Su-Mei Tse, Bleeding Tools, en collaboration avec Jean-Lou Majerus, installation 260 x 228 x 255 cm, 2009. Courtesy de l’artiste et de Eslite Gallery Taipei.
Formée au plus haut niveau artistique et musical, Su-Mei Tse explore la correspondance des arts et puise dans son histoire personnelle pour développer, depuis les années 2000, une oeuvre dans laquelle se croisent de nombreuses références à sa double origine anglaise et chinoise.
Opérant une synthèse poétique du son et de l’image, Su-Mei Tse ambitionne de déplacer les angles de vue et d’insuffler des dynamiques au travers d’installations, de photographies et de sculptures.
« Je travaille le silence car il est commun à tous » (S.-M. Tse).
Violoncelliste de formation et fille de musiciens professionnels, Su-Mei Tse développe un univers plastique et sonore qui s’exprime dans un vocabulaire de formes minimales où l’harmonie s’impose. Mettant en espace la musique, elle exprime son regard sur le monde qui nous environne dans un état d’esprit très imprégné par la pensée romantique à qui elle emprunte « la volonté de figurer le son, de rendre palpable l’impact physique et émotionnel de la fréquence sonore » (M. Le sauvage). Jouant sur la relation des sens, elle déclare « l’œil écoute, l’oreille voit ». Entre le visible et le bruit produit, naissent dès lors des variations, des séquences au sein desquelles l’invisible prend tout son sens. Marquée aussi par la philosophie humaniste, Su-Mei Tse produit des pièces qui mettent en exergue le chemin de l’homme vers lui-même dans un rapport introspectif car, si comme le dit John Cage, « le silence n’existe pas », il renvoie toutefois à l’écoute de soi. De ce positionnement, naît une ambiance méditative : les sens entrent en éveil progressivement tandis que l’équilibre apparaît entre des éléments organiques, matériels et culturels a priori inassimilables. Quant aux espaces, soustraits poétiquement par son geste, ils se révèlent sous l’angle du sensible.
Opérant une synthèse poétique du son et de l’image, Su-Mei Tse ambitionne de déplacer les angles de vue et d’insuffler des dynamiques au travers d’installations, de photographies et de sculptures.
« Je travaille le silence car il est commun à tous » (S.-M. Tse).
Violoncelliste de formation et fille de musiciens professionnels, Su-Mei Tse développe un univers plastique et sonore qui s’exprime dans un vocabulaire de formes minimales où l’harmonie s’impose. Mettant en espace la musique, elle exprime son regard sur le monde qui nous environne dans un état d’esprit très imprégné par la pensée romantique à qui elle emprunte « la volonté de figurer le son, de rendre palpable l’impact physique et émotionnel de la fréquence sonore » (M. Le sauvage). Jouant sur la relation des sens, elle déclare « l’œil écoute, l’oreille voit ». Entre le visible et le bruit produit, naissent dès lors des variations, des séquences au sein desquelles l’invisible prend tout son sens. Marquée aussi par la philosophie humaniste, Su-Mei Tse produit des pièces qui mettent en exergue le chemin de l’homme vers lui-même dans un rapport introspectif car, si comme le dit John Cage, « le silence n’existe pas », il renvoie toutefois à l’écoute de soi. De ce positionnement, naît une ambiance méditative : les sens entrent en éveil progressivement tandis que l’équilibre apparaît entre des éléments organiques, matériels et culturels a priori inassimilables. Quant aux espaces, soustraits poétiquement par son geste, ils se révèlent sous l’angle du sensible.
Au château des Adhémar,
dans un dialogue intime avec l’environnement alentour, l’exposition …et à l’horizon, il y avait l’orage se présente dans la dynamique d’un mouvement reliant hier et demain : avec une scénographie rythmée autour de pièces anciennes et d’œuvres nouvelles, Su-Mei Tse travaille à capturer le temps.
Inspirée par la mémoire du lieu et de certains éléments architecturaux, elle explore la notion d’espace-temps en rapport avec différentes époques de ce château : la demeure des Adhémar de Monteil fut construite au 12ème siècle, possession papale au 13ème siècle puis Dauphinoise, devenue à la fin du 16ème siècle une puissante citadelle, puis une prison de 1791 à 1926 ; les murs peints en étant des stigmates. Face à cette histoire, l’artiste focalise sur la « trace » dans Time lapses, Shifted un assemblage d’impressions photographiques sur bâches suspendues qui reflètent des surfaces du mur en pierre. À l’image d’une « empreinte », elle projette celui-ci sur un rouleau de papier qui se déroule, singularisant les étapes tout en les unissant.
