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10.12.10 au 12.06.11 : De Renoir à Sam Szafran, Parcours d'un collectionneur à la Fondation Pierre Gianadda, Martigny, Suisse

A plusieurs reprises, la Fondation Pierre Gianadda a présenté à ses visiteurs de grandes collections publiques… Trésors du musée de São Paulo, 1988, Icônes russes. Les saints. Galerie nationale Tretiakov, Moscou, en 2000, Chefs d’oeuvre de la Phillips Collection, Washington, en 2004, Musée Pouchkine, Moscou, la peinture française, en 2005, The Metropolitan Museum of New York. Chefs d’oeuvre de la peinture européenne en 2006…


Cette fois-ci, elle a choisi de leur offrir un plaisir plus rare encore :

10.12.10 au 12.06.11 : De Renoir à Sam Szafran, Parcours d'un collectionneur à la Fondation Pierre Gianadda, Martigny, Suisse
celui de découvrir une large sélection d’oeuvres appartenant à un collectionneur privé. Par souci de discrétion, celui-ci tient à garder l’anonymat. Mais, soucieux de pédagogie et conscient de la mission éducative des musées et des expositions, il a toujours généreusement accepté de soutenir les manifestations organisées par Léonard Gianadda et il a souvent participé aux expositions organisées à Martigny.
Exceptionnellement, et pour la première fois, il a accepté de partager plus largement encore ses trésors et de présenter sa collection au public, le temps d’une présentation qui durera six mois.
Une sélection de cent vingt oeuvres environ, peintures et dessins, a été faite, de façon à raconter l’évolution de la peinture depuis Jean-Baptiste Corot et Eugène Boudin, jusqu’à nos jours. Au cours de cette période, les avancées esthétiques se sont bousculées à un rythme tel qu’on ne peut la comparer qu’à la renaissance des arts dans la Florence du XVe siècle. Cette effervescence créative correspond parfaitement au goût de notre collectionneur. Il est très sensible aux charmes de la couleur en général, qu’elle soit le fruit d’une observation attentive de la nature ou d’une spéculation artistique purement abstraite. Le visiteur verra ainsi la peinture se libérer progressivement de la représentation du réel et privilégier l’expression d’une vision individuelle, de plus en plus éloignée du motif qui l’a inspirée.

L’impressionnisme et le postimpressionnisme ont joué un rôle fondamental dans cette évolution.

Ils sont donc particulièrement présents dans ce panorama qui retrace une brève histoire de la peinture du pré-impressionnnisme à nos jours.
Les chefs d’oeuvre ne manquent pas dans cette collection! : remarquons un somptueux Claude Monet, Nymphéas (1914-1917), Julie au violon peint en 1893 par Berthe Morisot, ou un vigoureux fusain d’Edgar Degas, Les Blanchisseuses (vers 1902) – toutes oeuvres que les fidèles de la Fondation reconnaîtront sûrement. Ils se souviendront aussi de certaines toiles magistrales peintes par Paul Signac, comme Avant du Tub (1890).
Pratiquement jamais vus en revanche, il y aura, parmi tant d’autres, un remarquable Maurice Denis, Avril, les anémones (1891), à la provenance particulièrement prestigieuse ou l’éblouissant pastel de Sam Szafran, Imprimerie Bellini (1972).

