vie, Bargoni travaille occasionnellement dans le port de Gênes, puis met à profit sa ceinture noire de Jujitsu, en ouvrant une petite salle de gymnastique. Il commence également une collaboration qui durera presque trente ans avec la Galerie Rinaldo Rotta de Gênes et de Milan.
Cet artiste pourrait très certainement reprendre à son compte cette phrase si juste du grand peintre français Eugène Leroy : « …la peinture ne passe pas comme un discours, ce n’est pas une théologie, ce n’est pas une explication, ce n’est pas une science humaine – c’est une poésie ! », tant il est vrai que l’utilisation du langage qui s’attache souvent à l’analyse d’une peinture, à la description d’une technique – dans le cas présent elle est particulièrement originale – ne peut exprimer la vérité de l’oeuvre peint de
Bargoni. Devant ses tableaux le spectateur sera enthousiasmé par les explosions de couleurs, les signes offerts à son imagination, sans qu’il puisse trouver des mots capables de s’accorder en toute évidence avec eux. Extrêmement concrètes, ces peintures ne répondent pas au réalisme mais à leur propre réalité, on pourrait dire qu’elles sont plus réelles que réelles. Les vraies dimensions de cette vision, l’artiste les trouve en lui-même dans une très subtile relation entre son affectivité et son environnement, car il devient alors le philosophe de sa propre action pour nous dévoiler sa « réalité intérieure ». Chez cet artiste le tableau devient une représentation théâtrale d’un état émotionnel physique et psychique. Dans un corps à corps avec la toile, il utilise ses mains et sa peinture apparaît comme une construction en clair-obscur dont la lumière serait le sujet principal. Dans l’instantanéité de son geste, traversé par des éléments mnémoniques qui amplifient ses tensions internes au détriment de la clarté de la représentation, il synthétise ce que la peinture traditionnelle divisait : le sujet, l’émotion et la mise en scène. A l’instar du grand Marcel Proust, ce qui se joue chez Bargoni, c’est sa capacité à approfondir une émotion première, à la sublimer en quelque sorte, sans pour autant en perdre la charge émotive originale.
Giancarlo Bargoni nous semble ainsi faire partie de ces artistes idéalistes et inspirés, de ceux, indispensables, qui se retournent pour saisir la vérité derrière les apparences, et qui nous transmettent, ce faisant, un message non point futile ou distrayant, mais bien au contraire humaniste et rédempteur, car ils nous encouragent à nous placer en toute liberté à une certaine distance des contingences trompeuses de la réalité, des contraintes quotidiennes de l’humaine condition, et ils nous incitent par là même à nous rapprocher de la quintessence des choses, des idées et des êtres.
Eléments biographiques
Giancarlo Bargoni naît à Gênes en 1936.
Après un bref passage à l’école des Beaux arts de Gênes de 1950 à 1954, Giancarlo Bargoni présente en 1958 ses tableaux abstraits lors de sa première exposition personnelle.
A partir de 1959, il poursuit une longue recherche sur la peinture informelle et découvre les oeuvres de Rothko, De Kooning, et Fautrier. A la même période, pour gagner sa vie, Bargoni travaille occasionnellement dans le port de Gênes, puis met à profit sa ceinture noire de Jujitsu, en ouvrant une petite salle de gymnastique. Il commence également une collaboration qui durera presque trente ans avec la Galerie Rinaldo Rotta de Gênes et de Milan.
Giancarlo Bargoni Pensieri e colore, 2010 Huile sur toile 110 x 110 cm Collection particulière © ADAGP, Paris 2010
Renseignements pratiques
Exposition du 18 septembre au 28 novembre 2010
Le musée est ouvert tous les jours sauf le lundi :
Jusqu’au 30 septembre :
De 10h à 12h30 et de 14h à 19h
Ouverture continue tous les mercredis
A partir du 1er octobre :
De 10h30 à 12h30 et de 14h à 18h tous les jours.
Groupes et visites guidées sur RDV.
Plein Tarif : 3,20€ - Tarif réduit : 2,30€
Tel: 04 90 92 34 72 - Fax: 04 90 92 36 73
musee.estrine@orange.fr - www.ateliermuseal.net
Le musée est ouvert tous les jours sauf le lundi :
Jusqu’au 30 septembre :
De 10h à 12h30 et de 14h à 19h
Ouverture continue tous les mercredis
A partir du 1er octobre :
De 10h30 à 12h30 et de 14h à 18h tous les jours.
Groupes et visites guidées sur RDV.
Plein Tarif : 3,20€ - Tarif réduit : 2,30€
Tel: 04 90 92 34 72 - Fax: 04 90 92 36 73
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