« Comme si l’histoire du lieu était gravée dans cette impression, à l’image de la bobine de notre mémoire qui archive ce qu’elle veut archiver. On aurait envie que ce mur nous chuchote les secrets de ces années d’existence… ». (S.-M. Tse)
Inspirée par la mémoire du lieu et de certains éléments architecturaux, elle explore la notion d’espace-temps en rapport avec différentes époques de ce château : la demeure des Adhémar de Monteil fut construite au 12ème siècle, possession papale au 13ème siècle puis Dauphinoise, devenue à la fin du 16ème siècle une puissante citadelle, puis une prison de 1791 à 1926 ; les murs peints en étant des stigmates. Face à cette histoire, l’artiste focalise sur la « trace » dans Time lapses, Shifted un assemblage d’impressions photographiques sur bâches suspendues qui reflètent des surfaces du mur en pierre. À l’image d’une « empreinte », elle projette celui-ci sur un rouleau de papier qui se déroule, singularisant les étapes tout en les unissant.
« Comme si l’histoire du lieu était gravée dans cette impression, à l’image de la bobine de notre mémoire qui archive ce qu’elle veut archiver. On aurait envie que ce mur nous chuchote les secrets de ces années d’existence… ». (S.-M. Tse)
Lui fait face Bleeding Tools,
une installation imposante qui signifie littéralement « outils de saignement». Inscrite en résonance avec les origines asiatiques de l‘artiste : l’écriture, l’écoulement, la vie sont présents dans cette oeuvre symbolique au sein de laquelle des pinceaux de calligraphie, accrochés, gouttent doucement sur une feuille blanche.
Au 1er étage du logis, un « paysage de mousse » composé d’un lit végétal naturel d’un vert vif joue avec le gris austère des murs, et fait écho au velours délicat de certaines périodes fastes du lieu. L’ins-tallation fait corps avec le sol comme un tapis.
« La plate-forme en bois permet un paysage légèrement en pente, comme une coupe de maquette agrandie dont une couche de mousse vivante constitue la surface. Cette surface plane est à s’imaginer comme une peinture qui, en se rapprochant en bas vers la bordure coule progressivement vers un motif Damas pour donner une impression de tissus en velours vert ».
À proximité, la projection vidéo d’une flamme de bougie dans une niche abonde l’illusion d’une vibration visuelle dans cet espace intimiste qui convie à une douce contemplation.
Au mur, dans les photographies éponymes de l’exposition, des feuilles d’automne flottent sur l’eau alors que le printemps s’est déclaré récemment : « La durée de l’ondée a sans doute permis aux feuilles chatoyantes de parcourir la distance jusqu’à ce jour, balayant le temps et l’espace. L’horizon c’est demain. Le regard pointe vers le lointain et simultanément vers hier, plongeant dans la mémoire du site » (S.-M. Tse).
Le son s’inscrit de manière diffuse dans cet espace par un rythme rapide qui entre en dissonance avec l’aspect contemplatif de l’ensemble de la salle. Simultanément se dessine une interrogation sur le lien nature et culture, sur la place de l’être face au monde, à l’image de la veine romantique qui vise à réunifier homme et environnement.
Dans la loggia, convoquant le souvenir, Su-Mei Tse propose la sculpture Vertigen de la vida, un carrousel musical qui, installé sur un socle central, capte toute l’attention dans un mouvement rotatif. La mélodie construit et conditionne l’intensité lumineuse des boules blanches selon des variations qui amènent à replonger dans des souvenirs d’antan. Dans une ambiance qui mêle magie du son et féerie de l’image, l’artiste fait basculer le spectateur dans des sensations nostalgiques, enchanteresses et mnésiques.
Si la musique est le moyen privilégié d’exprimer l’univers dans son abstraction fondamentale, avec cette exposition elle devient visuelle grâce à la spatialisation qu’en propose Su-Mei Tse. Nous offrant sa vision de l’univers dans des pièces qui matérialisent l’observation scrupuleuse qu’elle fait du temps, l’artiste pointe du doigt des réflexions d’ordre philosophique universelles qu’elle traite avec une simplicité évoquant l’esprit du haïku.