L’intérêt d’une collection particulière se définit par sa cohérence et son exhaustivité, mais aussi par les choix qu’elle reflète et qui relèvent des préférences d’un individu.
Les axes qui ont été privilégiés! ici sont clairs. Si l’impressionnisme est évoqué par une sélection d’oeuvres magistrales signées Monet, Renoir, Sisley ou Morisot, le néo-impressionnisme est quant à lui plus largement représenté encore. Parmi les tableaux, un ensemble remarquable d’œuvres peintes par Signac illustre la passion de notre collectionneur pour cet artiste épris de lumière et de couleur. Depuis les tout premiers tableaux «!divisés!» comme Les balises, Saint-Briac (1890) ou Saint-Tropez. Après l’orage (1895), jusqu’aux oeuvres pré-fauves comme L’Arc-en-ciel. Venise (1905), c’est l’ensemble de l’oeuvre de Signac qui est évoqué ici. Dans celle de Camille Pissarro, ce sont deux rares exemples de la période néo-impressionniste qui ont été choisis. Quant à Maximilien Luce, il est lui aussi très présent avec une sélection particulièrement pertinente de toiles, comme Le Café (1892) ou l‘éblouissant Port de Saint-Tropez (1893) qui contraste avec la poésie abstraite de Londres, Canon Street (1893), un des nocturnes chers à l’artiste.
Parmi les Nabis, remarquons les audaces chromatiques de la somptueuse Marine à Cannes peinte par Bonnard en 1931. Mais c’est Maurice Denis qui est privilégié. Il est en effet très présent, avec une série de tableaux de premier plan. Citons les trois dernières versions du Mystère catholique (1889 et 1890) qui se trouvent encore en mains privées ou Ils virent des fées débarquer sur la plage (vers 1893).
Il y a encore un très beau choix de paysages peints par Emile Othon Friesz au cours des années fauves comme Port d’Anvers (1906) ou Bord de mer, Cassis (1907). Car cette période artistique où la couleur est, plus que jamais, privilégiée se devait d’être bien représentée elle aussi. Citons notamment un bel ensemble de toiles peintes par Marquet et remarquons parmi elles l’éclatante Plage de Sainte-Adresse (1906) ainsi que le Port de Marseille (1916) sans oublier un séduisant Van Dongen, Thé au casino (Deauville) de 1920 , et une vigoureuse marine de Valtat, Les Rochers rouges (1906).

Nous l’avons dit, la couleur a souvent déterminé le choix!de notre collectionneur :

c’est vrai aussi parmi les dessins où elle est loin d’être absente. Le noir et blanc est évidemment à l’honneur avec, notamment, une remarquable feuille au crayon Conté par Charles Angrand, Maternité. Mais remarquons aussi un éblouissant ensemble d’aquarelles peintes!par Signac, ou la série des gouaches de Raoul Dufy. Kees Van Dongen n’est pas oublié, avec une rare aquarelle fauve et un ensemble inédit de gouaches peintes en 1947 pour illustrer une édition d’A la recherche du temps perdu. Emil Nolde est là aussi, avec ses paysages quasi abstraits peints à l’aquarelle… Mais, toujours dans le domaine du dessin, la séduction des pastels retient tout particulièrement. Souvent de grands formats, ils sont signés Morisot, Odilon Redon, Denis ou Szafran qui est représenté ici par une impressionnante sélection. Ces feuilles, souvent de très grand format, montrent que la magie colorée du pastel continue d’opérer de nos jours et de retenir les talents les plus affirmés et, plus particulièrment, celui de cet artiste original, cher à la Fondation Pierre Gianadda.

Ils montrent aussi que l’art actuel n’est pas oublié dans cette collection.
Car les grands noms de la peinture du XXe siècle! sont nombreux dans cette présentation qui compte Amedeo Modigliani, Jules Pascin, Marc Chagall, André Masson, Man Ray ou encore Pablo Picasso. Sans oublier Josef Albers dont l’Hommage au carré apparaît ici comme un clin d’oeil au point néo-impresionniste.
Enfin, si la peinture française ou celle appartenant plus largement à l’Ecole de Paris sont à l’honneur dans cette présentation, l’Europe du Nord, évoquée jusqu’ici par Nolde uniquement, est loin d’être absente. Car la collection compte encore un important ensemble d’oeuvres – peintes, dessinées ou gravées - de Lionel Feininger, représenté ici par un choix d’oeuvres peintes et d’aquarelles.


Le commissariat de l’exposition est assuré par Mme Marina Ferretti-Bocquillon (directrice scientifique du musée des impressionnismes de Giverny).
Le catalogue de l’exposition de Renoir à Sam Szafran. Parcours d'un collectionneur reproduit en couleurs toutes les oeuvres exposées. Prix de vente CHF 45.-- (env. € 30.).

pierre aimar
Mis en ligne le Jeudi 30 Septembre 2010 à 05:15 | Lu 761 fois

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