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Taulé, Interior, trois expositions du 21 janvier au 25 mars 2016, à l'Instituto Cervantes de París, La Galerie Boa, Photo12 Galerie

L’œuvre de Taulé explore les relations entre ombre et lumière, intérieur et extérieur, présence et absence et donne à voir des espaces plongés dans l’obscurité desquels émane un faisceau lumineux, éclairant des décors parfois peuplés d’individus, isolés et esseulés, le plus souvent vides de toute présence.


Géométrie descriptive, 2004 huile sur toile, 110 x 178 cm
Géométrie descriptive, 2004 huile sur toile, 110 x 178 cm
«...La lumière... arrive aussitôt (tout le monde sait qu’elle va très vite) et elle découvre, avec nous, tout ce que le noir, ou le demi-noir, nous cachait. Tantôt un personnage, tantôt un arbre en fleurs, tantôt une colline lointaine, tantôt un visage qui semblait attendre un regard. (...) La lumière de Taulé n’éclaire pas – sauf à de rares occasions – des objets ou des personnages préexistants. Ses modèles, elle les révèle. Sans elle, ils resteraient pour toujours dans le vague. »
Jean-Claude Carrière, écrivain et scénariste « Visiteuse du soir » in Hors Série, BeauxArts éditions, Taulé Interior - Janvier 2016

Un monde énigmatique

« L’architecture prend une place métaphorique comme construction de l’esprit. On bâtit pour occuper le sol et pour se construire soi-même. Ces architectures sont des points isolés bâtis sur un sol très plat, avec des constructions qui encadrent de grandes visions lointaines en forme d’ouvertures qui lisent le dehors.
Au temps de mes études d’architecture, j’ai été passionné par la géométrie descriptive –  les systèmes de représentation  – et je l’ai utilisée pour ma peinture. Mais le corps humain est également une œuvre architecturale, bien des édifices se sont inspirés de son image : la partie intérieure (le cœur), la vue (la partie la plus haute)… Imaginons les édifices comme des lieux solitaires qui, ensuite, sont adaptés à la ville. Le travail de géométrie est indispensable pour comprendre l’infiniment profond. Et mes tableaux sont une certaine architecture. Par ailleurs, je conçois mes tableaux comme une écriture. »
Taulé

Taulé en quelques lignes

Taulé est né le 25 août 1945 à Sabadell, Barcelone. C’est son père qui lui a transmis le goût de la peinture, lorsqu’il le regardait peindre. Après ses études primaires, il entreprend des études d’architecture à Barcelone et obtiendra son diplôme en 1970. En 1965, il arrive à Paris et travaille dans des cabinets d’architectes. C’était le Paris de Sartre, la fin de la guerre d’Algérie, la construction de l’Unesco, l’année de la mort de Le Corbusier et la fin de Chandigarh, la Cinémathèque française et les films d’Antonioni. Depuis l’âge de 14 ans, il n’a jamais arrêté de peindre et fait sa première exposition personnelle en 1966 à l’Acadèmia de Belles Arts de Sabadell.

À la suite de son diplôme d’architecture, il travaille à la construction de l’Université autonome de Barcelone pendant un an. Il est sollicité en 1971, pour l’élaboration d’un grand chantier sur la petite île de Formentera. C’est là qu’il fait la rencontre de Laetitia Ney d’Elchingen, avec qui il se mariera. Il se consacre alors entièrement à la peinture et Formentera, comme Paris, deviendra l’un de ses lieux privilégiés pour sa vie et son travail.

Sa première exposition à Paris date de 1975 chez Mathias Fels, que lui aura présenté Hervé Télémaque - de nombreux tableaux où figure Djamilla, sa petite fille alors âgée de trois ans. Le titre de cette exposition est «Espace hors temps», avec une préface d’Alain Jouffroy. En 1976, Taulé expose chez Fabien Boulakia, rue Bonaparte, «Contre-Jour» avec une préface de Gérald Gassiot-Talabot et à Barcelone à la galerie Aimé Maeght, exposition visitée par Joan Miró et Alexandrer Calder. En 1977, à la galerie Beaubourg, avec Nahon et Trigano, alors associés. C’est en 1983 qu’il rencontre Jorge Luis Borges et Julio Cortázar qui lui écrira une nouvelle «Fin d’étape». Cette même année, il est nommé Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres, par Jack Lang.

À partir de 1983, Taulé travaille pour le théâtre, Les Trois Sœurs d’Anton Tchekhov au Centre dramatique des Alpes. Pour Rudolf Noureev à Paris au Palais Garnier, et at Théâtre du Rond-Point pour Nathalie Sarraute, à New York au Metropolitan Opera pour Rudolf Noureev et au Samuel Beckett Theatre pour Simone Benmussa et Glenn Close, à Madrid au Centro Dramatico, à Barcelone au Teatre Nacional de Catalunya et dans d’autres théâtres à Barceone et Venise.

L’atelier de Taulé est situé à Malakoff. Ses œuvres sont présentes dans de grandes collections privées et d’importantes institutions publiques internationales, aux États-Unis, au Japon, en Chine, en France et en Espagne. Depuis, son travail a fait l’objet de plusieurs rétrospectives.

Pratique






Pierre Aimar
Mis en ligne le Lundi 11 Janvier 2016 à 20:54 | Lu 148 fois

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