Émane de cet ensemble une grande maîtrise dans la recherche d’équilibres qui, in fine, produisent une poétique de l’espace propre à nous faire basculer vers un ailleurs tout en nous ramenant vers l’évidence du « soi » ici et maintenant.
Artiste plurielle, vivant entre le Luxembourg et l’Allemagne, Su-Mei Tse rappelle avec humilité, dans son travail, que « nous sommes une toute petite part de l’infini du temps», que les instants tel l’orage matérialisé dans ses photographies, symbolisent des périodes houleuses de l’histoire, des moments de basculement vers autre chose : la douceur de la lumière sans nul doute (…).
Au 1er étage du logis, un « paysage de mousse » composé d’un lit végétal naturel d’un vert vif joue avec le gris austère des murs, et fait écho au velours délicat de certaines périodes fastes du lieu. L’ins-tallation fait corps avec le sol comme un tapis.
« La plate-forme en bois permet un paysage légèrement en pente, comme une coupe de maquette agrandie dont une couche de mousse vivante constitue la surface. Cette surface plane est à s’imaginer comme une peinture qui, en se rapprochant en bas vers la bordure coule progressivement vers un motif Damas pour donner une impression de tissus en velours vert ».
À proximité, la projection vidéo d’une flamme de bougie dans une niche abonde l’illusion d’une vibration visuelle dans cet espace intimiste qui convie à une douce contemplation.
Au mur, dans les photographies éponymes de l’exposition, des feuilles d’automne flottent sur l’eau alors que le printemps s’est déclaré récemment : « La durée de l’ondée a sans doute permis aux feuilles chatoyantes de parcourir la distance jusqu’à ce jour, balayant le temps et l’espace. L’horizon c’est demain. Le regard pointe vers le lointain et simultanément vers hier, plongeant dans la mémoire du site » (S.-M. Tse).
Le son s’inscrit de manière diffuse dans cet espace par un rythme rapide qui entre en dissonance avec l’aspect contemplatif de l’ensemble de la salle. Simultanément se dessine une interrogation sur le lien nature et culture, sur la place de l’être face au monde, à l’image de la veine romantique qui vise à réunifier homme et environnement.
Dans la loggia, convoquant le souvenir, Su-Mei Tse propose la sculpture Vertigen de la vida, un carrousel musical qui, installé sur un socle central, capte toute l’attention dans un mouvement rotatif. La mélodie construit et conditionne l’intensité lumineuse des boules blanches selon des variations qui amènent à replonger dans des souvenirs d’antan. Dans une ambiance qui mêle magie du son et féerie de l’image, l’artiste fait basculer le spectateur dans des sensations nostalgiques, enchanteresses et mnésiques.
Si la musique est le moyen privilégié d’exprimer l’univers dans son abstraction fondamentale, avec cette exposition elle devient visuelle grâce à la spatialisation qu’en propose Su-Mei Tse. Nous offrant sa vision de l’univers dans des pièces qui matérialisent l’observation scrupuleuse qu’elle fait du temps, l’artiste pointe du doigt des réflexions d’ordre philosophique universelles qu’elle traite avec une simplicité évoquant l’esprit du haïku.
Émane de cet ensemble une grande maîtrise dans la recherche d’équilibres qui, in fine, produisent une poétique de l’espace propre à nous faire basculer vers un ailleurs tout en nous ramenant vers l’évidence du « soi » ici et maintenant.
Artiste plurielle, vivant entre le Luxembourg et l’Allemagne, Su-Mei Tse rappelle avec humilité, dans son travail, que « nous sommes une toute petite part de l’infini du temps», que les instants tel l’orage matérialisé dans ses photographies, symbolisent des périodes houleuses de l’histoire, des moments de basculement vers autre chose : la douceur de la lumière sans nul doute (…).
Informations pratiques
Château des Adhémar Centre d’art contemporain
24 rue du château
26200 Montélimar
T. 04 75 00 62 30
chateau-adhemar@ladrome.fr
chateaux.ladrome.fr
Exposition du 12 avril au 22 juin 2014
Tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h
24 rue du château
26200 Montélimar
T. 04 75 00 62 30
chateau-adhemar@ladrome.fr
chateaux.ladrome.fr
Exposition du 12 avril au 22 juin 2014
Tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h